NEWSLETTER • 27 APRIL 2024

ÉDITORIAL • 27 AVRIL 2024

Virus, mutation, transmission, propagation… La simple évocation de ce quatuor lexical nous propulse immanquablement quatre ans en arrière. A peine avons-nous tourné la page du coronavirus que se profile d’ores déjà à l’horizon l’émergence de nouveaux pathogènes capables de déclencher des pandémies. Depuis quelques semaines, des articles relatifs à la grippe aviaire commencent lentement mais sûrement à faire leur apparition dans nos journaux. La propagation mondiale du virus H5N1 alarme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et donne des sueurs froides à la communauté scientifique qui est à nouveau sur le qui-vive. Après s’être répandue à bas bruit depuis de nombreuses années dans les élevages de volailles du monde entier, la grippe aviaire ne se cantonne plus aujourd’hui qu’aux volailles et aux oiseaux sauvages. La souche du virus a franchi la barrière des espèces. Elle se propage désormais chez les mammifères tant terrestres que marins et cause des ravages dans les populations animales. Colonies de phoques, d’otaries et de dauphins décimées au Pérou et au Chili, épidémie dans le cheptel bovin américain et dans les élevages de visons en Espagne… Si à l’heure actuelle, la transmission de l’animal à l’homme reste rare et sporadique, les autorités sanitaires surveillent de près la situation par crainte d’une mutation du virus vers une forme transmissible à l’être humain. Les 99 sculptures d’animaux qui peuplent l’installation de Cai Guo-Qiang rappellent que si les animaux sauvages sont des vecteurs de contamination ce sont aussi des victimes.

Portés par des vents forts, d’épais nuages de poussière et de sable en provenance du Sahara ont traversé la mer Méditerranée et plongé, ce mercredi, la ville d’Athènes sous un ciel orangé… Le tableau de Violet Polsangi laisse deviner l’atmosphère surnaturelle sous le calme apparent.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 20 APRIL 2024

ÉDITORIAL • 20 AVRIL 2024

Coup d’envoi ce samedi 20 avril de la 60ème édition de la Biennale de Venise. Tous les deux ans, la Sérénissime devient le centre névralgique de la création contemporaine. Inaugurée en 1895, la Biennale de Venise est le plus ancien et le plus attendus des grands raouts artistiques. Sous l’égide du curateur brésilien Adriano Pedrosa, le millésime 2024 s’intitule Des étrangers partout (Stranieri Ovunque) et s’articule autour de thématiques liées à l’identité et à l’appartenance. Plus de 300 artistes de 90 nationalités différentes sont invités à l’Arsenal. Dans l’emblématique parc des Giardini, la déambulation d’un pavillon national à l'autre permet de découvrir les artistes sélectionnés pour représenter les couleurs des différents pays participants. Personnages folkloriques millénaires par excellence, les sept géants à l’effigie humaine, animale et végétale qui ont pris, l’espace de quelques mois, leurs quartiers dans le Pavillon belge, surplombent le visiteur et permettent aux membres du collectif “Petticoat Government” (“Gouvernement en jupons”), dont font partie le duo d’artistes Denicolai & Provoost, de renverser les valeurs et les perspectives et de faire la part belle à l’altérité et à la culture populaire.

Qui dit exposition dit critères de selection des artistes exposés. Si la semaine dernière, un employé de la Pinacothèque d’art moderne de Munich a été licencié pour avoir eu l’outrecuidance d’accrocher, sans autorisation préalable, l’une de ses œuvres dans l’enceinte du musée, à Edimbourg, une galerie d’art a décidé d’ouvrir ses cimaises au tout venant et d’inviter les membres du public, qu’ils soient artistes en herbe ou confirmés, à venir exposer leurs créations. Composée de tableaux de peintres amateurs dénichés dans des brocantes et autres, l’installation de Jim Shaw nous interroge sur l’essence même d’une œuvre d’art.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 13 APRIL 2024

