NEWSLETTER • 29 NOVEMBRE 2025

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ÉDITORIAL • 29 NOVEMBRE 2025

Chaque année, le 25 novembre commémore la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Instituée par l’ONU en 1999, cette journée marque le coup d’envoi d’une campagne de sensibilisation de 16 jours qui s’achève le 10 décembre lors de la Journée internationale des droits de l’homme. L’agenda de l’édition 2025 porte sur la violence numérique, une forme d’abus qui, alimentée par l’intelligence artificielle, l’anonymat et l’absence de réglementation, se propage à une vitesse alarmante. Cachés derrière leurs écrans, trop nombreux sont les internautes qui s’emparent des outils numériques afin de traquer, harceler et maltraiter en ligne les femmes et les filles. Cyberharcelement, hypertrucages (deepfakes), usurpation d’identité… Des actes qui sont souvent les prémisses de violences dans la vie réelle. À l’heure où au moins une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles et 38% des femmes sont victimes de violence en ligne, la mise en place d’un cadre légal contraignant pour prévenir et sanctionner les crimes de genre s’impose. La séquence de 0 et de 1 tracée par Sasha Stiles frôle l’abstraction et révèle les éléments constitutifs du code binaire qui sous-tend, pour le meilleur comme pour le pire, la numérisation de l’information.

Les avancées technologiques offrent aux chercheurs des outils de plus en plus perfectionnés pour mener à bien leurs études scientifiques. Pour la toute première fois, une balise ultra légère, géo-localisable placée sur le thorax de 400 papillons monarques va permettre de lever le voile sur les secrets de leur migration. Reconnaissables entre mille, les nymphalidés aux ailes orangées quittent dès la fin de l’été les plaines canadiennes et américaines pour les forêts mexicaines. La photographie de Tim Flach immortalise le spectacle féerique de leur arrivée dans leurs terres ancestrales.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 22 NOVEMBRE 2025

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ÉDITORIAL • 22 NOVEMBRE 2025

Au pays du soleil levant, un prédateur rôde et sème depuis quelques mois déjà la terreur. Dans le nord-est de l’archipel, ce n’est pas le grand méchant loup mais bien l’ours qui sévit. Depuis le début du mois d’avril, le nombre d’attaques recensées frôle des records. Plus de 100 personnes ont été blessées et 13 ont succombé sous les griffes et les morsures des ursidés dont les effectifs suivent la courbe inverse de celle de la population nippone et n’ont de cesse d’augmenter. En quête de nourriture, changement climatique n’aidant pas, ces derniers s’enhardissent et quittent les forêts qui constituent leur habitat naturel et s’immiscent aux abords des villes. En quête des fruits et des noix qui leur permettront d’hiberner, leur errance les conduit dans les zones résidentielles au péril de la vie des riverains qui ont le malheur de croiser leur chemin… À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles… Pour faire face à l’agressivité des ours, le gouvernement n’a pas hésité à assouplir la réglementation draconienne sur les armes à feu afin de permettre tant à la police qu’à l’armée venue en renfort de tirer sur la gachette pour protéger la population et endiguer le fléau. Trapu et massif, l’ours brun solitaire dépeint par Karen Gibbons illustre l’éternelle ambiguïté qu’entretient l’homme avec la nature.

Le premier coup de froid de l’automne en a surpris plus d’un… À quelques semaines de la fin de l’année, c’est à pas de loup que les prémisses de l’hiver se sont soudainement invitées dans nos villes et nos campagnes. En moins de temps qu’il n’a fallu pour l’écrire, c’est une dégringolade de 10 degrés à laquelle on a assisté cette semaine. À l’instar du personnage emmitouflé que nous donne à voir Julian Opie, les premiers frimas sont synonymes du retour des écharpes et bonnets, accessoires incontournables de la saison. 

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 15 NOVEMBRE 2025

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ÉDITORIAL • 15 NOVEMBRE 2025

La COP30 (Conférence des Nations Unies pour le climat) a ouvert ses portes ce lundi à Belém en Amazonie brésilienne. Jusqu’au 21 novembre prochain, le réchauffement climatique sera au coeur des pourparlers. Si près de 200 pays ont répondu à l’appel, les États-Unis, première puissance économique mondiale et deuxième émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine, sont cette année aux abonnés absents. Leur absence et le faible engagement de la Chine et de l’Inde suscitent d’ores et déjà de vives inquiétudes parmi les pays et les populations les plus exposés aux effets du dérèglement du climat. Cette édition marque le dixième anniversaire de l’Accord de Paris, un accord historique signé lors de la COP21, qui prévoyait de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C avec pour ambition de ne pas franchir le seuil des 1,5°C. Dix ans après la signature dudit accord, l’heure est au bilan. Force est de constater que, si le pire a été évité, tous les voyants sont au rouge. Le monde a vécu sa première année calendaire au-dessus de +1,5 °C en 2024, subissant inondations et canicules meurtrières et l’année en cours n’échappe pas à ce regrettable état des lieux puisqu’elle est en passe de figurer parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre. Installés pour éveiller les consciences lors de la COP21, les morceaux d’icebergs d’Olafur Eliasson restent encore et toujours d’actualité.

