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ÉDITORIAL • 30 AVRIL 2022

Cette année, Cecilia Alemani, la commissaire italienne de la 59ème édition de la Biennale de Venise, a fait le pari de mettre les femmes à l’honneur. C’est la première fois en 127 ans d’histoire que, sur les 213 artistes conviés à la plus prestigieuse vitrine d’art contemporain, on ne compte que 21 hommes. Sur les 7 lauréats du palmarès, 6 sont des femmes et deux Lions d’or ont récompensé des femmes noires. La sculptrice américaine Simone Leigh a remporté celui de la meilleure participante à l’exposition principale. Le buste de femme tout de bleu émaillé contribue, à l’instar de ses sculptures vénitiennes, à renverser le regard dominant et à célébrer la place des femmes noires.

Afin de garantir la vie pour ne pas dire la survie de l’espèce humaine sur terre, la communauté scientifique estime que 9 grands équilibres (changement climatique, érosion de la biodiversité, perturbations du cycle de l’azote et du phosphore, déforestation, pollution chimique, cycle de l’eau douce, acidification des océans, dégradation de la couche d’ozone, augmentation des aérosols atmosphériques) doivent être respectés. Les chercheurs ont tiré la sonnette d’alarme dans une étude publiée en janvier dernier dans la mesure où, à ce jour, sur les 9 seuils planétaires à ne pas franchir, les 5 premiers ont d’ores et déjà été dépassés. L’Union européenne a annoncé vouloir, pour protéger tant les populations que l’environnement, interdire d’ici 2030 les polluants toxiques (plastiques, microparticules, retardateurs de flamme, produits chimiques…) Il va sans dire que la Commission s’attaque ici à un enjeu majeur. Assemblée à partir de débris en plastique rejetés par notre société, la palette de Tony Cragg met non seulement en exergue leur omniprésence dans notre quotidien mais aussi leur potentiel artistique.

Si le réchauffement climatique est planétaire, il est des contrées particulièrement vulnérables. Un épisode de chaleur caniculaire frappe actuellement l’Inde et le Pakistan. Les températures flirtent avec les extrêmes et ce sont les plus démunis, ceux qui ne peuvent envisager se rafraîchir grâce aux ventilateurs qu'immortalise la photographie de Graciela Iturbide, qui trinquent.

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 23 AVRIL 2022

Après s’être succédés sur les plateaux de télévision sans jamais se croiser, les deux candidats en lice pour la présidence française se sont enfin retrouvés face à face ce mercredi. Qui dit retrouvailles, dit aussi impression de déjà-vu. Le débat tant attendu de l’entre-deux-tours comme un bis repetita du débat qui les avait mis en présence il y a cinq ans. Bis repetita certes, mais, si on a bien pris les mêmes pour mieux recommencer, la donne du match retour n’était pas la même. Cinq ans, c’est long, même si on a le sentiment que c’était hier. Cinq ans pour rectifier la piètre performance de l’un face à l’autre. Cinq ans pour tirer le bilan de celui qui avait hier pris le dessus. Sans surprise, les deux camps ont revendiqué la victoire de leur candidat à l'issue du débat. Le dessin de Paul Klee laisse pourtant entendre que, rares sont les duels sans vainqueur ni vaincu.

Célébrée pour la toute première fois en 1970 aux États-Unis, la journée internationale de la Terre a fait des émules et est aujourd’hui commémorée, tous les 22 avril, un peu partout dans le monde. La Journée de la Terre 2022 intervient après la publication, il y a 3 semaines, du dernier volet du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ledit rapport a mis en lumière les pistes à suivre pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et freiner, par voie de conséquence, le réchauffement climatique. On se plaît à espérer que les politiques tiendront compte du souhait des citoyens et qu’ils “verdiront” progressivement leurs programmes pour faire plus de place à l’écologie et à l’environnement. Comme le rappelle de façon subliminale l’installation d’Andy Goldsworthy, notre terre nourricière nous porte et subvient à nos besoins et on se doit de prendre soin d’elle comme elle prend soin de nous…

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 16 AVRIL 2022

À la fois fragile et délicate, la fleur de coquelicot est devenue, depuis la première guerre mondiale, tant en Angleterre qu’outre-Atlantique, un symbole du souvenir de ceux qui ont servi leur pays ou qui sont morts pour lui… Même s’ils s’inscrivent sur fond hollywoodien, les coquelicots rouge sang du tableau de Nicole Eisenman rappellent qu’en temps de guerre, malgré les promesses d’épargner les civils, le tribut à payer par la population est toujours lourd.

