ÉDITORIAL • 6 DECEMBRE 2025
Le changement climatique reste encore et toujours d’actualité et ses effets délétères sur les zones urbaines risquent de contraindre les populations de certaines régions du monde à un jour se déplacer. Si, il y a quelques années déjà, les risques de submersion ont amené les autorités indonésiennes à envisager de transférer la capitale côtière Jakarta vers une mégalopole en construction en pleine forêt de Bornéo, les autorités iraniennes viennent quant à elles de faire planer le spectre d’évacuer la capitale Teheran vers une zone moins aride. En effet, pas une goutte de pluie ne s’est abattue sur la métropole de dix millions d’habitants depuis le début de l’automne. Rivières, barrages et réservoirs sont quasiment à sec et, sur les montagnes qui surplombent la ville, la neige est aux abonnés absents. Une sécheresse historique attribuable au dérèglement du climat certes mais aussi à une mauvaise gestion des ressources hydriques. Afin de parer au plus urgent et économiser l’eau encore disponible, la population a été appelée à rationner sa consommation et des coupures nocturnes ont été mises en place afin d’éviter tout gaspillage. En évoquant les lignes de crues sur les rochers à marée basse, l’installation de Lionel Estève donne forme au souvenir de l’eau en son absence.
En Asie du Sud-Est en revanche c’est un trop-plein d’eau qui, en pleine saison de la mousson, a semé la désolation dans plusieurs pays. En Indonésie mais aussi en Thaïlande, en Malaisie, au Sri Lanka et au Vietnam pour ne citer qu’eux. Des pluies diluviennes et des cyclones tropicaux ont pris les habitants au piège et ont entraîné inondations meurtrières et glissements de terrain dévastateurs. Les coulées brunâtres dépeintes par Chiura Obata illustrent les ravages des torrents de boue.
Restez curieux et bonne lecture!
Zoé Schreiber
