NEWSLETTER • 4 DÉCEMBRE 2021

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EDITORIAL • 4 DÉCEMBRE 2021

Le rebond épidémique inquiétait déjà le Vieux Continent et voilà qu’en début de semaine, on apprend, qu’après le variant Delta identifié pour la première fois en Inde en octobre 2020, une nouvelle mutation du virus a été détectée en Afrique australe… Baptisé Omicron (la quinzième lettre de l’alphabet grec), ce nouveau variant présente selon l’OMS “un risque très élevé” de se répandre rapidement au niveau mondial. Le nouvel ennemi invisible est imprévisible mais, une chose est sûre: nous allons non seulement devoir vivre avec lui mais aussi avec nos incertitudes et nos doutes. Comme le souligne le tableau de Ben, quoique l’on fasse, il va falloir s’adapter.

Le cobalt joue un rôle pivot dans la transition énergétique. Indispensable à la fabrication des batteries de nos voitures et de nos vélos électriques entre autres, “le métal bleu” fait partie des matières premières les plus convoitées. Plus de 70% de l’approvisionnement mondial provient de l’est de la RDC. L’extraction de ce précieux métal se fait malheureusement souvent au détriment des droits de l’homme et de l’environnement. En gravant des circuits électroniques à même la peau des individus qui peuplent ses toiles, Eddy Kamuanga Ilunga attire notre attention sur l’exploitation des ouvriers et des enfants qui, pour satisfaire nos besoins, creusent parfois la roche à mains nues avec des outils rudimentaires.

Télétravail, prise de rendez-vous vaccinal, démarches administratives, cours en ligne… Si la crise sanitaire a accéléré la dématérialisation des services et exacerbé notre dépendance aux nouvelles technologies, elle a aussi accentué les inégalités. L’illectronisme est une réalité: d’après une étude de l’ONU plus d’un tiers de la population mondiale ne s’est jamais connectée à Internet. L’installation de Charles Sandison illustre de façon subliminale l’accélération de la transition numérique et, en rendant parfois illisibles les mots projetés, met en exergue la contradiction entre ce qui est compréhensible et ce qui relève de l'inintelligible.

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Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER

NEWSLETTER • 27 NOVEMBRE 2021

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EDITORIAL • 26 NOVEMBRE 2021

À l’instar d’une radiographie, la crise sanitaire a révélé les fractures qui fragilisent le tissu social. Loin de les résorber, le virus s’est engouffré dans les fissures et a non seulement creusé les écarts mais a aussi mis à nu les inégalités et les clivages. Si vaccination et responsabilisation individuelle restent encore et toujours les maîtres-mots pour juguler la résurgence des contaminations, force nous est de constater, une fois de plus, que la défiance et le ressentiment d’une partie de la population sont en passe de diviser la société civile. Shibboleth, la faille béante de l’installation de Doris Salcedo, illustre de façon subliminale cette fragmentation, cette brèche qui pourrait devenir délétère…

La vague épidémique monte en puissance et deux visions du monde s’opposent autour de la confiance qu’elles accordent à la médecine, à la science et aux politiques. D’aucuns diraient que, crispés par des rancœurs aux multiples facettes, les individus ne semblent plus être en mesure de dialoguer. Le tableau de Leon Polk Smith joue sur cette dualité et évoque des maillons en train d’essayer de se composer voire de se recomposer, un moment d’entre-deux, de rupture et de discontinuité.

