Kerry James Marshall

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Kerry James Marshall, SOB SOB, acrylic on fiberglass, 274.3x182.9cm, 2003

La jeune femme assise à même le sol semble en proie à des sentiments contradictoires, sentiments peut-être suscités par la lecture du livre posé à ses côtés... Le mot “Sob” (sanglot), inscrit dans les deux bulles qui flottent au-dessus de sa tête, raconte l’émotion, voire la colère ressentie... Cette oeuvre de Kerry James Marshall nous parle d’introspection certes mais aussi d’accès au savoir. La bibliothèque qui sert de toile de fond au tableau et les titres qui y figurent ont, pour la plupart, trait à l’histoire afro-américaine.

Artiste phare de sa génération, l’américain Kerry James Marshall (1955-) interroge la représentation des noirs dans l’histoire de l’art et n’a de cesse, pour citer librement l’écrivain Ralph Ellison, de mettre en scène celles et ceux que l’on côtoie mais que l’on “ne voit pas”. Sa pratique protéiforme s’articule autour de peintures monumentales, de dessins, de bandes-dessinées et de sculptures. En accentuant l'ébène de la couleur de peau de ses personnages, il souligne la tension entre visibilité et invisibilité, entre absence et présence.

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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Michaël Borremans

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Michaël Borremans, Red Hand, Green Hand, 40x60 cm, oil on canvas, 2010

Michaël Borremans, Red Hand, Green Hand, 40x60 cm, oil on canvas, 2010

Deux mains aimantent notre regard et attisent notre méfiance et notre suspicion. Suspendues à plat et enduites de couleurs complémentaires jusqu’au poignet, la main rouge et la main verte sont en dualité logique... Le rouge sang semble évoquer le danger pour ne pas dire la mort tandis que le vert invoquerait un élan de vie, une sorte de renaissance. La tension qui se dégage du tableau fait immanquablement écho à la conjoncture actuelle.

Les tableaux, dessins et films de l’artiste belge Michaël Borremans (1963-) sont à la fois atemporels et énigmatiques et son univers hallucinatoire est à bien des égards troublant. S’il s’inspire de l’histoire de l’art et peint dans le sillage de Manet, Courbet, Velázquez et Goya, il se dégage de sa pratique à la précision photographique une sensibilité très contemporaine. Ses oeuvres figuratives s’apparentent à des scènes de théâtre où il nous livre par bribes les différents actes de la pièce qui se joue. Pour le citer: “une bonne œuvre d’art n’est ni une réponse ni une question. Une bonne œuvre est un nœud.” 


Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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Georgia O'Keeffe

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Georgia O’Keeffe, The Beyond, oil on canvas, 30x40 in, 1972

Georgia O’Keeffe, The Beyond, oil on canvas, 30x40 in, 1972

Une ligne d’horizon imaginaire traverse le camaïeu de bleus où ciel, mer et terre semblent se confondre... Frôlant l’abstraction, ce tableau de Georgia O’Keeffe, qui n’est pas sans rappeler les étagements de couleurs de Mark Rothko, donne à voir une frontière abyssale entre le jour et la nuit, entre l’ombre et la lumière. L’aplat de peinture noire qui délimite le tiers inférieur de la toile augure le rétrécissement progressif du champ de vision dont souffre l’artiste en fin de vie.

Figure du mouvement moderniste, Georgia O’Keeffe (1887-1986) est une icône de la scène artistique américaine. Sa pratique s’articule autour de thèmes récurrents. Les gratte-ciels new-yorkais, les paysages désertiques du Nouveau-Mexique, les crânes d’animaux mais aussi et surtout le monde floral qu’elle observe avec minutie. Son œil s’attache à un détail et si ses fleurs emblématiques sont parfois méconnaissables, elle restent toujours familières. “J’ai trouvé que je pouvais dire des choses avec la couleur et les formes, des choses que je ne pourrais pas dire autrement - des choses pour lesquelles je n’avais pas de mots,” disait-elle.

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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28 août 2020 / Zoé Schreiber