NEWSLETTER • 27 MAY 2023

ÉDITORIAL • 27 MAI 2023

Les ruptures d’approvisionnement et les tensions sur les stocks de médicaments dits "d’intérêt thérapeutique majeur” (antibiotiques, antiépileptiques, anti-cancéreux, anticoagulants, etc…) inquiètent tant les professionnels de santé que les malades. Si la pénurie est bel est bien un phénomène mondial qui a sans doute été exacerbé par la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, c’est un problème auquel les autorités et l’industrie pharmaceutique admettent être confrontées de longue date. Il s’explique en partie, et en partie seulement, par des décennies de delocalisation de la fabrication des médicaments dans des pays à bas coût salarial et où les exigences environnementales sont moindres. La mondialisation a eu pour conséquence de concentrer la production de 80% de certaines molécules et principes actifs en Asie, principalement en Inde et en Chine, et d’accroître de ce fait la dépendance vis-à-vis d’une poignée de pays. La “polypharmacie” de Beverly Fishman rappelle de façon subliminale que pour certains patients la continuité des traitements est une question de vie ou de mort.

Le recyclage a aujourd’hui le vent en poupe et est brandi comme la panacée pour résoudre la crise environnementale. Pourtant, tout ne se recycle pas et, comme en atteste une étude récente, certains gestes soi-disant écologiques ne le sont pas tant que ça… À ce titre, en libérant des microparticules toxiques tant pour la santé que pour l’environnement, le recyclage du plastique entraîne lui aussi son lot de pollution. Les poubelles de tri sélectif dépeintent par Michael Craig-Martin laissent entendre qu’il ne suffit pas d’une couche de vernis vert pour sauver la planète de ses déchets.

Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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