La réouverture des boîtes de nuit et des discothèques aura été de courte durée. À peine rouvertes, les portes du monde de la nuit doivent refermer. Dès ce soir, et pour paraphraser l’intitulé du documentaire éponyme, ce sera à nouveau "la nuit noire sur les nuits blanches". L’œuvre de Carlos Cruz-Diez ravive le souvenir des jeux de lumière stroboscopique qui balayent les dancefloors.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 20 NOVEMBRE 2021

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EDITORIAL • 20 NOVEMBRE 2021

Il flotte dans l’air, depuis quelques semaines, un parfum de déjà vu pour ne pas dire de déjà vécu. Les contaminations repartent à la hausse et, comme l’an dernier à la même époque, le Vieux Continent redevient l’épicentre de l’épidémie. L’hiver qui se profile lentement mais sûrement à l’horizon s’annonce une fois de plus difficile. Pour casser la dynamique, et, par voie de conséquence, les risques de transmissions, un durcissement des mesures préventives s’impose. Les spirales tourbillonnantes du dessin de Louise Bourgeois rident, à chaque ricochet, la surface de l’eau et rappellent que chaque geste, aussi anodin soit-il, peut avoir une incidence sur notre qualité de vie.

On y a cru, on s’est permis d’espérer l’épidémie maîtrisée grâce à la vaccination et voilà que le virus revient tambouriner de plus belle à notre porte. Les mises en garde de la communauté scientifique continuent à se heurter aux décisions des politiques. La compréhension s’étiole et il faut “remotiver” les troupes. Les dirigeants comptent une fois de plus sur l’adhésion de la population. En choisissant de s’en remettre au civisme et au sens des responsabilités de tout un chacun, en nous martelant qu’à force de discipline et de solidarité nous parviendrons cette fois encore à maîtriser le rebond épidémique, ils tentent un coup de poker qui, à l’instar de celui des joueurs immortalisés par la photographie de Key L. Nielson, portera ou non ses fruits…

Le portrait de Malcolm X par Glenn Ligon préfigure le coup de théâtre historique d’il y a quelques jours. Plus d’un demi-siècle après les faits, deux hommes noirs, injustement accusés de l’assassinat du militant de la lutte pour les droits civiques, viennent d’être innocentés. Ce rebondissement judiciaire met en exergue les failles de la justice américaine qui est, aujourd’hui encore, trop souvent accusée de discrimination et d’injustice.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 13 NOVEMBRE 2021

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EDITORIAL • 13 NOVEMBRE 2021

Afin de limiter le réchauffement climatique, les dirigeants mondiaux se sont engagés à préserver les poumons verts de la planète et à atteindre l’objectif de zéro déforestation à l’horizon 2030. À ce jour, aucun engagement n’a encore permis de freiner le rythme alarmant de la déforestation. La scarification du paysage immortalisée par Edward Burtynsky témoigne de l’ampleur du phénomène. Les défis à relever sont majeurs et on ne peut qu’espérer que cette énième promesse ne reste pas un vœu pieux.

Si la neutralité carbone demeure la priorité absolue de la COP26, le dérèglement hydrique est lui aussi préoccupant à l’échelle mondiale. La pénurie d’eau aggrave les problèmes liés à la faim et à la malnutrition et les catastrophes naturelles liées à l’augmentation de la pluviométrie mettent en danger non seulement les vies humaines, mais aussi les écosystèmes et les progrès réalisés dans le développement économique et social... Si, pour citer Confucius, une image vaut mille mots, celle du ministre des Affaires étrangères de Tuvalu, les pieds dans l’eau derrière son pupitre, restera dans les annales. Particulièrement vulnérable au risque de submersion, l’archipel polynésien pourrait être rayé de la carte et ses habitants deviendraient alors parmi les premiers réfugiés climatiques au monde. L'installation lumineuse de James Turrell nous rappelle que, si l’on veut sauver la mise et éviter de “toucher le fond”, mieux vaut ne pas descendre à reculons et affronter, sans atermoiements, la situation.