ÉDITORIAL • 13 AVRIL 2024

La santé passe par une alimentation variée et équilibrée. Manger cinq fruits et légumes par jour, limiter les gras et les sucres, manger plus de céréales complètes et de légumineuses… À chaque repas, notre corps puise, dans les aliments, les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Cependant, tous les aliments ne se valent pas en termes d’apports nutritionnels et un déséquilibre peut entraîner troubles et maladies… À ce titre, consommée en trop grande quantité, la viande rouge notamment exacerbe le risque de maladie cardio-vasculaire. D’après une étude scientifique récente, rééquilibrer son alimentation en remplaçant la viande rouge par des poissons fourrages permettrait de sauver des centaines de milliers de vies. Riches en omega 3, en calcium et en vitamines B12, sardines, anchois et harengs sont des aliments dont l’on sous-estime les bienfaits tant pour notre bien-être que pour celui de la planète. En effet, privilégier ces petits poissons serait bénéfique non seulement pour la santé publique mais permettrait aussi de réduire l’empreinte carbone… Si à ce jour, les bancs pêchés sont en majorité transformés en farine afin de servir d'aliments aux poissons d'élevage, n’excluons pas qu’à l’avenir, les sardines que Nikki Maloof offre à notre regard deviennent un aliment phare de notre assiette.

Après moults atermoiements, on se plaît à espérer que la saison du renouveau, des bourgeons et de la remontée de la sève s’est enfin réveillée… La palette de couleurs pastel de l’installation lumineuse de Spencer Finch évoque tant celle des magnolias et des cerisiers en fleurs que celle des jacinthes et des jonquilles qui embellissent les sous-bois, les champs et les jardins et nous invite à fredonner “vive la vie, vive le vent et vive le printemps”…

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 6 APRIL 2024

ÉDITORIAL • 6 AVRIL 2024

Associé au plaisir de la table et au bonheur d’être ensemble, le vin est un produit qui fait rayonner à l’international le terroir de tout un pays. Bordeaux, Bourgogne, Medoc, Vallées du Rhône ou de la Loire… La simple évocation de ces régions viticoles titille les papilles gustatives des amateurs de vin du monde entier. Qu’ils soient fruités ou floraux, ronds ou secs, rouges, blancs ou rosés, les cépages de l’Hexagone sont, de tout temps, indissociables du savoir-vivre à la française. Toutefois, depuis quelques années déjà, un trublion s’est invité à la table et dans le verre des gourmets. Le changement climatique est en effet en passe de redessiner la géographie de l’oenologie. La hausse des températures influe tant sur l'acidité du moût des raisins que sur le goût et sur la teneur en alcool. Des terres autrefois fertiles deviennent de plus en plus arides voire incultivables tandis qu’ailleurs, plus au nord, des régions qui n’auraient jamais rêvé pouvoir produire le noble breuvage deviennent des terres d’expérimentation pour les viticulteurs. Après la Belgique, pays de la bière par excellence, c’est à l’avenir, de Scandinavie voire de Colombie-Britannique (Canada) que les bouteilles de vin dépeintes par Mikhail Roginsky pourraient provenir.

Si le chocolat évoque immanquablement la gourmandise et la fête, son prix et celui des incontournables œufs, lapins et cloches de Pâques a confirmé cette année encore la formule qui veut que tout ce qui est rare soit cher. Les mauvaises récoltes et les conditions météorologiques extrêmes en Côte d’Ivoire et au Ghana, principaux pays producteurs de la cabosse, sont en partie responsables de la flambée de "l’or brun" dont les cours ont tutoyé la semaine dernière de nouveaux records. Bien entamé, le coffret de chocolats que Catherine Murphy offre à notre regard laisse cependant entendre que le chocolat reste un péché mignon auquel il est difficile de résister.

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NEWSLETTER • 30 MARCH 2024

ÉDITORIAL • 30 MARS 2024

Les milliers de photos et de vidéos publiées au quotidien sur les réseaux sociaux alimentent l’imaginaire collectif et façonnent l’image que l’on a de soi et des autres. Si les marques et les produits évoluent sans cesse, le diktat de la jeunesse reste quant à lui bien ancré. À l’heure des filtres et des photos retouchées, les canons de beauté célèbrent plus que jamais une peau lisse et sans imperfections et les crèmes anti-âge qui ciblaient auparavant les personnes en âge d’avoir des rides sont aujourd’hui plébiscitées par une clientèle de plus en plus jeune. Exposées à une profusion de messages publicitaires, petites filles et adolescentes se ruent, au grand dam des dermatologues, sur des crèmes et des sérums non-adaptés aux peaux jeunes. Pour lutter contre ce fléau, une chaîne de pharmacies suédoise vient d’interdire la vente de soins anti-âge aux adolescentes de moins de 15 ans. Seule devant son miroir, pots de crème sur le comptoir, le personnage dépeint par Grace Weaver nous rappelle que si l’adolescence est un moment de questionnement et de construction de soi, nul ne devrait avoir peur de vieillir avant même d’avoir eu le temps de grandir.