Conséquence du dérèglement climatique, des espèces exogènes trouvent refuge dans des contrées précédemment hostiles. À ce titre, trois moustiques ont été repérés pour la toute première fois en Islande en octobre dernier. Sans doute introduits sur le territoire via des navires ou des conteneurs, leur éventuelle prolifération sera suivie de près par les scientifiques. La spirale anti-moustiques de Naoki Tanaka laisse présager qu’un jour les islandais devront eux aussi se prémunir contre les piqûres.

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NEWSLETTER • 8 NOVEMBRE 2025

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ÉDITORIAL • 8 NOVEMBRE 2025

Souvenirs, souvenirs… Nostalgie quand tu nous tiens! Dans l’Hexagone, une célèbre marque de vaisselle en verre trempé vient, une nouvelle fois, d’être sauvée du naufrage. La verrerie, véritable fleuron industriel français, n’en est en effet pas à son premier sauvetage. Après avoir évité de justesse la faillite grâce à l’implication de ses employés l’année dernière, ce sont cette fois-ci les citoyens qui se sont mobilisés pour venir à sa rescousse. Telle une "madeleine de Proust", l’entreprise traverse les générations depuis 80 ans et elle est associée dans l’imaginaire collectif à l’idée de partage et de convivialité. Ses verres au design intemporel et aux lignes épurées sont réputés incassables depuis 1945 et, omniprésents tant dans les cantines scolaires que dans les bars-tabac et les tables familiales, font partie intégrante du patrimoine affectif. Tablant sur cette image de marque, c’est avec brio que la coopérative a bouclé cette semaine sa levée de fonds participative. En quelques heures, les promesses d’investissement ont dépassé le maximum autorisé et devraient ainsi permettre à l’iconique manufacture d’assurer sa survie. Le tableau de Nathalie du Pasquier rappelle en filigrane comment, au fil du temps, certains objets qui peuplent notre quotidien transcendent leur fonction utilitaire pour se transformer en repères émotionnels, véritables réceptacles de souvenirs. 

À quoi ressemblera la ville du futur? Intelligente et connectée, durable et écologique, résiliante face aux défis climatiques? Quelles que soient les prédictions, la boule de cristal reste, à l’aune des percées technologiques, nébuleuse. Le paysage urbain utopique de Caio Locke n’est pas sorti d’un roman d’anticipation mais de sa propre imagination et offre une vision à la fois futuriste et onirique.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 1 NOVEMBRE 2025

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ÉDITORIAL • 1 NOVEMBRE 2025

Une étude récente de l’Institut de psychiatrie, de psychologie et de neurosciences (IoPPN) du King’s College de Londres corrobore le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2019 et confirme à nouveau l’aphorisme de l’artiste Louise Bourgeois selon lequel "l’art est une garantie de santé mentale” et physique. Des chercheurs se sont en effet focalisés pour la première fois sur les effets physiologiques de la visualisation d’œuvres d’art originales par rapport à la contemplation de reproductions. Il en ressort, comme on se plaisait d’ores et déjà à le croire, qu’admirer des oeuvres d’art “in situ” met non seulement du baume au coeur mais permet aussi de réguler le stress et l’anxiété. Le potentiel "thérapeutique" ne se limite pas seulement à l’esprit mais s’étend aussi aux marqueurs physiologiques qui contribuent à notre bien-être physique. L’art ne nous touche pas seulement émotionnellement mais il a aussi des effets bénéfiques sur notre corps. Comme le suggère le tête-à-tête immortalisé par Stefan Draschan, point besoin d’ordonnance médicale pour s’aventurer dans le musée le plus proche et s’offrir une parenthèse à la fois méditative et immersive.