Enfin, et à un niveau plus prosaïque, la hausse des températures et l’abondance des pluies de fin d’été retardent la sénescence des feuilles des arbres et des arbustes et menacent de faire disparaître “l’explosion de couleurs” des forêts des zones tempérées. Le tableau de Tom Thomson ravive le souvenir des couleurs flamboyantes du feuillage d’automne.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 6 NOVEMBRE 2021

Six ans après le raout de la COP21 qui a entériné, à grand renfort de discours et de promesses creuses, l’Accord de Paris, c’est la COP26 qui fait aujourd’hui la une de l’actualité. Dirigeants et militants du monde entier sont réunis jusqu'au 13 novembre à Glasgow en Écosse pour tenter d’infléchir les effets dévastateurs du réchauffement climatique et éviter la "catastrophe" environnementale annoncée. Point n’est besoin d’être grand clerc pour se rendre à l’évidence: les incendies, canicules, inondations et autres catastrophes naturelles récentes exacerbent l’urgence d'une action climatique à l’échelle planétaire. Si l’artiste Jeroen Jongeleen marque de son empreinte l’espace public pour amener les individus à redécouvrir le monde qui les entoure, de nombreux mouvements citoyens donnent de la voix pour conduire les politiques à enfin regarder au-delà de leurs intérêts à court terme et à prendre les mesures qui s’imposent pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et contribuer ainsi au bien-être de l’humanité.

La hausse des températures est deux fois plus marquée en Arctique qu’ailleurs sur Terre et l’ours polaire est devenu le symbole de la lutte contre les dérèglements du climat. La fonte de la banquise entraîne la disparition de son biotope et le contraint à parcourir des centaines de kilomètres et à nager des jours durant pour trouver à se nourrir. La sculpture de Xavier Veilhan nous rappelle, si besoin est, que la survie du plus grand carnivore du monde dépend, à l’instar de celle de bien d’autres espèces, de l’évolution de nos modes de vie.

On croyait avoir tourné la page mais, bis repetita, l’Europe est redevenue l’épicentre de la pandémie. Comme le suggère le tableau de Bartek Materka, voir le bout du tunnel n’en garantit malheureusement pas la sortie…

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 30 OCTOBRE 2021

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EDITORIAL • 30 OCTOBRE 2021

Chères lectrices, chers lecteurs,

D’abord et avant tout, je tiens à vous remercier pour votre fidélité!

5 ans déjà!
5 ans de présence artistique certes mais surtout 5 ans de partage d’émotions et de coups de cœur. 5 ans qu’à travers la pratique d’artistes contemporains de mon choix, je m’évertue à décrypter le monde qui nous entoure. Loin de moi le désir de vous imposer un inventaire à la Prévert mais j’ose espérer que lire mes articles, chroniques et éditos au fil des semaines, aiguise votre regard et vous donne l’envie d’aller à la rencontre d’œuvres et d’artistes. Ceci étant dit, 5, 4, 3, 2, 1, 0, c’est reparti pour une nouvelle livraison culturelle!

Le rebond épidémique ne se cantonne pas au royaume… L’Europe de l’Est navigue à vue depuis quelques semaines déjà. À cent jours des JO d’hiver de Pékin et dans le cadre de la politique de “tolérance zéro” des autorités, une ville du nord-ouest de la Chine reconfine quant à elle, sans autre forme de procès, quatre millions d’habitants pour endiguer un foyer sporadique d’une quarantaine de cas. Le rire coup de poing de l’œuvre de Yue Minjun exprime implicitement notre impuissance et le décalage persistant entre nos désirs et la réalité. Une chose est sûre, qu’on le veuille ou non, la pandémie de Covid-19 n’est pas encore derrière nous.

Avec le retour d’Halloween, l’occasion d’exorciser nos peurs et de faire un pied de nez à nos démons tombe à point nommé. Si la citrouille de Yayoi Kusama n’a pas pour objectif premier d’éloigner les esprits malveillants, elle a le mérite de nous inciter à continuer, alors que plane le spectre d’une quatrième vague, à prendre soin de nous et de ceux qui nous sont chers.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 23 OCTOBRE 2021

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EDITORIAL • 23 OCTOBRE 2021

Il y a 27 ans, inspiré par le jeu de stratégie "Go", un ingénieur japonais inventait des petits pictogrammes noirs sur fond blanc pour mieux suivre le trajet des pièces détachées dans l’industrie automobile. L’utilisation de ces codes QR (Quick Response), plus performants que les codes-barres traditionnels, s’est rapidement généralisée en Asie. En Europe, ce n’est que depuis la pandémie et les mesures de distanciation sociale, qu’ils font partie intégrante de notre quotidien. L’oeuvre de François Morellet évoque le brouillage de pixels sur un écran et semble préfigurer, avant l’heure, la structure binaire de cet outil numérique aujourd’hui omniprésent.