La cavale de l’homme qui a semé la panique et fait 23 blessés dont 10 par balles dans une station du métro new-yorkais en début de semaine a pris fin au bout de 24 heures. Les fusillades dans des lieux publics sont fréquentes au pays de l’oncle Sam. Pas un mois sans que la violence aveugle ne défraie la chronique. Selon l’ONG Gun Violence Archive, les armes à feu prolifèrent aux Etats-Unis et ont d’ores et déjà fait plus de 10 000 victimes cette année, suicides inclus. À l’instar de la liberté d’opinion ou de la liberté religieuse, la détention d’armes à feu est une liberté individuelle garantie par le deuxième amendement de la constitution et les tentatives de réguler leur vente sont souvent bloquées par le puissant lobby des armes NRA (National Rifle Association). Le revolver d’Andy Warhol souligne si besoin est l’omniprésence de la violence dans la culture populaire et les médias et la popularité des armes à feu dans la société américaine.

Amoureux du 7ème art, réjouissez-vous! Les jours heureux sont de retour et la 75ème édition du festival de Cannes retrouve enfin son calendrier habituel et se tiendra du 17 au 28 mai prochain. Les films en lice on été annoncés ce jeudi. Bien que prise en plein air, la photographie de Hiroshi Sugimoto traduit bien la magie du grand écran et le charme des salles obscures.

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 9 AVRIL 2022

45 jours que la guerre fait rage aux portes de l’Europe, 45 jours que la guerre s’est immiscée dans notre quotidien, 45 jours que nous assistons, impuissants, par écrans interposés, au spectacle de la violence, de la destruction et de la mort. À force de regarder passivement les atrocités commises, on finit par se résigner à accepter l’inacceptable. En nous confrontant au tabou de la mort, les visages délavés en gros plan de Marlène Dumas nous invitent à nous demander si la profusion d’images n’entraîne pas la banalisation de l’horreur.

En début de semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le troisième et dernier volet de son rapport sur le changement climatique. Les conclusions sont sans appel: si on ne prend pas les mesures qui s’imposent, “nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe…” À ce stade, bien qu’irréversible, le rythme du réchauffement climatique peut encore être freiné. Le défi est de taille et, pour le relever, il est non seulement primordial de trouver des solutions pour réduire les émissions mondiales des gaz à effet de serre mais aussi de revoir nos modes de vie et nos habitudes de consommation et de production. Certes, l’envie de faire comme si de rien n’était, l’envie, à l’instar de l’homme dépeint par Ed Ruscha, de tourner le dos et de faire fi des injonctions des scientifiques est bel et bien là. Pourtant, qu’on le veuille ou non, on doit s’efforcer collectivement de ne pas remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui. “Limiter le changement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle, c’est maintenant ou jamais…”

La nomination de la première femme noire à la plus haute instance judiciaire du pays était l’une des promesses de campagne du président américain. La confirmation de cette nomination par le Sénat le 7 avril est historique. C’est en effet un plafond de verre de plus qui se brise et elle sera la 6ème femme à siéger à la Cour suprême en 232 ans d’histoire. Certes, il aura fallu attendre la 116ème nomination pour que soit enfin nommée une magistrate afro-américaine mais, comme le laisse entendre l’œuvre de Cornelia Parker, il ne faut jamais perdre espoir. Tôt ou tard, tout vient à point à qui sait attendre!

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 2 AVRIL 2022

La communauté internationale a fait du droit à l’éducation pour tous une condition sine qua non des négociations sur l’aide et la reconnaissance de l’émirat islamique d’Afghanistan. L’Afghanistan est l’un des pays les moins avancés au monde en matière d’éducation des jeunes filles. Interdites de scolarité depuis le retour au pouvoir des talibans il y a sept mois, les filles de plus de 12 ans auraient dû reprendre le chemin des collèges et des lycées le 23 mars dernier. La volte-face des dirigeants les a cependant contraintes à rentrer chez elles quelques heures à peine après la réouverture des établissements scolaires. La chaine de montagnes afghanes dessinée à la craie sur un tableau noir par Tacita Dean semble symboliser les obstacles qui continuent à entraver l’accès à l’éducation des adolescentes dans certaines régions du monde.

En raison de sa complexité, le bridge était l'un des derniers jeux où l'homme surpassait encore la machine. En effet, au bridge les partenaires doivent non seulement communiquer entre eux et réagir au comportement de leurs adversaires mais aussi expliquer le pourquoi de leurs actions… Des situations somme toute similaires aux problèmes de décision rencontrés dans la “vraie vie”. Un logiciel d’intelligence artificielle (IA) a pourtant réussi à rivaliser avec la logique et le fonctionnement de l’intelligence humaine la semaine dernière. Mise au point par une start-up française, l’intelligence artificielle Nook est parvenue à battre huit des meilleurs joueurs de bridge mondiaux. Une première historique qui, à l’instar des mains du joueur photographiées par Harold Eugene Edgerton, rebat les cartes de l’IA et ouvre de nouvelles perspectives au-delà de la sphère ludique.