La Jamaïque a été balayée en début de semaine par un ouragan de tous les dangers. Classé catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, la catégorie reine des super-cyclones, l’ouragan Melissa est d’ores et déjà entré dans les annales. Il s’agit en effet de l'ouragan le plus puissant jamais enregistré dans l’Atlantique. Les rafales de vent de près de 300km/heure et les pluies torrentielles ont semé la désolation et transformé les paysages idylliques de l’île des Grandes Antilles en “zone sinistrée”. La spirale dépeinte par Ross Bleckner évoque les vues aériennes prises dans l’œil du cyclone par un avion de reconnaissance.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 25 OCTOBRE 2025

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ÉDITORIAL • 25 OCTOBRE 2025

Ils sont nombreux ceux pour qui la mastication de chewing-gums est une habitude quotidienne. Créée au milieu du 19e siècle, les gommes à mâcher modernes ont été popularisées dans nos contrées par les soldats américains lors du débarquement de la seconde guerre mondiale. En tablettes, en dragées, en boules, avec ou sans sucre, à la fraise, à la menthe, à la cannelle ou encore à l'eucalyptus, les chewing-gums se déclinent à l’infini et sont les seuls produits qu’on ne mange pas mais qu’on mâche à longueur de journée. En apparence inoffensifs, ils sont en réalité une source de pollution majeure et constituent le deuxième déchet urbain après les mégots de cigarette. Jetés nonchalamment par terre, sur les trottoirs de nos villes, ils contaminent l’environnement et finissent souvent dans les égouts, les cours d’eau et les nappes phréatiques. Composés à partir de dérivés de pétrole, d’arômes synthétiques, de colorants, de conservateurs et d’édulcorants, ils prennent parfois des années à se dégrader et, en se fragmentant progressivement en micro-plastiques, pourraient, une fois ingérés, nuire tant aux animaux qu’aux humains. La constellation de chewing-gums mâchés qui parsèment la toile d’Adam McEwen transforme un produit prosaïque en matériau artistique et interroge notre rapport à la consommation.

Moins de huit minutes. C’est le temps qu’il a fallu aux cambrioleurs, dimanche dernier, pour effectuer au Louvre ce qui est d’ores et déjà qualifié de casse du siècle. Munis d’une nacelle, les malfrats se sont introduits en plein jour et aux yeux de tous par l’une des fenêtres et ont emporté un butin de joyaux d’une valeur inestimable. La gravure de David Hockney offre à notre regard une des nombreuses fenêtres de l’édifice et laisse présager les travaux qui vont être mis en œuvre en urgence pour renforcer la sécurité du plus grand musée du monde.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 18 OCTOBRE 2025

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ÉDITORIAL • 18 OCTOBRE 2025

Le vieillissement de la population et les enjeux sociétaux qui en découlent font régulièrement la une de l’actualité. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), d’ici à 2030, un horizon à la fois proche et lointain, une personne sur six dans le monde aura 60 ans ou plus. Le nombre des personnes âgées de 80 ans et plus devrait, quant à lui, tripler entre 2020 et 2050. Cela étant dit, nous vivons aujourd’hui dans une société de l’image qui célèbre la jeunesse au détriment de l'âge. Dans une société où l’âge ne se définit plus en nombre d’années vécues. Dans une société où les marques du temps qui passe, telles que les rides ou la chevelure argentée, sont perçues comme des signes à masquer voire à gommer. Crèmes, teintures, compléments alimentaires, injections, chirurgie… La panoplie anti-âge a le vent en poupe et ne fait que s’allonger, tant et si bien que le grand âge s'affiche de moins en moins souvent. Il y a l’âge qu’on a, celui qu’on paraît, celui qu’on avoue et celui qu’on ressent… Le senior dépeint par Julie Held paraît en phase avec lui-même et semble donner raison à Henri Matisse qui disait en son temps: “On ne peut s’empêcher de vieillir mais on peut s’empêcher de devenir vieux.”

En automne, ce sont des centaines de millions d’oiseaux migrateurs qui quittent nos contrées afin de rejoindre leurs quartiers d’hiver. L’union faisant la force, c’est à plusieurs qu’ils quittent les frimas ambiants et se déplacent vers des latitudes aux températures plus clémentes. Ces mouvements migratoires sont motivés par la recherche de ressources alimentaires plus abondantes qui permettront à ces insectivores de passer l'hiver avec plus de sérénité. Comme le laisse deviner sans peine le ciel parsemé d’oiseaux en plein vol immortalisé par Gregory Halpern, cette transhumance aérienne fait la joie et suscite l’émerveillement des ornithologues, qu’ils soient professionnels ou amateurs. 


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NEWSLETTER • 11 OCTOBRE 2025

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ÉDITORIAL • 11 OCTOBRE 2025

Mot-valise créé grâce au télescopage des mots “instantané” et “télégramme”, Instagram a fait son apparition il y a tout juste 15 ans. Au fil des mises à jour, l’application mobile à l’icône en forme de caméra est progressivement devenue incontournable et anime aujourd'hui les écrans de plus de 2 milliards d’utilisateurs à l'échelle mondiale. Rachetée en 2012 par un des géants des réseaux sociaux, elle a révolutionné notre rapport à l’image. Associée au départ au format carré et aux filtres photo rétro, on y trouve aujourd’hui en sus des vidéos, une messagerie et des publications éphémères. Espace d’échange et de sociabilité, la plateforme a rapidement dépassé les confins de la sphère amicale. La personnalisation du fil d’actualité, avec l’introduction en 2016 d’un algorithme de recommandation, a contribué à propulser le monde de l’influence. Les créateurs de contenu règnent en maître et la mise en scène de leur quotidien brouille les pistes entre marketing et divertissement. Bien que dépourvue d’images, la grille tracée par Eugenio Espinoza évoque de façon subliminale les prémisses de la mosaïque numérique propre à l’appli.