Bien que le concours Miss France ait fêté son centenaire l’année dernière et qu’il soit retransmis sur nos antennes depuis 1986, cela fait des années qu’il est controversé et la cible de critiques. Nombreux sont celles et ceux qui lui reprochent de réduire les femmes au statut d’objet et de véhiculer des valeurs sexistes. En annonçant, à moins de deux mois de l’élection annuelle de la "plus belle femme de France", saisir la justice afin de contraindre les organisateurs à corriger le règlement et à respecter le droit du travail (qui interdit la discrimination à l’embauche), l’association Osez le féminisme met l’accent sur l’impact négatif et rétrograde dudit concours. La photographie de Laurie Simmons rappelle qu’enfermer les femmes dans des stéréotypes caricaturaux ne devrait plus être d’actualité et que, si les mentalités évoluent lentement, les temps changent.

La baisse du prix de l’essence pendant la période de confinement n’aura pas fait long feu. La reprise de l’activité économique a fait flamber les cours du brut et la hausse du coût des carburants atteint des records historiques. Comme le laisse deviner le tableau d’Ed Ruscha, qui dit augmentation dit envolée des prix à la pompe et, par voie de conséquence, grogne croissante des usagers.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 16 OCTOBRE 2021

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EDITORIAL • 16 OCTOBRE 2021

Depuis plus d’un an, la recherche d’un traitement contre le coronavirus mobilise les scientifiques du monde entier. En début de semaine, un laboratoire pharmaceutique a introduit, auprès de la FDA (l’agence américaine des médicaments), une demande d’autorisation en urgence de mise sur le marché de sa “pilule anti-covid”. D'après les essais cliniques, ce comprimé permettrait de réduire de moitié les risques d’hospitalisation et de décès chez les patients atteints de la maladie. L’annonce fait souffler un vent d’optimisme sur le front de la lutte contre la pandémie. L’installation de Damien Hirst nous rappelle que, si prévenir par la vaccination vaut mieux que guérir, les gélules ont le mérite d’être faciles à administrer et ce même dans les pays les plus pauvres et dans les contrées les plus reculées.

Cela fait cinq ans déjà que, délabré, fissuré et sur le point de sombrer, le pétrolier FSO Safer est en rade au large du Yemen. Son naufrage entraînerait l’une des pires catastrophes écologiques du monde. La marée noire que provoquerait le déversement de sa cargaison de plus d’un million de barils de brut bouleverserait l’écosystème de la mer Rouge, perturberait les voies de navigation et exposerait les habitants de tous les pays riverains à des niveaux élevés de polluants. Le déversement de produits pétroliers en mer est récurrent et les marées noires font régulièrement la une de nos informations… En utilisant de la porcelaine pour reproduire les plaques de pétrole, Ai Weiwei nous invite à ne pas oublier qu’à l’instar de la production d’hydrocarbures, la fabrication de porcelaine peut elle aussi avoir un impact nocif sur l’homme et sur l’environnement.

Après avoir été le précurseur du “jouet vert” et avoir lancé un kit LGBTQ+, le roi de la brique de construction va dorénavant classer ses produits par thèmes plutôt que les catégoriser jouets “pour filles” ou “pour garçons”. Cette approche devrait encourager filles et garçons à jouer avec des jouets qui ne sont pas traditionnellement “faits pour eux”. L’œuvre de Matteo Negri tombe à point nommé pour redire que la créativité ne doit pas avoir de limites.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 9 OCTOBRE 2021

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EDITORIAL • 9 OCTOBRE 2021

Célébrée chaque année en date du 4 octobre, la journée mondiale des animaux vise à nous sensibiliser à la cause animale. Si, pendant le confinement, bon nombre d’entre nous ont adopté un animal de compagnie, le ralentissement de l’activité humaine concomitant aux restrictions sanitaires a aussi incité les représentants les moins farouches de la faune sauvage à quitter leur habitat naturel et à s’aventurer en milieu urbain. Déjà présent à Bruxelles, le renard est une espèce protégée que l’on peut parfois voir rôder dans certaines rues, parcs et jardins de la capitale. Celui sculpté par Kiki Smith semble être aux aguets et nous rappelle que, bien qu'il s’y adapte, la ville reste pour le goupil un milieu hostile.

