NEWSLETTER • 11 NOVEMBER 2023

ÉDITORIAL • 11 NOVEMBRE 2023

À chaque ville ses monuments emblématiques. De la statue de la Liberté à Times Square en passant par l’Empire State Building et le Brooklyn Bridge, New York regorge d’icônes et de symboles… Fugaces et mystérieux, les nuages de vapeur qui s’échappent des trottoirs et enveloppent l’atmosphère font eux aussi partie intégrante du paysage de la "Grosse Pomme". Associés dans l’imaginaire collectif aux égouts fumants, ces volutes émanent en fait des conduites souterraines qui alimentent le gigantesque réseau de vapeur d’eau de la ville. Toujours en ébullition, l’entrelacs de tuyaux parcourt les entrailles de la mégalopole et apporte aux habitants chaleur et fraicheur suivant les saisons. La vapeur qui s’échappe provient des valves de sécurité utilisées pour soulager la surpression. New York est l’une des rares villes au monde à utiliser, et ce depuis 1882, un système de chauffage et de climatisation par vapeur d’eau. La plupart des gratte-ciels sont en effet dépourvus de chaudières individuelles et achètent de la vapeur tout comme ils achètent de l'électricité, de l'eau et du gaz. Sept stations électriques produisent la vapeur qu’elles véhiculent ensuite dans près de 80% des immeubles de Manhattan. La photographie emblématique du couple de Joel Meyerowitz traduit à elle seule le bouillonnement de la "ville qui ne dort jamais”.

Petits mais vaillants, les insectes sont des maillons essentiels à la biodiversité. Ils butinent et pollinisent fleurs et arbres fruitiers, recyclent les nutriments dans les sols, décomposent les déchets... D’après une étude récente, les arthropodes battent de l’aile et sont menacés d’extinction par l’activité humaine. À ce jour, deux millions d’espèces sont en danger, soit les double des estimations. Les entomologistes tirent encore et toujours la sonnette d’alarme: sans insectes, les écosystèmes vacillent… La nuée de papillons qu’offre à notre regard Claudio Parmiggiani rappelle de façon subliminale que sans ces pollinisateurs le monde serait moins fleuri.

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Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2023, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 4 NOVEMBER 2023

ÉDITORIAL • 4 NOVEMBRE 2023

Les pigeons font partie intégrante du paysage urbain. Perchés en hauteur, sur nos toits, nos balcons et nos rebords de fenêtres, ils roucoulent et mènent le guet à l’affut de la moindre miette de nourriture… Seuls ou en escadrille, ils semblent toujours à même de déjouer leurs adversaires et de retrouver leurs repaires… Si on les savait déjà voyageurs, on les sait désormais dotés d’une faculté à résoudre des problèmes digne de l’intelligence artificielle (IA). Une étude scientifique américaine a en effet révélé que le processus de prise de décision des pigeons s’apparente aux algorithmes qui sous-tendent l’IA. Experts en matière de collecte d’informations, d’indices et de signaux, les pigeons observent et analysent leur environnement et sont capables non seulement de reconnaître les similitudes mais aussi de traiter les données recueillies et de les catégoriser. Ils peuvent évaluer leurs options, peser le pour et le contre et prendre des décisions éclairées en apprenant de leurs erreurs… L’installation de Maurizio Cattelan met ces volatiles mal-aimés sur le devant de la scène… Si bon nombre d’entre nous les trouvent encore et toujours bêtes, force est de constater que contrairement à leur réputation, les pigeons sont loin d’être des “pigeons” et que leurs capacités cognitives méritent d’être saluées.
 

Synonyme de grisaille, de pluie et de journées plus courtes, l’automne est aussi la saison de l’année où, sénescence oblige, les espaces verts s’illuminent et les arbres se parent d’une palette de couleurs flamboyantes. Les feuilles mortes se ramassent déjà à la pelle dans le tableau de Richard Combes et tapissent la pelouse de l’iconique parc new-yorkais.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 28 OCTOBER 2023

ÉDITORIAL • 28 OCTOBRE 2023

En Islande, des dizaines de milliers de femmes, dont la première ministre en personne, ont déclenché un mouvement de grève de 24 heures ce mardi. Le débrayage de ce début de semaine est le plus important depuis celui du 24 octobre 1975, lorsque 90 % des femmes islandaises ont refusé de travailler, de faire le ménage ou de s’occuper de leurs enfants pour exprimer leur colère face à la discrimination dont elles étaient victimes. C’est la sixième fois depuis 1975 que les femmes islandaises s’arrêtent pour amener la société à aller de l’avant. Le but recherché est de prouver que la moitié de l’humanité est indispensable au bon fonctionnement du monde et de dénoncer les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes. Bien que le Forum économique mondial (WEF), qui mesure, entre autres, les salaires, le niveau d’éducation et le système de santé, ait classé pour la quatorzième année consécutive l’Islande comme le pays le plus égalitaire au monde, il n’en demeure pas moins que, même dans le pays le plus égalitaire, les emplois les moins bien rémunérés sont toujours majoritairement occupés par des femmes. En outre, et comme le rappelle de façon subliminale la performance de Suzanne Lacy, briser le plafond de verre ne se traduit malheureusement pas automatiquement par une diminution des violences sexistes.

Chaque année, à l’orée du mois de novembre, les devantures se parent de leurs plus effrayants atours. Halloween, la fête qui fait trembler petits et grands, est indissociable de ses costumes et déguisements… Le tableau de Robert Nava fait la part belle aux fantômes et aux sorcières, icônes du surnaturel et de l’étrange.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 21 OCTOBER 2023

ÉDITORIAL • 14 OCTOBRE 2023

Synonymes de fantaisie et de joie, d’insouciance et de célébration, les paillettes captent la lumière et titillent l’imagination. Légères et aériennes, elles brillent de mille feux, saupoudrent les cosmétiques, ornent les vêtements et illuminent les occasions festives. Mais ces touches d’éclat ne suscitent pas que l’émerveillement, tant s’en faut… Fabriquées à partir de feuilles de plastique renforcées d’une feuille d’aluminium, elles ne sont pas biodégradables et sont, par voie de conséquence, extrêmement polluantes. Après utilisation, elles se retrouvent dans les nappes phréatiques, dans les rivières, les lacs et les océans, dans l’eau que l’on boit et dans les poissons que l’on mange. Afin de protéger non seulement les écosystèmes mais aussi notre santé, la Commission Européenne a décidé cette semaine de retirer progressivement du marché toutes les particules plastiques de moins de cinq millimètres, l’objectif visé étant de réduire la pollution par les microplastiques de 30 % d’ici à 2030. Si les reines de la fête qui se cachent dans les trousses de maquillage et figurent en bonne place sur le tableau de Marilyn Minter sont désormais indésirables, il y a fort à parier que les adeptes plébisciteront tôt ou tard des solutions alternatives qui leur permettront de continuer à briller de façon plus éco-responsable. 

Prenons de l’altitude, cap sur le Mont Fuji! Les microplastiques n’ont pas seulement la tête sous l’eau, ils ont aussi la tête dans les nuages... D’après une étude scientifique récente, ils sont présents jusque dans ceux qui "coiffent" l’iconique montagne japonaise au sommet enneigé. Le dessin de Katarzyna Wiesiolek capte le caractère éphémère et insaisissable de la nébulosité.

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Zoé Schreiber

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