La 59ème édition de la Biennale d’art de Venise aura lieu du 23 avril au 27 novembre 2022. Cette année, le pavillon nordique sera exceptionnellement transformé en pavillon Sami. Dispersés sur quatre pays du Grand Nord (Norvège, Suède, Finlande, Russie), les Samis sont le dernier peuple autochtone d’Europe et ils se battent pour faire valoir leurs droits et pour préserver et développer leur culture. L’installation en crânes de rennes de Máret Ánne Sara dénonce implicitement l'oppression des Samis par le pouvoir central scandinave.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 26 MARS 2022

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ÉDITORIAL • 26 MARS 2022

L’hiver tire lentement mais sûrement sa révérence. Le printemps frappe à nos portes et le soleil s'enhardit et chasse la grisaille. La nature s’éveille et reprend ses droits et les arbres se parent de bourgeons. Synonyme de renouveau, la floraison des sakuras est attendue fébrilement chaque année au Japon et la fête de l’Hanami (“la contemplation des fleurs”) est une tradition séculaire au pays du soleil levant. Le cerisier en fleurs dépeint par Damien Hirst offre à notre regard une explosion de “confettis” de couleurs qui évoque avec allégresse l’arrivée des beaux jours.

Les prix flambent tant en Europe qu’aux États-Unis. Après les restrictions dues à la crise sanitaire, c’est la guerre en Ukraine et les sanctions prises contre la Russie qui entraînent l’envolée des cours du gaz, du pétrole, de l’électricité sans parler de ceux de certaines matières premières et produits alimentaires. Pas un seul secteur n’est épargné par l’inflation et partout les voyants du pouvoir d’achat sont en train de virer au rouge. Certains craignent la pénurie et la hausse des prix et remplissent, à l’instar de la ménagère de Duane Hanson, leurs caddies à ras bord… Si des hausses de prix sont hélas à craindre, les problèmes d’approvisionnement ne sont pas encore à l'ordre du jour. Afin de juguler les "achats panique", certaines enseignes de la grande distribution commencent à imposer par précaution des rationnements sur certains produits.

Qui dit guerre, dit souvent exode… La guerre qui sévit à l’est de l’Europe depuis un mois déjà ne déroge pas à la règle. Les bombardements, le chaos, la panique ont poussé plus de 3 millions de personnes, majoritairement des femmes et des enfants, à fuir leurs foyers. La photographie de Uta Barth laisse deviner de façon subliminale la dimension tragique de ceux qui n’ont d’autre choix que la fuite.

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 19 MARS 2022

La levée de l’obligation du port du masque en intérieur a littéralement fait souffler un vent de légèreté sur notre quotidien. Depuis quelques jours déjà, les sourires ne se cantonnent plus aux seuls yeux mais se répandent sur tout le visage. Comme le donne à voir le portrait rehaussé au néon de Martial Raysse, on peut à nouveau lire les expressions faciales de celles et ceux qui croisent notre chemin… Soulagement pour d’aucuns, l’assouplissement du protocole sanitaire est néanmoins source d’inquiétude pour d’autres… On se plaît à croire que la liberté retrouvée ne reléguera pas pour autant aux oubliettes altruisme et solidarité. L’accessoire incontournable d’hier continue à être un outil efficace pour freiner la transmission et protéger les plus vulnérables.

Les accords d’Evian ont mis fin à la guerre d’Algérie et entériné l’indépendance de l’ancienne colonie française. 60 ans plus tard, l’histoire de la colonisation et de la guerre reste douloureuse voire conflictuelle. Lieux de surveillance et de solitude, les premiers phares du littoral algérien sont construits à la fin du XIXème siècle pour répondre aux besoins militaires de la conquête coloniale et servent de trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée. Le verre fissuré de la grande lampe du phare qu’immortalise la photographie de Zineb Sedira symbolise à lui seul le passé colonial toujours visible, la scission entre deux pays, entre deux histoires et la nécessaire réconciliation des mémoires.

Il y a deux ans, la pandémie prend le monde entier de court. À situation inédite, mesure inédite. La mi-mars 2020 marque l’annonce du “premier” confinement. Initialement prévu pour deux semaines, il durera près de deux mois. Le banc "rubalisé" de Narbi Price nous rappelle que, tant dans les parcs que dans les jardins, la distanciation sociale était de rigueur et qu’il nous était interdit de nous poser dans l’herbe ou de nous asseoir sur les bancs publics…

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 12 MARS 2022

Compter, calculer, résoudre des problèmes, structurer nos pensées, renforcer notre esprit critique sont des compétences fondamentales pour appréhender la vie courante et s’insérer dans la vie professionnelle. Les sentiments d’angoisse et de détestation que suscitent les mathématiques sont pourtant tenaces tout comme le sont les stéréotypes selon lesquels les garçons auraient plus d’affinités avec la matière que n’en auraient les filles. Lundi a marqué le coup d’envoi, dans les écoles, collèges et lycées de France, de la 11ème édition de la semaine des mathématiques. Ladite semaine vise comme chaque année à renforcer l’attractivité de la discipline et à favoriser l’inclusion. La grille de chiffres de l’œuvre de Darren Almond nous rappelle combien les nombres “comptent” dans nos vies.

Ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place et devient, après 1945, la Journée internationale des femmes dans le monde entier. La journée est reconnue officiellement par les Nations-Unies en 1977. Elle permet aujourd’hui encore de mettre en exergue la fragilité des acquis en matière de droits des femmes et de faire valoir l’importance de l’égalité hommes-femmes. L’œuvre de Judy Chicago rappelle de façon subliminale qu’aujourd’hui encore la plupart des 200 pays que compte le monde sont dirigés par des hommes et que seuls une petite vingtaine d’entre eux ont choisi de mettre une femme à leur tête. On est loin de la parité et, à l’instar de l’artiste, on est en droit de se poser la question de savoir si les femmes ne seraient pas de meilleurs leaders que les hommes…

En raturant le ciel photographié le jour de la catastrophe de Fukushima, Nobuyoshi Araki évoque la crainte toujours prégnante d’un accident nucléaire.

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ÉDITORIAL • 5 MARS 2022

L’offensive russe en Ukraine a provoqué un tollé au sein de la communauté internationale. Le potentiel de déstabilisation mondiale est incontestable. Si la condamnation est a priori unanime, à y regarder de plus près, les différents pays se positionnent plutôt en ordre dispersé face à l’agression et témoignent implicitement de l’évolution des rapports de force depuis la désintégration du Pacte de Varsovie. Le monde d’aujourd’hui a bien changé par rapport à celui “dessiné” par les drapeaux de la carte tapisserie d’Alighiero Boetti

Mardi gras marque le dernier jour du carnaval. Les individus photographiés par Ferdinando Scianna en 1988 portent des masques à l’effigie de chefs d’état de l’époque. La tache de vin sur le masque de celui qui arbore le slogan “pacifiste” sur son t-shirt permet d’identifier le dirigeant soviétique qui joua un rôle majeur dans l'apaisement de la guerre froide et dans la lutte pour le désarmement nucléaire... 30 ans plus tard, le nouveau maître du Kremlin brandit à nouveau la menace atomique en cas d’ingérence militaire dans son conflit avec l’Ukraine… On ne peut qu’espérer que ses menaces relèvent du bluff et ne visent qu’à dissuader les Occidentaux d’aller encore plus loin dans les sanctions économiques.

Publié en début de semaine, le second volet du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est alarmant… Aujourd’hui comme hier, la “guerre” climatique est un sujet brûlant d’actualité qui bénéficierait d’une attention médiatique plus soutenue. À ce titre, l’élévation du niveau de la mer illustrée par le tableau de Dean Monogenis rappelle, qu’à l’instar des intempéries qui viennent de frapper la côte est de l’Australie, les risques d’inondations mortelles et destructrices et autres phénomènes extrêmes sont accrus en raison de l’évolution du climat mondial.

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NEWSLETTER • 26 FÉVRIER 2022

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ÉDITORIAL • 26 FÉVRIER 2022

Les éléments se sont déchaînés le week-end dernier. Cela faisait près de 20 ans que les rafales de vent n’avaient plus été aussi violentes. Après la tempête Eunice, c’est la tempête Franklin qui a balayé tout le nord-Ouest de l’Europe et provoqué de nombreux dégâts sur son passage. La météo venteuse et pluvieuse a déraciné des arbres, arraché des toitures, privé d’électricité des milliers de foyers, causé l’annulation de vols, de trains et de ferries… Le tableau de Thierry De Cordier traduit le bruit, la fureur et le déferlement de la mer.

Faute de sponsors et de médiatisation, le sport féminin tarde à être reconnu et rémunéré à sa juste valeur. Sur le terrain de la disparité salariale entre hommes et femmes, le football bat tous les records. Il reste, dans l’inconscient collectif, le miroir d’une société qui assimile encore et toujours le sport de haut niveau à une activité masculine. Si, dans un monde idéal, il devrait aller de soi que les joueuses de foot gagnent le même salaire que leurs homologues masculins, tant s’en faut dans la réalité. Le match d’égalité salariale remporté par les footballeuses de l’équipe nationale australienne en 2019, de l’équipe brésilienne en 2020 et celui de la sélection américaine cette semaine donnera peut-être, comme le laisse espérer le ballon de Michael Craig-Martin, le coup d’envoi à d’autres fédérations dans le monde.

Cela fait déjà quelques mois que la situation se dégrade en Ukraine… La reconnaissance par le Kremlin de l’indépendance des régions séparatistes de l’Est ukrainien il y a quelques jours a brusquement fait monter la pression d’un cran. L’offensive militaire de grande envergure déclenchée 48 heures plus tard par la Russie ravive le spectre d'une guerre aux portes de l’Europe… L’allumette d’Harold Ancart rappelle de façon subliminale que l’accumulation de barils de poudre accroît toujours le risque d’étincelle.