En début de semaine, une panne majeure a rayé de la toile, pendant plus de six heures, l’ensemble des plateformes du géant des réseaux sociaux. L’indisponibilité des services a impacté des milliards d’utilisateurs aux quatre coins du globe… Survenue la veille du témoignage, devant le Sénat américain, d’une lanceuse d’alerte qui dénonce certaines pratiques du groupe qu’elle accuse de mettre le profit avant l’humain, cette panne illustre, à l’instar du tableau d’Andrew Stevovich, notre dépendance aux outils numériques.

Notre façon de sentir et de ressentir les choses influence nos interactions avec le monde extérieur. Le Prix Nobel de médecine vient d’être attribué à deux chercheurs américains pour saluer leurs "découvertes révolutionnaires" sur la perception, par notre système nerveux, du chaud, du froid et du toucher. Indispensable à notre équilibre émotionnel, la fonction du toucher est certes physiologique et sensorielle mais elle est aussi sociale. Tendre une main vers l’autre, c’est déjà créer une forme de relation avec lui et, comme le rappelle la phrase tracée au néon de Tracey Emin, le plus important n’est pas ce que nous touchons mais ce qui nous touche.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 2 OCTOBRE 2021

Les bibliothèques meublent et rassurent. Les livres sont, pour d’aucuns d’entre nous, un moyen d’évasion et la littérature, une fenêtre sur le monde. En regardant le tableau de Lucy Williams, on ne peut s’empêcher de penser à la pratique du “Tsundoku", le terme japonais qui décrit la douce maladie de l’accumulation de livres ou l’art de constituer des piles d’ouvrages comme autant de promesses de lecture...

Si, dans un contexte de contrôle des foules, les armes non létales prolifèrent dans les corps de police du monde entier, elles sont pratiquement en vente libre à tout venant, à chaque coin de rue en Colombie. La seule différence entre lesdites armes et les armes à feu classiques est le projectile qui, au lieu d’être en plomb ou en acier, est en gomme ou en caoutchouc. La photographie d’Harold Eugene Edgerton a le mérite de rappeler de façon subliminale que, bien qu’elles aient été développées pour réduire les risques de décès, les armes dites non létales blessent et mutilent elles aussi.

Intitulée Remember me (Souviens-toi de moi), l’exposition du Rijksmuseum d’Amsterdam met en scène les portraits de grands maîtres de la Renaissance. Parmi la centaine d’œuvres offertes à notre regard, les deux premiers portraits d’hommes d’origine africaine dans l’histoire de l’art européen attirent l’attention. Exposés ensemble pour la première fois en cinq siècles d’histoire, le croquis d’Albrecht Dürer (1508) et le portrait de Jan Jansz Mostaert (1525), confirment la présence d’africains en Europe bien avant l’esclavage et la colonisation. En réinterprétant la célèbre toile de Vermeer et en remplaçant l’iconique jeune fille à la perle par une jeune fille noire à la boucle d’oreille en bambou, Awol Erizku interroge notre capacité à accepter un autre modèle de beauté.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 25 SEPTEMBRE 2021

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EDITORIAL • 25 SEPTEMBRE 2021

Le 15 septembre dernier, le magazine américain Rolling Stone a, pour la première fois depuis 17 ans, réactualisé son palmarès des 500 “meilleures chansons de tous les temps”. La chanson Respect de la “Reine de la Soul”, Aretha Franklin, est ainsi passée de la cinquième à la première place. En se réappropriant et en épelant sur la toile en lettres majuscules l’une des phrases de la chanson éponyme, “All I’m askin is for a little respect” (tout ce que je demande c’est un peu de respect), Jeffrey Gibson attire l’attention sur les revendications des populations amérindiennes dans l’Amérique d’aujourd’hui.