Le primatologue britannique Jane Goodall a tiré sa révérence le premier octobre dernier à l’âge de 91 ans. Surnommée “la femme chimpanzé”, elle a consacré une grande partie de sa vie à l’observation du comportement animal et a milité pour la protection des grands singes et pour la préservation de leurs habitats naturels. Ses recherches ont révolutionné notre compréhension du rapport des hommes aux animaux et ont permis de comprendre que ces-derniers ne sont pas seulement sensibles mais aussi intelligents. La constellation de Bobbie Moline-Kramer frôle l’abstraction mais, à y regarder de plus près, deux visages se détachent du fond bleu du tableau, le sien et celui d’un chimpanzé dont elle avait gagné la confiance.


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NEWSLETTER • 4 OCTOBRE 2025

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ÉDITORIAL • 4 OCTOBRE 2025

Secteur stratégique s’il en est, l’industrie pharmaceutique européenne est à nouveau sur la sellette. Le spectre de droits de douane de 100% sur les médicaments de marque ou brevetés produits en dehors des États-Unis a suscité l’inquiétude des professionnels du secteur cette semaine. La menace brandie par le locataire de la Maison Blanche ne devrait toutefois pas impacter l’Union européenne dans la mesure où l’accord commercial signé en août dernier stipule que les exportations européennes en général et les médicaments en particulier ne peuvent être taxées au-delà de 15%. Si elle était appliquée, cette surtaxe affecterait sérieusement l’économie dans la mesure où des droits de douane sur les produits pharmaceutiques entraîneraient immanquablement une hausse des prix. Cette stratégie ouvertement protectionniste risquerait non seulement de raviver les tensions économiques mondiales mais aussi d’entraîner des pénuries, d’entraver l'accès des patients aux soins et de créer des obstacles à la recherche et au développement à l'échelle globale. Comme le rappelle en filigrane l’installation de Damien Hirst, les médicaments sont cruciaux pour la société dans la mesure où ils améliorent la qualité de vie, prolongent l'espérance de vie et préviennent les maladies. 

Depuis le 22 septembre dernier, l’automne a officiellement frappé à nos portes. Au moment de l’équinoxe, le jour et la nuit ont duré exactement le même nombre d’heures. Depuis, les journées sont et deviendront au fil du temps plus courtes et les nuits plus longues. Si la baisse de luminosité est, comme en témoigne le tableau de Jess Allen, incontestable, on se plait à espérer que l’été n’a pas encore dit son dernier mot et que nous profiterons à tout le moins d’un bel été indien.  


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NEWSLETTER • 20 SEPTEMBRE 2025

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ÉDITORIAL • 20 SEPTEMBRE 2025

L’obésité pèse sur la santé mondiale. Selon le tout dernier rapport publié par l’Unicef début septembre, cette forme de malnutrition devance et ce pour la toute première fois, l’insuffisance pondérale chez les enfants et les adolescents. Reconnue par l’OMS comme maladie chronique depuis 1997, l’obésité concerne aujourd’hui un enfant sur 10 et un enfant sur 5 est en situation de surpoids, un taux qui a plus que doublé depuis l'an 2000 dans les pays à faibles et à moyens revenus. Si l’essor de la sédentarité joue un role certain, l’abandon des régimes alimentaires traditionnels et la généralisation d’aliments ultratransformés à travers le monde est aussi en cause. Addictifs et faibles en nutriments, les aliments proposés par les fast-foods, les petits en-cas riches en sel, en sucre et en matières grasses et les boissons sucrées envahissent les écrans publicitaires et supplantent bien souvent les fruits et légumes dans les assiettes et les cartables. Comme en atteste l’oeuvre de Jani Leinonen, avec leurs couleurs alléchantes et leurs personnages ludiques, le pouvoir de persuasion des emballages façonne les appétits des petits et rend la malbouffe plus que jamais irrésistible. 

