Betye Saar

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Betye Saar, The Liberation of Aunt Jemima, 1972

Betye Saar, The Liberation of Aunt Jemima, 1972

Un assemblage d’objets trouvés, un collage version 3D. Au centre, plantée sur des boules de coton, la figurine caricaturale d’une cuisinière qui tient un balai d’une main et un fusil de l’autre. En guise de tablier, la carte postale d’une “mama”, un bébé à califourchon sur la hanche. Sur sa jupe, un poing, symbole du Black Power. L’assemblage est placé dans une boîte dont le fond est tapissé de l’image d’une femme noire au sourire éclatant.

Intitulée « The Liberation of Aunt Jemima », il s’agit de la première œuvre politique de la plasticienne Betye Saar (1926-). Crée en 1972, sa pertinence est confirmée par l’actualité. En effet, la marque Quaker Oats vient d’annoncer que l’image emblématique d’Aunt Jemima, qui orne depuis plus de 130 ans préparations de pâte à crêpes et sirops, serait retirée des rayons de supermarchés américains parce qu’elle renvoie au passé esclavagiste et perpétue des stéréotypes raciaux. Artiste engagée, Betye Saar a toujours mis en exergue, à travers ses assemblages, ses installations et ses gravures, la centralité du rôle des femmes dans la conquête des droits civiques.

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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July 13, 2020 / Zoé Schreiber

 

Nicole Eisenman

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Nicole Eisenman, Beer Garden with Ulrike and Celeste, oil on canvas, 165,1 x 208,2cm, 2009

Nicole Eisenman, Beer Garden with Ulrike and Celeste, oil on canvas, 165,1 x 208,2cm, 2009. Courtesy the artist, Hauser & Wirth, Anton Kern, Susanne Vielmetter Los Angeles Projects, Sadie Coles HQ

La terrasse animée d’une brasserie. Au premier plan, un couple attablé. Lové sur les genoux de l’homme, un chat roux aux pupilles dilatées. La femme à ses côtés semble absente, comme transparente, voire invisible au milieu de la foule anonyme. À y regarder de plus près, les clients n’ont pas l’air d’être à la fête. Bien qu’ensemble, tous donnent l’impression d’être seuls… Perdus dans leur bulle.

Pointe d’ironie, soupçon d’exagération et accent mélancolique vont de pair dans l’univers allégorique de Nicole Eisenman (1987-). A la fois peintre et sculptrice, elle brosse, depuis près de 25 ans, un portrait cinglant de la société américaine et, en s’inspirant parfois de son vécu, raconte des scènes de la vie quotidienne. Elle revisite l’histoire de l’art et l’éclectisme de son style figuratif frôle le grotesque. Les situations qu’elle décrit du bout de son pinceau sont tantôt violentes et burlesques, tantôt tendres et intimes. “Mon travail a toujours été influencé par la vie sociale et politique. Comme personne queer, je suis consciente de faire partie d'une communauté de gens différents, militants, marginaux.”

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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