Seconde main, nouvelle vie! Loin d’être un simple effet de mode, le marché du vêtement d’occasion a plus que jamais le vent en poupe. Flambée du coût de la vie et souci pour l’écologie aidant, nombreux sont celles et ceux qui préfèrent étoffer leur garde-robe à l’aide de fripes. Le tableau d’Armand Jalut met en scène une veste publiée sur une plateforme de revente et, ce faisant, attire notre attention sur la vogue qui consiste à “faire du neuf avec du vieux”.

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NEWSLETTER • 23 MARCH 2024

ÉDITORIAL • 23 MARS 2024

Respirer est indispensable à la vie. Si à chaque inspiration nos poumons s’approvisionnent en oxygène, ils absorbent aussi, sans que nous ne nous en rendions compte, les particules fines présentes dans l’atmosphère. Qui dit particules fines dit dégradation de la qualité de l’air. Liée à la hausse des gaz à effet de serre, la pollution atmosphérique constitue avec le réchauffement climatique l’une des principales menaces tant pour l’environnement que pour la santé. Elle est en effet plus mortelle que le tabagisme, l'alcool ou même la malnutrition infantile. Des milliards de personnes respirent un air pollué et, au niveau planétaire, rares sont celles qui échappent à ce “tueur invisible”. D’après un étude récente sur la pollution aux particules fines, seuls sept pays au monde respectent les normes sur la qualité de l’air ambiant fixées par l’OMS. La pollution de l'air touche particulièrement les populations les plus vulnérables et c’est en Afrique, en Asie centrale et en Asie du Sud que la qualité de l'air est la plus mauvaise. Croire sans voir reste pour bon nombre d’entre nous difficile. L’installation interactive d’Andrea Polli a le mérite de détecter et de donner à voir en temps réel les fluctuations de la pollution de l’air.

L’échange de cadeaux permet de sceller ou d’améliorer les relations diplomatiques entre deux pays. Trésor national, symbole de force et de sagesse, le panda est l’offrande de prédilection de la Chine, tant et si bien que la "diplomatie du panda" désigne cette tradition millénaire. Prêtés à long terme aux zoos étrangers, ces ambassadeurs ursidés gagnent rapidement le coeur des visiteurs. Si le tableau de Li Songsong frôle l’abstraction, on reconnait entre mille le visage attendrissant de l’animal emblématique du WWF.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 16 MARCH 2024

ÉDITORIAL • 16 MARS 2024

À l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, vétérinaires et professionnels du monde équestre tirent la sonnette d’alarme et militent en faveur de l’instauration de garde-fous permettant d’assurer le bien-être animal. Présents pour la première fois aux JO de 1900 et inscrits définitivement au programme olympique en 1912, les sports équestres sont la seule discipline dans laquelle concourent des animaux. Au trot ou au galop, les chevaux propulsent leurs cavaliers vers la médaille. Au saut d’obstacle comme au dressage et au concours complet, c’est la symbiose du binôme cheval-cavalier qui est évaluée selon des critères d’agilité, d’endurance, de contrôle et de maîtrise technique. Gagner ne se fait pas sans sacrifice et la victoire s’arrache bien souvent après de longues et nombreuses heures d’entraînement. Si l’athlète humain se soumet de son plein gré à ce régime exigeant, qu’en est-il des athlètes équins? La discipline sportive est encore trop souvent entachée par des scandales et des scènes de violence et d’abus… Avant d’être l’auxiliaire de l’homme, le cheval est, comme nous le donne à voir le tableau de Susan Rothenberg, un mammifère équidé majestueux qui, comme tout animal, mérite le respect.

Qui dit retour du printemps dit éveil de la nature et qui dit nature en éveil dit apparition de bourgeons et pollinisation. Le rhume des foins tant redouté par les allergiques est sorti d’hibernation et avec lui son lot d’éternuements, de picotements et de chatouillis… L’installation de Wolfgang Laib rend visible l’invisible et nous rappelle que bien qu’allergène, le pollen est source de vie. 