Après les Jeux olympiques d’été de Paris 2024, c’est le pays du Soleil Levant qui est devenu la semaine dernière, en accueillant les 20èmes Championnats du monde d’athlétisme, l’épicentre sportif mondial. Du 13 au 21 septembre, les compétitions ont permis au plus de 2000 athlètes qui ont convergé vers le stade national de Tokyo de dépasser leurs limites. À ce titre, la performance du champion de monde du saut à la perche en a laissé plus d’un pantois. L’athlète suédois a non seulement amélioré son record personnel mais aussi pulvérisé le record du monde en franchissant la barre des 6,30 mètres, soit une hauteur comparable à celle du deuxième étage de l’immeuble dépeint par Roger Herman. La prouesse du “suédois volant” illustre si besoin est la capacité du sport de haut niveau à faire basculer l’impossible dans le champ des possibles. 


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NEWSLETTER • 13 SEPTEMBRE 2025

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ÉDITORIAL • 13 SEPTEMBRE 2025

Longtemps sujet tabou, la pratique de l’encrage corporel s’est peu à peu démocratisée, tant et si bien qu’elle a aujourd’hui la cote chez les 18 à 35 ans. L’Italie, où le tatouage habille le corps de près de 48% de la population, mène la course en tête. Aux USA, une personne sur 3 est tatouée et en France une personne sur 5. Après le piercing ou perçage, il s’agit de la deuxième forme de modification corporelle la plus populaire au monde. Longtemps réservés à des groupes marginaux et marginalisés, les tatouages, popularisés tant par les influenceurs et les célébrités que par les athlètes, sont devenus une pratique artistique à part entière. Des personnes issues de toutes les classes sociales et de tous les horizons professionnels se laissent tenter par un dessin ou une inscription sur la peau. D’aucuns sont même tatoués de la tête aux pieds, sans aucune trace de peau apparente. À l’encre noire ou à l’encre de couleur, esthétique, symbolique ou thérapeutique, discret ou imposant, chacun peut opter pour le tatouage qui lui correspond. À l’instar de la jeune femme qui figure sur l’estampe de Peter Blake, s’il n’y a pas si longtemps, les détenteurs d’une inscription indélébile la cachaient à l’abri des regards, ils l’arborent aujourd’hui fièrement.

Reconnaissable entre mille par son coloris vert vif et lumineux, le matcha a plus que jamais le vent en poupe. Poudre de thé millénaire, née en Chine et importée au Japon au 15ème siècle, le matcha, produit noble s’il en est, est devenu, en l’espace de quelques années, un produit de consommation de masse. Particulièrement apprécié pour ses vertus antioxydantes, la popularité de cette icône des réseaux sociaux donne le tournis et les producteurs ont de plus en plus de mal à suivre la cadence. La juxtaposition des couleurs dans le tableau de Maura Segal évoque l’harmonie des saveurs qui éveille les papilles gustatives des amateurs de matcha latte.


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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 12 JUILLET 2025

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ÉDITORIAL • 12 JUILLET 2025

Au lendemain du mois de juin le plus chaud jamais enregistré en Europe occidentale, les incendies monstres qui sévissent d’ores et déjà de part et d’autre du Vieux Continent laissent présager un été de tous les dangers. Vagues de chaleur et températures "extrêmes", sécheresse et vents violents créent un terreau propice aux départs de feu. Après l’île de Crète en Grèce, la Turquie et le nord-est de l’Espagne, c’est le sud-est de l’Allemagne et le sud de la France qui ont dû parer au plus urgent pour fixer les incendies. Des milliers d’hectares de végétation ont été ravagés par les brasiers qui se sont invités jusqu’aux portes des villes d’Athènes, de Narbonne et de Marseille et ont entraîné des évacuations d’urgence… Il convient de rappeler, à toutes fins utiles, qu’en raison du dérèglement climatique, le continent européen est, au niveau planétaire, le continent qui enregistre la hausse des températures moyennes la plus élevée. Dans ce contexte de surchauffe, la part du territoire exposée au risque d’incendies augmente d’année en année. Une conjoncture qui impose la plus grande vigilance dans la mesure où, comme le laisse deviner l'oeuvre de Robert Whitman, il suffit parfois d’une étincelle pour attiser les flammes.

Emblématique de l’été, adoubé par les artistes, le tournesol, fleur solaire s’il en est, est souvent associé à l’astre lumineux en raison de sa couronne de pétales d’un jaune éclatant. Icône des beaux jours, il suit dans les champs la course du soleil et renvoie, à l’instar du bouquet dépeint par March Avery, une image de joie de vivre et d’optimisme.


Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 5 JUILLET 2025

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ÉDITORIAL • 5 JUILLET 2025

Particulièrement intense et précoce, une vague de chaleur a déferlé cette semaine sur le Vieux Continent. De Paris à Madrid en passant par Bruxelles et Berlin, les métropoles européennes se sont transformées en véritables fournaises. Le mercure s’est affolé et les près de 40 degrés enregistrés dans la Ville Lumière, les 25 degrés relevés à la surface de la mer Méditerranée et les températures positives observées au sommet du Mont Blanc, lui ont fait tutoyer de nouveaux records. Par endroits, le thermomètre a dépassé de plus de 15°C les températures saisonnières normales et la quête de fraîcheur était sur toutes les lèvres. Force est de constater qu’en zones jadis tempérées, la précarité énergétique a toujours été axée autour de la problématique du froid. Adapter les logements aux fortes chaleurs et protéger les occupants est devenu aujourd’hui un enjeu de taille dans la mesure où les épisodes caniculaires prolongés mettent en danger la santé humaine. L’adaptation de l’architecture urbaine et des logements doit de ce fait être repensée de manière durable pour répondre au changement climatique. Réalisée à partir de stores suspendus, l’installation monumentale de Haegue Yang évoque la dichotomie entre ombre et lumière, chaleur et fraicheur.

Importé d’Asie à la Renaissance, les éventails allient savoir-faire artisanal et création artistique. Accessoires de mode chargés d’histoire et de symboles, ils ont traversé les époques. Un temps tombés en désuétude, ils s’invitent aujourd’hui dans toutes les mains et ont le vent en poupe dès que grimpent les températures. On se plait à imaginer la fluidité et la grâce du mouvement des protagonistes du tableau de Walasse Ting.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 28 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 28 JUIN 2025

L’observation des étoiles et des corps célestes est l’un des socles sur lequel repose l’astronomie et le perfectionnement des instruments d’optique constitue, hier comme aujourd’hui, l’un des principaux leviers du savoir. Cette semaine, la précision des images révélées par le nouveau télescope de l’Observatoire Vera Rubin a mis la communauté scientifique en émoi. Si le télescope spatial James Webb sonde et décrypte, depuis son lancement en 2021, les confins de l’univers et révèle les galaxies formées peu après le Big Bang, le télescope Rubin est un télescope terrestre qui balaye le ciel nocturne et capture les champs stellaires. Installé à plus de 2 600 mètres d’altitude, sous le ciel immaculé du désert d’Atacama au Chili, il est doté de la plus grande camera numérique jamais construite et devrait permettre aux astronomes de cartographier avec précision l’intégralité du ciel austral et de mieux comprendre la structure du cosmos et des objets qui le peuplent. La photographie du télescope à rayons X du CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire) immortalisée par Thomas Struth laisse deviner la complexité des outils de pointe qui font avancer la science.

D’abord soupçonné d’avoir une chance de percuter la Terre en 2032, l’astéroïde qui avait fait parler de lui en début d’année revient sur le devant de la scène. Si le spectre d’une collision avec la planète bleue a entre-temps été écarté, selon de nouveaux calculs, sa trajectoire menace désormais de percuter la Lune. Si le risque, estimé à 4,3%, reste infime, il n’en demeure pas moins potentiel et sera dès lors suivi de près. L’étude des probabilités permet de conjurer l’incertitude et de mesurer, comme le suggère en filigrane le tableau de Victor Vasarely, l’interstice entre le possible et l’impossible.

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NEWSLETTER • 20 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 20 JUIN 2025

Il y a trois semaines, l’éboulement d’un glacier a suscité choc et sidération dans les Alpes suisses. Prévenus de l’instabilité croissante du terrain, les 300 habitants du village de Blatten avaient reçu l’ordre d’évacuer les lieux et c’est en spectateurs impuissants qu’ils ont assisté au scénario du pire. Dans un immense nuage de poussière, des tonnes de glace et de roche ont déferlé vers la vallée, enseveli la plupart de leurs maisons qui ont ensuite été englouties par les eaux de la rivière adjacente… Si cet éboulement aussi massif que spectaculaire fait encore aujourd’hui figure exception, il constitue, à l’aune du changement climatique, un avertissement non négligeable pour les populations qui vivent à l’ombre de ces mastodontes. Les glaciers occupent 10% de la superficie du canton du Valais et, début juin, c’est une succession d’épisodes de laves torrentielles, des coulées de boues composées d’un mélange d’eau, de terre, de rochers ou d’arbres, qui ont mis les autorités en alerte et provoqué d’autres évacuations. Imprimée sur du géotextile utilisé pour recouvrir les glaciers pendant la période estivale et prévenir leur fonte, la photographie d’archive de Douglas Mandry illustre la menace sourde qui pèse sur ces paysages de carte postale que l’on croyait hier encore immuables.

