JP Mika

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Un couple danse sur un rythme chaloupé. Le mot “lipanda” (indépendance en lingala) se détache du lecteur de cassettes que porte à bout de bras la femme. Elle est chaussée de tongs ornées d’épinglettes qui retracent l’évolution du drapeau congolais tandis qu’il est vêtu d’un gilet sur lequel figure le refrain d’une chanson et les portraits du musicien Joseph Kabasele et des politiciens Patrice Lumumba et Joseph Kasa-Vubu. Ce 30 juin, à l’heure où le Congo RDC fête les 60 ans de son indépendance et où le roi des Belges Philippe pose un acte historique en exprimant pour la première fois “ses plus profonds regrets pour les blessures du passé” colonial, le souvenir de la chanson de l’indépendance est plus que jamais pertinent.

Etoile montante de la scène artistique congolaise, JP Mika (1980-) s’inscrit dans la lignée des peintres populaires de Kinshasa. Ses portraits et ses autoportraits sur fond de tissus wax colorés racontent des scènes de la vie quotidienne. Dessinateur hors pair, il capte le mouvement des corps et l’expression des visages de manière quasi photographique. “Ce que je donne aux gens, c'est vraiment la joie de vivre, l'espoir... Je parle aussi de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), c'est ma spécialité. Dans mes œuvres, vous devriez puiser des émotions, à travers la couleur, mais aussi beaucoup d’énergie.”

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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Mary Heilmann

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Mary Heilmann, Maricopa Highway, 2014

Mary Heilmann, Maricopa Highway, 2014

Une échappée nocturne que l’on associe à la vitesse certes mais aussi au voyage, au départ en vacances et à la possibilité stimulante d’un ailleurs…

Figure clé de sa génération, l’artiste américaine Mary Heilmann (1940-) pratique la céramique avant de s’orienter vers la peinture. Depuis plus de 45 ans, les abstractions qu’elle offre à notre regard sont hybrides, à la fois joyeuses et ludiques, précises et irrégulières. Elle jongle avec les motifs et les formes géométriques, les emboite et les reconfigure et fabrique aussi des meubles aux couleurs vives et acidulées. Les fauteuils qu’elle essaime dans l’espace d’exposition favorisent la rencontre entre les œuvres et le public. Elle procède par associations et anecdotes autobiographiques, musique, littérature, surf, films et voyages l’inspirent. Les titres de ses tableaux sont des points d’ancrage pour la compréhension de son travail. “Chacune de mes peintures peut être considérée comme un marqueur autobiographique, un signal, par lequel j'évoque un moment de mon passé ou de mon futur projeté.”

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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Bill Traylor

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Bill Traylor, Yellow Chicken, circa 1939-1940

Bill Traylor, Yellow Chicken, circa 1939-1940

Une poule rondelette au plumage jaune poussin. Elle danse, ailes déployées, toute à son bonheur. Libre comme l’air, libre comme un oiseau.

Artiste autodidacte prolifique, Bill Traylor (1853-1949) naît esclave sur une plantation de coton du Sud des États-Unis. Ne sachant ni lire ni écrire, il raconte son histoire et donne sa vision du monde en dessinant au crayon sur des bouts de carton. Ses compositions, peuplées d’animaux familiers et de personnages, s’inspirent de scènes de la vie quotidienne et ne sont pas sans rappeler les peintures rupestres. Il y évoque tant les souvenirs du monde rural de sa vie d’esclave que ceux d’homme libre à la ville pendant les années de ségrégation raciale. Longtemps ignoré, son travail resurgit dans les années 80 et le musée Smithsonian lui consacre une rétrospective en 2018. A cheval sur deux siècles, son œuvre contribue à une meilleure compréhension de la longue marche des afro-américains pour l’égalité et la liberté. A l’heure où la page du racisme n’est pas encore tournée, son œuvre est plus que jamais parlante.

Copyright © 2020, Zoé Schreiber

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