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 9 MARS 2024

ÉDITORIAL • 9 MARS 2024

Après des décennies de lutte pour dépénaliser puis faciliter l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), la France est devenue, lundi dernier, à quatre jours de la journée internationale des droits des femmes, le premier pays au monde à inscrire explicitement l’IVG dans sa Constitution. Cette décision historique vise à établir un garde-fou face aux attaques contre l'accès à l'avortement et les droits en matière de santé sexuelle et reproductive. S’il est vrai que de nos jours rares sont ceux qui remettent ces droits en cause dans l’hexagone, nul ne sait de quoi demain sera fait. L’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022 aux États-Unis a effet mis en évidence le fait qu’un simple changement de majorité parlementaire pouvait faire basculer sans coup férir une décision prise à l’unanimité et conduire à la disparition de la loi Veil qui, depuis 1975, permet aux femmes d'avorter jusqu'à la fin de la quatorzième semaine ou pour des raisons médicales tout au long de leur grossesse. L'oeuvre de Paula Rego met en évidence l’angoisse, la douleur et le danger qu’encourent aujourd'hui encore dans de nombreux pays les femmes qui sont contraintes d’affronter cette épreuve dans la clandestinité.

À l’échelle planétaire, le réchauffement climatique entraîne inondations, sécheresse et stress thermique. Dans les pays dits émergents, la raréfaction de l’eau renforce la vulnérabilité des femmes dans la mesure où, comme l’illustre la photographie d’Aïda Muluneh, dans les régions rurales, l’une des nombreuses taches domestiques auxquelles elles sont amenées à s’atteler pour subvenir aux besoins de leurs familles est d’aller chercher de l’eau.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 2 MARS 2024

ÉDITORIAL • 2 MARS 2024

Omniprésents, les écrans sont devenus pour bon nombre d’entre nous indispensables pour ne pas dire incontournables. Télévisions, ordinateurs, consoles, tablettes et smartphones font aujourd’hui partie intégrante de nos vies connectées et occupent une place de plus en plus importante dans notre quotidien. Fini le temps où l’utilisation du téléphone portable se limitait exclusivement à effectuer un appel ou à envoyer un message. L’emprise de ces appareils aux fonctionnalités multiples est grandissante. À l’échelle mondiale, c’est plus de 6 heures et demi en moyenne que nous passons quotidiennement les yeux rivés sur des écrans. Interfaces avec le monde qui nous entoure, ils nous permettent, pour le meilleur comme pour le pire, de communiquer, de nous informer et de nous divertir... En reproduisant, dans sa gravure, les empreintes digitales et les traces de doigts détectées sur l’écran tactile de son smartphone, Andrea Büttner nous rappelle en filigrane que s’il a fallu apprendre à s’en servir, apprendre à s’en passer devient, de nos jours, un enjeu de plus en plus crucial.


Chaque année, en février et en mars, festivals et trophées récompensent les meilleures productions et les meilleurs professionnels de l’industrie cinématographique. Après les Emmys et les Golden Globes Outre-Atlantique, les Baftas Outre-Manche, les Césars et la Berlinale sur le Vieux-Continent, c’est sur la prestigieuse cérémonie des Oscars que tous les projecteurs seront braqués le week-end prochain. Le monde du cinéma retient sont souffle et les pronostics concernant le palmarès vont d’ores et déjà bon train… Le tableau d’Andrew Stevovich laisse entendre que c’est d’abord et avant tout l’engouement des spectateurs qui fait vivre le septième art. 

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 24 FEBRUARY 2024

ÉDITORIAL • 24 FEBRUARY 2024

Pour ou contre le port de l’uniforme à l’école? Si ce véritable serpent de mer a refait surface et agité une nouvelle fois le débat public en France, la question ne se pose plus depuis bien longtemps déjà dans de nombreux pays. À l’échelle planétaire, l’uniforme est en effet la règle et non l’exception. De l’Asie à l’Afrique en passant par l’Amérique Latine, c’est souvent vêtus à l’identique que les élèves empruntent le chemin de l’école. Au Royaume-Uni l’uniforme fait partie intégrante de l’ADN et ce sont plus de 90% des établissements du primaire et du secondaire qui obligent leurs élèves à porter une tenue unique. Que serait Poudlard, la célèbre école des sorciers, sans ses robes, ses capes, ses écussons et ses écharpes aux couleurs des différentes maisons? Vecteur d’uniformisation, l’uniforme permettrait d’estomper les différences socio-économiques et de susciter un sentiment d’appartenance parmi les élèves. En logeant tout le monde à la même enseigne, il favoriserait, selon ses défenseurs, le vivre-ensemble. Sculpter les uniformes scolaires de son Kenya natal permet à Dickens Otieno d’interroger le rôle des vêtements dans le façonnage de l’identité.