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NEWSLETTER • 19 FÉVRIER 2022

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ÉDITORIAL • 19 FÉVRIER 2022

La création est longtemps restée un domaine exclusivement réservé aux hommes. Les femmes artistes étaient reléguées dans l’anonymat sans que l’on puisse découvrir leurs oeuvres. Si au cours des dernières décennies, les institutions muséales et le marché de l’art ont évolué vers une représentation plus inclusive, le talent des femmes n’a souvent été reconnu que tardivement. Tant Louise Bourgeois qu’Alice Neel, Etel Adnan ou encore Luchita Hurtado, pour ne citer qu’elles, ont dû attendre le crépuscule de leur vie pour passer de l’ombre à la lumière. Carmen Herrera, dont on vient d’apprendre le décès à l’âge canonique de 106 ans, ne dérogea pas à la règle. Les couleurs contrastées de sa toile sont indubitablement porteuses de joie et d’optimisme.

D’après une étude récente, des résidus d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, d’analgésiques et autres substances médicamenteuses sont présents dans presque tous les cours d’eau de la planète. Les régions les plus concernées par cette pollution invisible se trouvent dans les pays dits émergents, pays où sont situées les usines de fabrication des produits pharmaceutiques et où le traitement des eaux usées et des déchets est moins ou peu développé. Le tableau de Catherine Murphy rappelle que si les médicaments font aujourd’hui partie du quotidien et de la santé de nombre d’entre nous, ils constituent aussi, une fois éliminés de notre corps, un risque non négligeable pour l’environnement et l’espèce humaine.

L'albinisme est une maladie génétique héréditaire caractérisée par une absence totale ou partielle de pigments dans la peau, les cheveux et les yeux. Elle ne touche qu’une personne sur 20 000 en Europe et aux États-Unis mais est fréquente en Afrique subsaharienne où environ 1 personne sur 4000 est concernée. Si la stigmatisation, la violence voire le meurtre des personnes albinos ont considérablement diminué sur le continent africain, les albinos restent des objets de curiosité. La sensibilisation est le seul moyen de casser les tabous. À ce titre, la photographie de Justin Dingwall nous rappelle, pour le citer, « que c’est la diversité qui rend l’humanité intéressante et belle. »

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NEWSLETTER • 12 FÉVRIER 2022

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ÉDITORIAL • 12 FÉVRIER 2022

Le 25 janvier dernier, malgré l’intervention d’associations patrimoniales, la “Geller House I”, l’une des maisons les plus célèbres de l’architecture d’après-guerre aux États-Unis, a été détruite. Réalisée en 1945 par Marcel Breuer, elle était emblématique d’une époque aujourd’hui révolue, une époque teintée d’optimisme en l’avenir et animée par l’audace et l’expérimentation. Premier projet résidentiel du célèbre designer et architecte, la maison dite “binucléaire” scindait en deux ailes distinctes les pièces de vie (salon…) des pièces privées (chambres…) et se distinguait par son toit “papillon” incliné vers le cœur de l’édifice. À la lumière du tableau d’Asmund Havsteen-Mikkelsen, on ne peut s’empêcher de penser que le patrimoine ne se limite pas uniquement à ce qui est ancien. La modernité architecturale est elle aussi porteuse d’histoire. Elle représente, à l’instar de l’architecture contemporaine, le patrimoine de demain et devrait, dans la mesure du possible, être préservée.

Le One Ocean Summit a réuni à Brest, du 9 au 11 février, chefs d’État, scientifiques, organisations non gouvernementales (ONG) et acteurs du monde économique. L’objectif: renforcer la coopération internationale autour de la protection des océans et des ressources halieutiques. Les impacts écologiques de la pêche intensive sur la biodiversité ont été largement étudiés et décrits. L'installation de Rana Begum rappelle de façon subliminale que, chaque année, des milliers de poissons sont piégés accidentellement dans les mailles de filets qui ne leur sont pas destinées.

L’année s’annonce délicate pour nos porte-feuilles… Après la facture énergétique, ce sont les prix des denrées alimentaires qui flambent et plus particulièrement ceux du café. Crise sanitaire mondiale, météo défavorable, problèmes de logistique et coûts de fret élevés… Tous les ingrédients sont présents pour donner un goût amer à notre tasse matinale. Celle de Richard Diebenkorn est encore vide… Espérons que le breuvage ne soit pas trop corsé.