Attisés par les fortes chaleurs, rafales de vent, pluies diluviennes et violents orages de grêle se sont abattus il y a quelques jours sur le nord-ouest et le sud-ouest de l’Hexagone. L’intensité des précipitations en a surpris plus d’un et la chute de grêlons de la taille de balles de ping pong a endommagé bâtiments, véhicules, cultures agricoles et vignobles. La photographie de six grêlons dans la paume d’une main que Niina Vatanen fait dialoguer avec celles d’icebergs pivotées à la verticale nous invite à méditer sur les lois de la gravité et sur les différentes formes que la glace peut revêtir.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 14 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 14 JUIN 2025

À l’ère de la "fast fashion" et de la course aux prix les plus bas, les fibres synthétiques ont plus que jamais la cote. Moins onéreuses, elles représentent aujourd’hui 60% de la production mondiale, tant et si bien que l’industrie textile est devenue, après l’industrie de l’emballage et du bâtiment, le troisième secteur le plus friand en matières plastiques. Afin d’assouvir la soif de nouveautés des consommateurs, les grandes enseignes vestimentaires n’ont de cesse de renouveler leur offre. Polyester, nylon, lycra, élasthanne, acrylique sont privilégiés au détriment de matières plus nobles et les vêtements synthétiques s’accumulent dès lors dans nos placards. Si l’empreinte carbone engendrée par leur production est bien documentée, on ne sait pas forcément que chaque lessive que l'on fait participe à la pollution plastique de nos océans. En effet, à chaque lavage, lesdits vêtements libèrent, sous l’action du frottement et de l’essorage, des dizaines de milliers de micro particules plastiques. Non solubles et non biodégradables, ces nanoparticules poursuivent ensuite leur chemin dans les cours d’eaux. L’aquarelle de Radenko Milak donne à voir les particules qui flottent dans l’eau et attire notre attention sur cette pollution invisible à l’oeil nu.

En milieu de semaine, la sixième pleine lune du calendrier s’est levée et a illuminé le ciel nocturne. Surnommée "pleine lune des fraises" par les populations indigènes du nord de l’Amérique parce qu’elle coïncide avec la récolte des fraises sauvages, la lune de juin marque l’approche de l’été. Parée de reflets cuivrés, elle a cette année voyagé exceptionnellement bas sur la ligne d’horizon et offert un spectacle féérique annonciateur de renouveau auquel Ann Craven rend hommage.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 7 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 7 JUIN 2025

Longtemps le fer de lance des programmes de santé publique mondiaux, le pays de l’Oncle Sam a, ces derniers mois, enclenché, à coups de démantèlement d’agences et de coupes budgétaires, son braquage de freins pour ne pas dire sa marche arrière. Véritable onde de choc sismique, l’interruption soudaine des financements va immanquablement éroder, par effet domino, la lutte contre les maladies infectieuses à l’échelle planétaire. Un revers inopiné qui met en péril tant la prévention des nouvelles infections que le diagnostic et l’administration des soins. Ainsi, et pour ne citer qu’elle, 42 ans après la découverte par des chercheurs de l’Institut Pasteur du VIH, la maladie du sida est un fléau qui continue à faire des ravages. Selon les derniers chiffres disponibles, en 2023, près de 40 millions d’individus vivaient avec le virus dans le monde. Parmi les régions les plus affectées, l’Afrique subsaharienne où vivent deux tiers des personnes infectées avec en tête de file l’Afrique du Sud. Réalisé un an avant son décès, le tableau inachevé de Keith Haring atteste du vide béant laissé par la pandémie du sida et laisse planer en filigrane le spectre d’une recrudescence de destins brisés par la maladie.

Culminant à 3 324 mètres d’altitude, le plus grand volcan actif d’Europe est une fois de plus entré en éruption ce lundi. Sous l’oeil hagard des touristes et des badauds, une gigantesque colonne de cendre, de roche et de fumée s’est échappée du mont Etna. Surveillée de près par les autorités siciliennes, son activité évolue mais ne présenterait pas à ce jour de danger pour la population locale. Le panache de fumée crayonné par Cy Twombly traduit la fascination qu’exerce l’impétuosité du volcan dans l’imaginaire collectif.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 31 MAI 2025

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ÉDITORIAL • 31 MAI 2025

Co-organisée par la France et le Costa Rica, la troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan se tiendra à Nice du 9 au 13 juin prochain. Au sommaire: la protection de la biodiversité, la préservation des grands fonds, la lutte contre la pêche illégale et la pollution. Les océans couvrent plus de 70% de la planète et produisent plus de 50% de nos besoins en oxygène. L’équilibre des écosystèmes marins est de ce fait un enjeu majeur. Si la vie marine reste associée aux poissons et aux coraux, de minuscules organismes font eux aussi partie intégrante du milieu aquatique. À l’instar des arbres et des plantes terrestres, les micro-algues ont besoin de lumière pour s’épanouir. Sous l’effet de la photosynthèse, elles captent l’énergie solaire, transforment le dioxyde de carbone en nutriments et libèrent de l’oxygène. Or, d’après les scientifiques, la couche d’eau suffisamment éclairée pour permettre ce processus s’est amincie par endroits au cours des vingt dernières années. Si l’assombrissement des océans reste à ce jour inexpliqué, la latitude, la concentration en sédiments ou encore le réchauffement climatique pourraient en être la cause. Les photographies du paysage sous-marin de Nicolas Floc’h sondent la couleur de l’eau et donnent à voir les gradations chromatiques de l’océan.