Berceau de l’humanité où sont apparus les ancêtres de l’Homme il y a plus de 100 000 ans, l’Afrique est aujourd’hui le continent le plus jeune au monde. Pourtant, c’est en Afrique que l'on retrouve le plus d'enfants non scolarisés et l’Afrique subsaharienne est la seule région où le nombre d'enfants privés d'éducation augmente. L'oeuvre de Nelson Makamo souligne de façon subliminale que l’éducation est la clé qui ouvre les portes de l’avenir.

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NEWSLETTER • 17 FEBRUARY 2024

ÉDITORIAL • 17 FEBRUARY 2024

Coup d’envoi du carnaval! Aux quatre coins du monde, les festivaliers ont répondu "présent" et se sont réunis dans la joie et la bonne humeur pour accueillir, à bras ouverts, le retour de la saison carnavalesque. De Rio au Brésil à Venise en Italie en passant par Binche en Belgique, Nice et Dunkerque en France et La Nouvelle-Orléans aux États-Unis, pour ne citer que ces quelques villes emblématiques, costumes flamboyants, masques mystérieux, atmosphère folklorique et liesse populaire étaient au rendez-vous dans les cortèges. Le carnaval est pour beaucoup l’occasion de se libérer des contraintes quotidiennes et de se laisser porter par le sens de la fête. Quand les défilés enchantent les rues, la joie se dessine sur les visages, le rythme entêtant de la musique propulse les danseurs et la routine fait place à l’excès, à la spontanéité et à la créativité. À chaque carnaval sa palette de couleurs et sa bande-son. On imagine volontiers qu’après avoir esquissé quelques pas de tango, la danseuse de Sonia Delaunay dansera la samba.

Quels droits d’auteur pour le patrimoine culinaire? À qui appartient une recette? À New Delhi en Inde, la justice a été saisie afin de trancher une fois pour toutes sur l’inventeur d’un plat iconique. Au coeur de la querelle, le poulet au beurre, un curry onctueux dont deux familles de restaurateurs se disputent la paternité. L’affaire met en lumière la question de la protection juridique des créations culinaires. Aussitôt goûtée, l’alchimie des saveurs est, bien souvent, aussitôt copiée… Comme on se plait à le croire en regardant l’installation de casseroles et d'ustensiles de cuisine de récupération de Subodh Gupta, les bons petits plats se concoctent au jour le jour dans les foyers.


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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 10 FEBRUARY 2024

ÉDITORIAL • 10 FEBRUARY 2024

Rien de tel que les néologismes pour décliner à tout vent l’inflation qui grève le panier des ménages. À ce titre, les anglicismes ont plus que jamais la cote. "Shrinkflation", "cheapflation"… Les mots-valises défraient la chronique et rivalisent d’ingéniosité pour décrire la conjoncture économique actuelle. Non seulement tout coûte plus cher mais le grammage et la qualité de certaines denrées alimentaires se sont dégradés. Volume des emballages revu à la baisse (shrinkflation), substitution d’ingrédients et modification des recettes pour réduire le coût de production quitte à lésiner sur les valeurs nutritionnelles (cheapflation)… Les consommateurs trinquent à chaque passage en caisse et subissent de plein fouet, et ce jusque dans l’assiette, les effets délétères de l’inflation sur leur alimentation. Face à la flambée des prix, manger cinq fruits et légumes par jour est devenu pour beaucoup un voeu pieux… Si les prix dans le supermarché immortalisé par Andreas Gursky sont plafonnés, il n’en est malheureusement pas de même dans les rayons de nos magasins.

Les vacances de carnaval se profilent lentement mais sûrement à l’horizon et elles sont pour beaucoup synonymes de vacances à la neige. Cette année encore, la poudreuse fait cruellement défaut dans de nombreuses stations de ski européennes. Cela dit, la situation est bien pire en Asie. À Gulmarg, dans le Cachemire indien, dans l’un des domaines les plus hauts et les plus spectaculaires au monde, les contreforts de l’Himalaya sont restés, réchauffement climatique aidant, désespérément bruns et secs en décembre et janvier. Une rare tempête de neige ces derniers jours a toutefois rendu le sourire aux habitants et aux touristes qui pourront espérer à nouveau dévaler les pistes et dessiner, à l’instar du skieur photographié par Pierre Boucher, leur ombre sur le manteau blanc. 


