NEWSLETTER • 14 JUIN 2025

Read in English
SUBSCRIBE / S'ABONNER

ÉDITORIAL • 14 JUIN 2025

À l’ère de la "fast fashion" et de la course aux prix les plus bas, les fibres synthétiques ont plus que jamais la cote. Moins onéreuses, elles représentent aujourd’hui 60% de la production mondiale, tant et si bien que l’industrie textile est devenue, après l’industrie de l’emballage et du bâtiment, le troisième secteur le plus friand en matières plastiques. Afin d’assouvir la soif de nouveautés des consommateurs, les grandes enseignes vestimentaires n’ont de cesse de renouveler leur offre. Polyester, nylon, lycra, élasthanne, acrylique sont privilégiés au détriment de matières plus nobles et les vêtements synthétiques s’accumulent dès lors dans nos placards. Si l’empreinte carbone engendrée par leur production est bien documentée, on ne sait pas forcément que chaque lessive que l'on fait participe à la pollution plastique de nos océans. En effet, à chaque lavage, lesdits vêtements libèrent, sous l’action du frottement et de l’essorage, des dizaines de milliers de micro particules plastiques. Non solubles et non biodégradables, ces nanoparticules poursuivent ensuite leur chemin dans les cours d’eaux. L’aquarelle de Radenko Milak donne à voir les particules qui flottent dans l’eau et attire notre attention sur cette pollution invisible à l’oeil nu.

En milieu de semaine, la sixième pleine lune du calendrier s’est levée et a illuminé le ciel nocturne. Surnommée "pleine lune des fraises" par les populations indigènes du nord de l’Amérique parce qu’elle coïncide avec la récolte des fraises sauvages, la lune de juin marque l’approche de l’été. Parée de reflets cuivrés, elle a cette année voyagé exceptionnellement bas sur la ligne d’horizon et offert un spectacle féérique annonciateur de renouveau auquel Ann Craven rend hommage.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2025, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 15 JUNE 2024

SIGN-UP / S'ABONNER

ÉDITORIAL • 15 JUIN 2024

En début de semaine, Chiquita Brands International, le géant de la production bananière mondiale, a essuyé un nouveau revers. L’entreprise, qui avait d’ores et déjà plaidé coupable et s’était acquittée d’une amende pour avoir financé un groupe paramilitaire colombien en 2007, a maintenant été accusée de crime contre l’humanité. Elle est condamnée à verser plus de 35 millions d’euros de dédommagement à la suite d'une action civile intentée par huit familles dont les proches ont été tués par les exactions du groupe sus-mentionné. Si les multinationales ont la réputation de bénéficier d’une justice d’exception qui protège non seulement leurs intérêts mais garantit aussi leur d’impunité, la décision rendue en début de semaine par la justice américaine est historique. C’est en effet la première fois qu’une multinationale américaine est condamnée par un jury américain pour complicité de violations des droits humains à l’étranger. Ce verdict envoie un message fort aux entreprises du monde entier: celles qui profitent des violations des droits humains ne demeureront pas impunies. La banane dépeinte par Guy Yanai rappelle à notre bon souvenir que la production de ce fruit, qui est le moins cher et le plus consommé au monde, n’est pas à l’abri de dérives.

Le royaume animalier est loin d’avoir livré tous ses secrets. D’après une étude scientifique récente, compter à voix haute n’est pas l’apanage des seuls êtres humains. A l’instar de jeunes enfants, les corbeaux sont non seulement à même de comprendre les chiffres mais aussi de les verbaliser à haute voix et de les énumérer de un à quatre. On ne peut s’empêcher de se demander, si le maître corbeau sur un arbre perché qu’Ann Craven offre à notre regard croasse ou s’il compte…

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2024, ZOÉ SCHREIBER