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ÉDITORIAL • 5 FÉVRIER 2022

Poursuivre ses rêves est le seul moyen de les réaliser. Parfois, l’onirique relève de l’exceptionnel et frise l’exploit. 155 jours après avoir décollé de l’aéroport de sa ville natale de Courtrai, Zara Rutherford, une belgo-britannique de 19 ans, est entrée dans les annales en devenant la plus jeune femme pilote à faire le tour du monde en solitaire et la première femme à réaliser cet exploit en avion monomoteur. Si l’aéronef de Panamarenko n’a pas vraiment vocation à s’élever dans les airs, sa machine volante titille l’imaginaire et met en lumière le rêve de vaincre l’apesanteur pour aller tutoyer les étoiles.

Vert, jaune et gris… Ce code couleur définit les règles du jeu de puzzle qui a conquis des millions d’internautes depuis son lancement en octobre 2021. Créé par l’ingénieur Josh Wardle, "Wordle" consiste à découvrir, chaque jour, en partant d’une grille vide, un mot mystère de cinq lettres en six essais. Depuis sa mise en ligne, le jeu gratuit fait un tabac, tant et si bien que le célèbre quotidien The New York Times vient d’annoncer son acquisition pour plusieurs millions de dollars. Le vert et le jaune du tableau de Mark Rothko évoquent de façon subliminale les couleurs des cases qui indiquent si les lettres du mot à épeler sont bonnes et bien placées.

Des centaines de milliers de roses sont importées à l’occasion de la Saint-Valentin. Cette année, le risque de pénurie et l’augmentation de la facture énergétique vont immanquablement se répercuter sur le prix des bouquets. Les fleurs coupées qui finissent dans nos vases viennent à 85% de l’étranger (Kenya, Ethiopie, Israël, Colombie, Equateur, Chine...) et les restrictions sur les vols internationaux et sur les transports intérieurs ont coupé le secteur d'une partie essentielle de sa chaîne logistique. Les roses d’Alex Katz rappellent qu’il n’y a pas de roses sans épines et que la fleur est une industrie qui subit elle aussi de plein fouet la crise tant sanitaire qu’économique.

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ÉDITORIAL • 29 JANVIER 2022

L’éruption volcanique au large des îles Tonga a provoqué, par effet domino, une violente houle à plus de 10 000 km de là. La puissance des vagues a déstabilisé un pétrolier qui déchargeait sa cargaison dans une raffinerie de Lima et entraîné le déversement de plus de 6000 barils de pétrole brut sur les côtes de la capitale péruvienne. C’est le pire désastre écologique qu’ait connu le pays et une "urgence environnementale" de 90 jours à été décrétée. La marée noire a souillé des kilomètres de plages et des pingouins, des tortues et des oiseaux ont été retrouvés échoués, recouverts de mazout, noircis par le pétrole ou asphyxiés. À la lumière de ce malencontreux fait divers, la photographie du corbeau de Masahisa Fukase évoque immanquablement mort et désolation.

Pour la deuxième année consécutive, la crise sanitaire joue les trouble-fêtes. Le couperet est tombé: l’édition 2022 du carnaval de Binche est annulée. Au grand dam des amateurs et des festivaliers, il n’y aura ni roulements de tambour ni cortège populaire… Le tableau de Simon Demeuter ravive le souvenir des emblématiques Gilles de Binche et, en rendant hommage à la flamboyance du folklore belge, laisse espérer que si déception il y a cette année encore, les festivités n’en seront que plus belles en 2023.

Après la Russie en 2014, la Corée du Sud en 2018, c’est la Chine qui va accueillir les JO d’hiver du 4 au 20 février. Si les olympiades précédentes avaient elles aussi largement fait appel à l’enneigement artificiel, c’est la première fois dans l’histoire qu’en raison de la douceur du climat, les épreuves en plein air dépendront entièrement d’une neige artificielle soufflée par près de 300 canons au bord des pistes. La sculpture de Peter Fischli & David Weiss vient à point nommé pour illustrer la dépendance énergétique induite par le réchauffement climatique.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 22 JANVIER 2022

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ÉDITORIAL • 22 JANVIER 2022

Samedi dernier, une violente éruption volcanique sous-marine a provoqué une onde de choc ressentie à travers le globe. Ce phénomène rare a eu lieu au large de l’une des îles inhabitées de l’archipel des Tonga, un petit royaume du Pacifique situé à plus de 2000 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande. L’éruption du volcan Hunga Tonga, l’une des plus puissantes de ces dernières décennies, a entraîné des inondations tant sur les côtes américaines que japonaises, au Chili et au Pérou et a déclenché plusieurs tsunamis dans le Pacifique sud. La vague de Jean-Michel Othoniel, qui ne mesure “que” 6 mètres de haut, laisse deviner les effets dévastateurs des vagues de 15 mètres qui ont déferlé et submergé certaines des îles des Tonga…

Dans ses discours historiques, Martin Luther King, dont on commémorait outre-Atlantique l’héritage cette semaine, appelait à défendre le droit de vote des afro-américains, droit qu’il qualifiait de “liberté qui permet toutes les autres”. Aujourd’hui, près de 60 ans plus tard, de nombreux états conservateurs sont en passe d’adopter des lois visant à restreindre voire à exclure du vote les minorités. L’oeuvre de Derrick Adams s’inspire d’une photo du couple King en vacances en Jamaïque. Il rappelle de façon subliminale que l’amour est plus fort que la haine et que, pour être en mesure de porter les combats contre les inégalités et les discriminations, même les grands leaders ont besoin de moments de détente et d’intimité pour se ressourcer.

Tout porte à croire que nous assistons au chant du cygne du bon vieux ticket de caisse délivré lors de chacun de nos achats. L’argument écologique est avancé pour justifier la disparition progressive dudit ticket même si l’option du ticket dématérialisé est loin d’être parfaite. Les tapisseries de Gabriel Kuri nous incitent à réfléchir à la place qu’occupe le papier dans un monde de plus en plus soumis aux impératifs du numérique.

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Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2022, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 15 JANVIER 2022

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ÉDITORIAL • 15 JANVIER 2022

Le jour de Noël, le télescope spatial le plus puissant jamais construit décolle vers les étoiles. Nommé après un ancien dirigeant de la NASA, le télescope James Webb, est maintenant en route vers le point de Lagrange L2 situé à 1,5 millions de km de la Terre, dans la direction opposée au Soleil. Son objectif est d’aider à mieux comprendre les origines du monde et notre place dans celui-ci. Véritable machine à remonter le temps, il permettra non seulement d’étudier la formation et l’évolution des galaxies mais aussi d’observer les confins de l’univers en quête d’environnements habitables voire, qui sait, d’environnements habités… Si les constellations de Picasso étaient imaginaires, c’est une mappemonde du cosmos que cet observatoire pourrait bientôt révéler.

Il y a quinze ans, le 9 janvier 2007, Steve Jobs, le PDG d’Apple, révolutionnait la téléphonie en lançant le tout premier iPhone. Loin d’être le premier smartphone ni même l’appareil le plus évolué de son époque, le premier iPhone séduit non seulement par son utilisation simplifiée mais aussi parce qu’il combine trois appareils (un iPod avec écran tactile, un appareil pour naviguer sur internet et un téléphone) en un seul. Comme en témoigne le tableau de Nicole Eisenman, que l’on soit un fidèle de la marque à la pomme ou non, ces appareils connectés sont aujourd’hui omniprésents et font partie intégrante de notre quotidien.

À l’instar de l’Allemagne et de l’Autriche il y a une vingtaine d’années, de la Belgique, de la Suisse, du Portugal et de la France, l’Espagne vient enfin d’adopter une loi qui considère les animaux de compagnie comme des "êtres à part entière" avec un statut juridique qui leur est propre. Les animaux ne sont dès lors plus des "choses" ou des "objets", mais des "êtres doués de sensibilité" et sont dorénavant considérés comme des membres de la famille dont il faut garantir le bien-être. En mettant en avant les maîtres et leurs chiens, la série de photos de Keith Arnatt laisse deviner la complicité qui peut lier le fidèle compagnon à son meilleur ami…

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 8 JANVIER 2022

À chaque nouvelle année, son lot de bonnes résolutions. Le plus dur reste de s’y tenir… Nul ne sait ce que nous réserve l’avenir, mais, à l’ouverture de ce nouveau chapitre, une envie irrépressible nous prend de vouloir partir du bon pied. À force de se souhaiter, tel un mantra, une “bonne année!”, on ne peut qu’espérer que 2022 sera un bon cru. À ce titre, on se plait à croire que la lumière qui brille, à travers le rideau entrouvert de la photographie d’Uta Barth, est annonciatrice de jours meilleurs.

Il y a un an, le 6 janvier 2021, tandis que les deux chambres du Congrès américain entérinent, état par état, le résultat des élections, des milliers de partisans du candidat vaincu se massent aux portes du Capitole pour s’opposer à une passation pacifique du pouvoir. L’explosion de violence qui s’ensuit et la tentative de prise d’assaut de l’édifice font vaciller les institutions. À ce jour, plus de 40% d’américains restent persuadés que l’élection a été volée à l’ancien président. La noirceur du ciel qui surplombe le Capitole dépeint par Robert Longo est de mauvais augure et témoigne de la fragilité de la frontière entre “démocratie” et “autocratie”, entre “mensonge" et “vérité”.

L’Europe reste sur le qui-vive face au Covid-19. La flambée épidémique se poursuit et la hausse des contaminations au variant omicron est exponentielle. Les diagonales rouges qui balayent la toile de Tomma Abts et fragmentent l’espace pictural rappellent que, si le premier réflexe, quand on voit un faisceau laser, est de détourner le regard, il faut cesser de se voiler la face. Continuons dès lors à faire preuve de prudence et contribuons à mettre tout en œuvre à notre échelle pour freiner la circulation du virus.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 1ER JANVIER 2022

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ÉDITORIAL • 1ER JANVIER 2022

À nouvel an, nouvel élan!
En ce 1er janvier, je tiens, chères lectrices et chers lecteurs, à vous souhaiter tout le meilleur et à vous remercier, du fond du coeur, pour votre fidélité.