Popularisé par le dessin animé “Le Monde de Nemo”, le poisson-clown revient sur le devant de la scène. Lors d’une étude portant sur le blanchissement des coraux au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des chercheurs ont constaté qu’en cas de stress thermique ce résident des anémones de mer est capable de rétrécir afin d’accroître ses chances de survie. Une découverte qui met en lumière la résilience de l’espèce. La sculpture d’Andrew Hasler rend hommage à la flamboyance de ce champion de l’adaptation et rappelle l’importance de la préservation des écosystèmes marins.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 24 MAI 2025

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ÉDITORIAL • 24 MAI 2025

Inondations, épisodes de sécheresse, maladies des cultures… La liste des fléaux redoutés par les agriculteurs est longue et ne cesse de s’allonger. D’après une étude récente, le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité qu’il engendre créent un terreau propice aux mauvaises récoltes. Particulièrement touchés: les pays producteurs et exportateurs de maïs, de riz et de blé mais aussi ceux de cacao, de café et de soja. Lesdits pays ne disposent, bien souvent, ni des resources financières ni des institutions pour s’adapter au yoyo climatique qui se profile lentement mais sûrement à l’horizon des années à venir… Si l’Union européenne produit une grande partie des denrées alimentaires qu’elle consomme, elle dépend aussi en partie de l’importation des denrées sus-mentionnées. À ce titre, la fragilisation des chaînes d’approvisionnement là-bas met à mal, à plus ou moins long terme, nos assiettes ici et laisse présager le spectre d’une pénurie annoncée. Les champs dépeints par Pat Service offrent au regard un paysage à la fois réel et imaginaire que l’on espère ne jamais voir disparaître.

Une enquête publiée dans l’hexagone cette semaine révèle que la grande distribution privilégie les aliments ultra-transformés pour ne pas dire la "malbouffe" au détriment des fruits, des légumes et des légumineuses. Les promotions alimentaires et les prix au rabais encourageraient en effet la consommation de produits trop gras, trop sucrés ou trop salés et exacerberaient les inégalités d’accès au "bien manger" et à une alimentation saine et variée… Comme le suggère la photographie de Massimo Vitali, le prix des denrées motivent immanquablement les choix des consommateurs dans la mesure où c’est lors du passage à la caisse qu’il sont confrontés à la réalité économique.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 10 MAI 2025

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ÉDITORIAL • 10 MAI 2025

Qu’il soit bleu azur ou gris souris, crayonné ou voilé, le ciel déploie chaque jour sa palette chromatique. Suspendus en apesanteur entre ombre et lumière, les nuages sont les acteurs d’un ballet aussi fascinant que mystérieux. Nés de la condensation et constitués de gouttelettes d’eau et de cristaux de glace, ils recouvrent près de deux tiers de la planète et jouent un rôle clé sur le climat. Si les stratus et les cumulus, denses et cotonneux, évoluent en basse altitude, les cirrus effilochés tutoient quant à eux les sommets. En réfléchissant la lumière du soleil, les nuages bas agissent comme un bouclier qui rafraîchit l’atmosphère tandis que les nuages hauts exacerbent l’effet de serre en retenant la chaleur terrestre. À l’heure où le changement climatique met à mal les équilibres météorologiques, comprendre l’évolution de la couverture nuageuse est devenu un enjeu majeur pour les scientifiques. Percer le secret des nuages c’est raconter l’histoire du temps qu’il fait et du temps qu’il fera… D’après les projections, sous l’effet du réchauffement des océans, la dislocation des stratocumulus qui les surplombent pourrait précipiter la hausse des températures… Comme le suggère l’installation de Tara Donovan, les nuages, source d’émerveillement, sont aussi les témoins silencieux et évanescents d’un monde en pleine mutation.

Mercredi dernier à Rome, les 133 cardinaux appelés à élire le successeur du pape François se sont enfermés en conclave dans la Chapelle Sixtine qui accueille depuis 1492 ce rituel immuable. La fumée blanche annonciatrice du résultat de l’élection est sortie de la cheminée du Saint-Siège dès le lendemain. Élu au bout de quatre tours de scrutin, Léon XIV est le 267ème pape de l’histoire et le premier souverain pontife originaire des Etats-Unis. À l’instar des oiseaux éponymes dépeints par Hunt Slonem, c’est tout de rouge vêtus que les cardinaux s’étaient réunis pour décider de l’avenir de millions de fidèles.

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Zoé Schreiber

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