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NEWSLETTER • 3 FEBRUARY 2024

ÉDITORIAL • 3 FEBRUARY 2024

Blocages des autoroutes et des centres de distribution, axes de circulation perturbés, barrages filtrants, cortèges de tracteurs dans les centre-villes, tas de fumiers déversés devant des bâtiments publics, actions de sensibilisation sur l’origine et le prix des produits dans les grandes surfaces… Aux quatre coins de l’Europe, le monde agricole à bout de souffle voit rouge et est vent debout contre les contraintes auxquelles il doit faire face. Si les revendications divergent d’un pays à l’autre, les agriculteurs européens s’accordent tous pour dénoncer les charges financières et administratives de plus en plus lourdes qui découlent des normes environnementales fixées par l’Union Européenne. Plus généralement, et dans un contexte d’inflation et de paupérisation du métier, ils pointent également du doigt la flambée des prix du carburant, les accords de libre échange et l’impact de la concurrence des produits importés. L’élan de mobilisation auquel on assiste aujourd’hui traduit non seulement le désarroi et l’incompréhension mais aussi la colère qui agite la filière. Si le proverbe veut que la raison du plus fort soit toujours la meilleure, on ne peut s’empêcher d’espérer, en contemplant les moutons des Lalanne, que les revendications des agriculteurs seront tôt ou tard comprises et entendues.

Pendant les mois d’hiver, le manque de luminosité plonge d’aucuns d’entre nous dans un état de mélancolie. Quand le soleil est aux abonnés absents, la météo morose et les journées courtes, c’est le moral qui en prend un coup. Si le faible taux d’ensoleillement est le lot de l’hiver, certaines régions du monde sont plus touchées que d’autres. Force est de constater que l’on n’est pas tous égaux face à la dépression saisonnière. Gardons toutefois à l’esprit, comme le laisse deviner l’ode à l’hiver de Cy Twombly, que, même quand “le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle”, la clarté finit toujours par l’emporter.


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NEWSLETTER • 27 JANUARY 2024

ÉDITORIAL • 27 JANVIER 2024

Loin de reculer, le sexisme semble plus que jamais avoir le vent en poupe dans l’hexagone. Tel est le constat à la fois sans appel et alarmant du Haut Conseil à l’Égalité (HCE) qui est, depuis 2019, chargé de faire un état des lieux annuel des inégalités entre les hommes et les femmes en France. Si la population est de plus en plus consciente des inégalités et si les avancées en matière de droits des femmes sont incontestables, il n’en demeure pas moins que le sexisme persiste et s’ancre dans la société française. Non seulement les hommes - et particulièrement les jeunes hommes - sont de plus en plus nombreux à penser que le féminisme menace leur place dans la société mais force est aussi d’acter la résurgence des idées conservatrices chez les jeunes femmes. Le retour à une assignation genrée des rôles dans le mariage et la vie familiale est véhiculé par les deux sexes et les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux ne font qu’exacerber une tendance qui renforce les structures patriarcales. Si le stéréotype de la femme au foyer incarné par Birgit Jürgenssen ne cherche qu’à briser le carcan qui l’enferme et à gagner son indépendance, l’ironie du sort veut que d’aucunes aspirent aujourd’hui à se réapproprier le “moule” traditionnel.

Il y 40 ans, le 24 janvier 1984, Apple mettait en vente son tout premier Macintosh et révolutionnait à jamais le monde de l’informatique. Proposé au grand public à grand renfort de publicité, le micro-ordinateur au design singulier était à la fois simple et convivial à utiliser et s’adressait à tout un chacun. Telle une relique du passé, la sculpture de Daniel Arsham met en exergue la rapidité avec laquelle les progrès technologiques d’aujourd’hui rendent obsolètes les innovations d’hier.