La surface de la Terre s’apparente à un puzzle dont les pièces seraient les plaques tectoniques. Lesdites plaques se déplacent les unes par rapport aux autres de quelques centimètres par an et provoquent volcans et séismes. On dénombre une cinquantaine d’éruptions volcaniques par an. Après l’éruption meurtrière du Nyiragongo en RDC, celle de l’Etna en Italie et celle du volcan finlandais Fagradalsfjall pour ne citer qu’elles, l’éruption du volcan de la Cumbre Vieja aux Canaries est la dernière en date à faire la une cette année. Le tableau de Brice Guilbert illustre tant la fascination que la peur qu’exercent les volcans dans l’imaginaire collectif.

Si les activités humaines contribuent indéniablement au déclin de la population des oiseaux, le confinement de l’année dernière, semble avoir redonné de la voix aux piafs de nos villes. Pigeons ramiers et bisets, corneilles, merles, mésanges bleues et pies bavardes se sont soudainement rappelés à notre bon souvenir. En partageant son inventaire chromatique réel et imaginaire, Jochen Gerner nous rappelle que pour entendre et voir les oiseaux, il faut apprendre à les observer.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 18 SEPTEMBRE 2021

Parfois, et pour citer Montaigne, “une forte imagination produit l’événement…” Le dernier opus de Christo et Jeanne-Claude sera dévoilé de façon posthume à Paris aujourd’hui. Bien que l’idée d’emballer l'Arc de Triomphe ait germé dans l'esprit des artistes sus-mentionnés en 1962, il aura fallu attendre 59 ans pour voir le projet se concrétiser… Au bout d’une semaine d’intense activité, l’emblématique monument parisien a été transformé, dans le respect des instructions des artistes, en un gigantesque paquet-cadeau. À l’instar de l’emballage du Pont Neuf il y a 36 ans déjà, l’installation, que le tandem qualifiait volontiers d’utopique, offre au public un nouveau regard sur l'un des monuments les plus iconiques de la "ville lumière”.

Le cheval de bataille de Fred Sandback est bicéphale: bousculer notre vision du monde et transformer notre perception de l'espace et de l'architecture. À mi-chemin entre sculpture et dessin, ses installations minimalistes frôlent l'immatériel et nous invitent à nous interroger sur ce que l'on voit, ce que l'on pense voir et ce que l'on ne voit pas.

Par temps de pandémie, l’humour s’est révélé salutaire pour tenter de faire la part des choses. L'humour nous a permis de parler de la vérité sans la nommer et, par le décalage et l'absurde, de prendre conscience de nos dysfonctionnements et de ceux de la société. Ce que nous avons vécu et ce que nous vivons encore reste invraisemblable et pourtant l’invraisemblable est aujourd’hui devenu vrai. Les artistes qui figurent dans l’exposition “Hahaha. L’humour de l’art” nous incitent, chacun à leur manière, à travers leurs oeuvres plus ou moins décalées voire déjantées, à faire fi de nos certitudes, prendre du recul et garder le sourire.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 11 SEPTEMBRE 2021

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EDITORIAL • 11 SEPTEMBRE 2021

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) publie une “liste rouge” annuelle des espèces animales et végétales qui, sous l’effet conjugué du réchauffement climatique et de l’activité humaine, sont “menacées ou en voie d’extinction”. Cette année y figure, entre autres, le “varan de Komodo”, le plus grand lézard carnivore au monde que l’on associe souvent à tort aux dinosaures. Bien que protégés par le gouvernement, un peu moins de 6000 “dragons”, répartis à travers une poignée d’îles d’Indonésie dont l’île de Komodo, survivent aujourd’hui et leur population, menacée tant par la déforestation que par le braconnage, se réduit comme peau de chagrin au fil des ans. La photographie de Sebastião Salgado a le mérite de nous rappeler que, tout aussi inquiétants et repoussants qu’ils puissent être aux yeux de certains, les reptiles sont eux aussi des maillons essentiels des écosystèmes terrestres.