Chaque samedi, par l’intermédiaire de ma newsletter et de mes "livraisons culturelles", mes mots se sont glissés dans vos boîtes mails et vous ont invité à décrypter la période si particulière que nous traversons.

Pour citer Robert Filiou, "l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art". En croisant mon regard sur l’actualité avec celui des artistes de mon choix, je me suis évertuée et m’évertue à tisser une toile de liens entre l’art et notre quotidien. Aller à la rencontre d’oeuvres est ma boussole, une boussole qui, j’en ai l’intime conviction, peut nous aider à naviguer ces eaux troubles.

L’énième mutation du virus bouscule les projections les plus optimistes. Une atmosphère de grande incertitude continue de planer et nous rappelle, si besoin est, qu’il faut, envers et contre tout et plus que jamais, croquer la vie à pleine dents, prendre soin de nous et des autres et profiter de l’instant présent.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 18 DÉCEMBRE 2021

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EDITORIAL • 18 DÉCEMBRE 2021

Le week-end dernier, le Sud et le centre des États-Unis ont été la proie d’une trentaine de tornades d’une exceptionnelle violence pour ne pas dire d'une violence extrême. Ces tornades meurtrières ont semé la désolation sur leur passage et réduit à néant des quartiers entiers. La photographie de Mitch Dobrowner immortalise la course impitoyable d’une colonne de vent à travers un champ de poteaux électriques. La juxtaposition des pylônes érigés par l’homme et du tourbillon infernal illustre l’impuissance humaine face à la force dévastatrice des éléments naturels.

2021 touche à sa fin et le moment est bientôt venu d’entrer dans la nouvelle année. Comme à l’accoutumée, le nuancier Pantone donne le ton en dévoilant “Very Peri”, sa couleur de 2022. Le tableau de Pieter Vermeersch semble ouvrir le bal avant l’heure et décline, en dégradé, cette tonalité qui, d’après l'iconique "faiseur de couleurs", “allie la fidélité et la constance du bleu à l’énergie et l’enthousiasme du rouge.”

Y’a à nouveau de la rumba dans l’air... Cinq ans après sa cousine cubaine, la rumba congolaise a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Musique populaire, elle est un vecteur de cohésion sociale qui rythme non seulement le quotidien des habitants des deux rives du fleuve Congo mais aussi celui du continent et de sa diaspora. Les danseurs de Moké se déhanchent dans la joie et la bonne humeur au son des mélodies chaloupées qu’égrènent avec entrain les musiciens... Viva la musica!

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 11 DÉCEMBRE 2021

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EDITORIAL • 11 DÉCEMBRE 2021

La fourrure fait l’objet de toutes les convoitises des années 30 aux années 50, tombe ensuite en désuétude pour revenir en grâce dans les années 70, est violemment décriée dans les années 90 et refait un come-back dans les années 2000. Aujourd’hui, sous la pression des organisations de défense des animaux, les pelisses de tous poils suscitent à nouveau la controverse. À ce titre, l’annonce de l’hebdomadaire féminin Elle de s’engager à ne plus faire dans ses pages la promotion de la fourrure animale d’ici 2023, s’inscrit dans l’air du temps. Le manteau qui habille le dossier de la chaise de Nicole Wermers rappelle de façon subliminale que, si les efforts pour prendre en considération le bien-être animal sont notoires dans l’industrie de la mode en général, la fourrure et les peaux d’animaux exotiques restent des produits auxquels certaines marques de luxe ont du mal à renoncer.

Fin d’année rime immanquablement avec classements, listes et palmarès. Le livre le plus vendu, le film le plus vu… et, depuis quelques années, l’emoji le plus utilisé. 92% de la population en ligne dans le monde utilise des émoticônes pour agrémenter ses conversations et on en dénombre plus de 3600. Si la pandémie a bouleversé nombre de nos habitudes, il est un domaine où elle semble ne pas avoir eu prise. En effet, depuis trois ans déjà, la petite image virtuelle qui remporte les suffrages haut la main est celle du visage qui pleure de rire (😂) suivie de près par celle du cœur rouge (❤️)… Comme quoi, rire et amour vont de pair, qu’il pleuve ou qu’il vente. Si le “smiley” dépeint par Nate Lowman fait figure d’ancêtre, il reste encore et toujours facilement reconnaissable.

Enfin, comme le laisse deviner le tableau de Patricia Leite, la ville se pare, lentement mais sûrement, de lumières à l’approche des fêtes de Noël…

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Zoé Schreiber

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