ÉDITORIAL • 22 NOVEMBRE 2025
Au pays du soleil levant, un prédateur rôde et sème depuis quelques mois déjà la terreur. Dans le nord-est de l’archipel, ce n’est pas le grand méchant loup mais bien l’ours qui sévit. Depuis le début du mois d’avril, le nombre d’attaques recensées frôle des records. Plus de 100 personnes ont été blessées et 13 ont succombé sous les griffes et les morsures des ursidés dont les effectifs suivent la courbe inverse de celle de la population nippone et n’ont de cesse d’augmenter. En quête de nourriture, changement climatique n’aidant pas, ces derniers s’enhardissent et quittent les forêts qui constituent leur habitat naturel et s’immiscent aux abords des villes. En quête des fruits et des noix qui leur permettront d’hiberner, leur errance les conduit dans les zones résidentielles au péril de la vie des riverains qui ont le malheur de croiser leur chemin… À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles… Pour faire face à l’agressivité des ours, le gouvernement n’a pas hésité à assouplir la réglementation draconienne sur les armes à feu afin de permettre tant à la police qu’à l’armée venue en renfort de tirer sur la gachette pour protéger la population et endiguer le fléau. Trapu et massif, l’ours brun solitaire dépeint par Karen Gibbons illustre l’éternelle ambiguïté qu’entretient l’homme avec la nature.
Le premier coup de froid de l’automne en a surpris plus d’un… À quelques semaines de la fin de l’année, c’est à pas de loup que les prémisses de l’hiver se sont soudainement invitées dans nos villes et nos campagnes. En moins de temps qu’il n’a fallu pour l’écrire, c’est une dégringolade de 10 degrés à laquelle on a assisté cette semaine. À l’instar du personnage emmitouflé que nous donne à voir Julian Opie, les premiers frimas sont synonymes du retour des écharpes et bonnets, accessoires incontournables de la saison.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber