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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 20 JANUARY 2024

ÉDITORIAL • 20 JANVIER 2024

Outre-Manche, un scandale judiciaire a relancé le débat sur les risques liés aux nouvelles technologies. C’est une mini-série télévisée diffusée en début d’année qui a mis le feu aux poudres. Ladite série a non seulement redonné voix au chapitre au plus de 800 responsables d’agences postales accusés à tort de fraude et de vol par la Poste britannique mais elle a aussi contribué à les réhabiliter. L’affaire, l'une des pires erreurs judiciaires de l'histoire récente au Royaume-Uni, ne date pas d’hier, tant s’en faut. En cause: l’introduction dans les bureaux de poste, à la fin des années 90, d’un logiciel de comptabilité défectueux. À l’heure où l’intelligence artificielle promet de mettre un coup d’accélérateur à la transformation numérique, l’affaire des postiers britanniques met en lumière le danger de la foi aveugle en la “neutralité” des outils technologiques développés par l’homme. Le message d’erreur qui envahit l’écran dépeint par Mimi Smith nous rappelle que même les logiciels les plus performants ne sont pas infaillibles et que les conséquences de défaillances potentielles peuvent s’avérer fatales.

Loin des yeux peut-être, près du coeur certainement… Il semblerait qu’être physionomiste ne soit plus que l’apanage de l’homme. D’après les chercheurs, nos “cousins” les grands singes auraient une mémoire d’éléphant. Chimpanzés et bonobos seraient en effet capables de reconnaître leurs congénères et ce même après des années voire des décennies de séparation. En contemplant le portrait de Sean Landers, l’envie nous prend d’imaginer les visages qui peuplent ses souvenirs…

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NEWSLETTER • 13 JANUARY 2024

ÉDITORIAL • 13 JANVIER 2024

D’un coup d’un seul, l’hiver a mené cette semaine sa première offensive et le froid s’est abattu sur l’Europe. Des masses d’air glaciales et sèches, provenant de Russie et de Scandinavie, ont brusquement déferlé sur le continent et “réfrigéré” l’atmosphère. Dans les pays nordiques, en s’offrant une descente en chute libre, le mercure a battu tous les records et tutoyé les -43°C en Suède. Si les températures négatives dans nos contrées sont moins extrêmes que celles observées dans le grand Nord, le froid ressenti n’en est pas moins mordant. Force est de constater qu’au fil d’hivers où les épisodes de grand froid sont non seulement de plus en plus rares mais aussi de moins en moins longs et de moins en moins intenses, on a un tant soit peu oublié l’anatomie d’hivers où manteaux, pulls, gants, écharpes et bonnets doivent impérativement reprendre du service. Le tableau de Fabienne Verdier nous invite à méditer sur l’énergie et la force tourbillonnante du vortex polaire.

Que la vague de froid qui frappe actuellement l’Europe n’induise personne en erreur… Selon le rapport annuel de l’observatoire européen Copernicus publié ce mardi, notre planète est bel est bien en surchauffe. Bien que marquée par des événements climatiques extrêmes (sécheresse et canicules, incendies, précipitations dévastatrices, inondations meurtrières, ouragans…) aux quatre coins du monde, 2023 a officiellement remporté la palme de l’année la plus chaude de l’histoire et le mois de décembre dernier celle du mois le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial. Comme le suggère l’intitulé de l’oeuvre de Robert Motherwell, les dès ne sont toutefois pas encore jetés et atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris relève encore du domaine du possible.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 6 JANUARY 2024

ÉDITORIAL • 6 JANVIER 2024

À nouvelle année, nouvel élan! 2024 ne sera pas seulement une année olympique et paralympique mais aussi une année bissextile. En effet, 2024 ne comptera pas les habituels 365 jours mais bien 366 jours et permettra aux natifs du 29 février de fêter dignement leur anniversaire. Pour comprendre le pourquoi du comment de ce jour surnuméraire, il convient de se rappeler que le calendrier grégorien de 365 jours qui rythme nos vies est calé sur le temps qu’il faut à la Terre pour tourner autour du Soleil. Étant donné que la planète bleue met légèrement plus longtemps que 365 jours pour effectuer sa rotation, tous les quatre ans, afin de lui permettre de s’aligner sur le calendrier solaire et de maintenir le cycle des saisons, un jour de plus est intercalé à la fin du mois le plus court. Qu’il compte 365 ou 366 jours, chaque début d’année s'inscrit au carrefour des possibles et, comme l’illustre la photographie d’Oli Kellet, les premiers jours de l’an sont sources de promesses, de rêves et de résolutions qui n'attendent qu’à être chuchotés à l'oreille du lendemain.


En ce premier janvier, c’est une icône de la pop culture qui a basculé dans une nouvelle ère. 95 ans après sa création et après 40 ans de batailles juridiques pour conserver les droits sur son personnage emblématique, Walt Disney a été contraint et forcé de faire tomber les premières itérations de son dessin animé de Mickey Mouse dans le domaine public. Le dessin animé qui a vu naître la petite souris peut désormais être réinterprété à l’envi sans autorisation de la multinationale américaine. L’oeuvre de Mr Doodle s’inspire librement de l’iconographie de l’ami Mickey apparu pour la première fois en 1928 dans le court-métrage "Willie le bateau à vapeur" ("Steamboat Willie").

Bonne année, restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 16 DECEMBER 2023

ÉDITORIAL • 16 décembre 2023

Qui l’eût cru… L’un des plus grands prédateurs du royaume animalier est aussi l’un des animaux de compagnie les plus appréciés. En effet, le seul félin que l’homme ait réussi à domestiquer est aussi, qu’on le veuille ou non, un petit prédateur qui a tout d’un grand. Tigres, lions, jaguars et guépards n’ont qu’à bien se tenir. Tout mignon qu’il soit, le chat qui ronronne sur nos canapés n’est pas qu’adorable. Domestiques ou sauvages, nos chats bien-aimés n’ont rien perdu de leur instinct de carnivore et sont de redoutables chasseurs. Quel maître n’a pas déjà trouvé, fièrement posé en offrande, un butin de chasse? Si l’on associe communément les chats à la course poursuite de souris, d’après une étude scientifique récente, quand ces petits félins facétieux se pourlèchent les babines, se sont des milliers d’autres espèces qui tremblent. Selon les chercheurs, plus de 2000 animaux figurent parmi leurs proies dont des centaines d’espèces menacées. Présents sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique, les chats sont associés à 26% des extinctions d’oiseaux, de mammifères et de reptiles et leur impact sur la faune sauvage est à ce titre indéniable. Cela dit, comment résister au charme ravageur du chat qui harponne notre regard dans l’oeuvre de Léonard Tsuguharu Foujita.

Nous voilà déjà mi-décembre. Les guirlandes scintillent et illuminent les rues. Les fêtes de fin d’année approchent à la vitesse grand V et qui dit fêtes dit chasse aux cadeaux. Si d’aucuns d’entre nous sont plus prévoyants que d’autres, il n’en demeure pas moins que trouver la surprise qui fera plaisir à nos proches relève parfois du casse-tête… Qu’il s’agisse du plaisir d’offrir ou de la joie de recevoir, le tableau d’Yrjo Edelmann nous rappelle que c’est l’être ensemble et l'intention qui compte.

Je vous souhaite d’ores et déjà de joyeuses fêtes et vous donne rendez-vous en 2024. D'ici là, restez curieux et bonne lecture!


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Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2023, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 9 DECEMBER 2023

ÉDITORIAL • 9 décembre 2023

Tous les trois ans, la publication du classement PISA permet de prendre le pouls du niveau scolaire dans plus de 80 pays. Créé par l’OCDE en 2000, le “programme international pour le suivi des acquis des élèves” âgés de 15 ans évalue leurs compétences en lecture, en sciences et en mathématiques. Les résultats de l’enquête réalisée en 2022 viennent de tomber et ils sont sans appel: les niveaux scolaires ont connu une baisse sans précédent et les mathématiques sont la matière la plus impactée par ce déclin… Au palmarès, les pays asiatiques caracolent comme d’habitude en tête tandis qu’en Europe, seule l’Estonie tire son épingle du jeu... Certes, la pandémie, élément perturbateur s’il en est, est passée par là. Les confinements à répétition et les cours à distance (sans parler de la pénurie d’enseignants) ont mis l’apprentissage sous tension. Les systèmes éducatifs qui ont adopté des pratiques d'enseignement hybride et numérique avant l’apparition du Covid-19 se sont montrés les plus résiliants. Pourtant, comme le souligne de façon subliminale l’oeuvre de Mel Bochner, les mathématiques sont indispensables pour comprendre le monde, tant et si bien qu’il est presqu’impossible de passer une journée sans utiliser l’une des opérations élémentaires.

ChatGPT a soufflé sa première bougie le 30 novembre dernier. Le plus connu des robots conversationnels compte aujourd’hui des millions d’utilisateurs et a révolutionné le traitement du langage et de l’image. Le tableau d’Herbert Maier évoque le dense maillage des réseaux de neurones qui sous-tendent les systèmes d’intelligence artificielle.


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Zoé Schreiber

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