Si le principe de la souveraineté populaire issue des urnes reste le fondement de la démocratie, les tentations autoritaires nourrissent encore la vie politique dans bon nombre de pays. Trente-six ans après la fin du régime dit des généraux et à un an des élections, le président brésilien met aujourd’hui tout en œuvre pour faire planer le doute sur le bon déroulement du processus électoral voire sur la tenue même du scrutin. L’oeuvre d’Hélio Oiticica convoque rythme et mouvement mais elle est aussi évocatrice d’une certaine instabilité pour ne pas dire d’une instabilité certaine.

En 1979, Louis Stettner immortalisait une mouette en plein vol au dessus de la Hudson River avec, pour toile de fond, les gratte-ciels new-yorkais et les très reconnaissables tours jumelles. L'image est poignante et l’on ne peut s’empêcher de penser qu’elle est aussi prémonitoire des attentats qui frappèrent, il y a vingt ans, la ville en plein cœur.

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EDITORIAL • 4 SEPTEMBRE 2021

Le 29 août 2005, l’ouragan Katrina frappait de plein fouet les côtes de Louisiane et ravageait la Nouvelle-Orléans. Seize ans jour pour jour après le passage de Katrina, c’est l’ouragan Ida qui a balayé cet état du sud-est des États-Unis. Il a privé d’électricité près d’un million de foyers et causé des dégâts considérables avant de poursuivre sa route vers le nord-est et provoquer sur son passage tornades et inondations tant historiques que meurtrières. Le réchauffement de l’air et des océans est probablement responsable de la fréquence accrue des ouragans et les éclairs et nuages tourbillonnants immortalisés par Tacita Dean traduisent on ne peut mieux les caprices du ciel.

Cette semaine, le retrait des forces étrangères et des dernières troupes américaines a mis fin à 20 ans de guerre en Afghanistan. Ce retrait chaotique et pour le moins précipité marque le clap de fin de la "forever war", de la guerre éternelle. Si, à l’instar du tableau de Georgia O’Keeffe, une nouvelle aube se lève sur le pays, l’incertitude et la peur planent. On ne peut qu’espérer que cette nouvelle page d’histoire ne s’écrive pas au détriment de la population.

En ne se prononçant pas en faveur de l’invalidation d’une loi texane qui interdit la plupart des interruptions de grossesse au-delà de 6 semaines et encourage la population à dénoncer les contrevenants, la Cour suprême vient de porter un coup dur au droit à l’avortement aux États-Unis. En effet, la haute instance a, ce faisant, implicitement remis en cause l’arrêt emblématique dit de "Roe versus Wade" de 1973 qui reconnait l’avortement comme un droit constitutionnel et protège le droit au respect de la vie privée. La controverse sur l’avortement polarise la société américaine et le droit des femmes à disposer de leur corps est de plus en plus menacé. En rappelant que le corps des femmes est un champ de bataille, l’œuvre de Barbara Kruger est plus que jamais d’actualité.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 28 AOÛT 2021

Avec le retour au pouvoir des talibans et leur interprétation rigoriste de la sharia (la loi islamique), l’espace public risque une nouvelle fois de se rétrécir pour les femmes en Afghanistan. Si les nouveaux “maîtres” de Kaboul se veulent rassurants, la situation est on ne peut plus volatile et l'attentat-suicide de ces derniers jours ne laisse rien augurer de bon pour l’avenir. Les femmes en général et celles des villes en particulier craignent de ne plus pouvoir ni étudier ni travailler. Certaines d’entre elles craignent même que leur vie ne soit en danger. La jeune afghane aux yeux verts immortalisée par Steve McCurry en 1984 reste plus que jamais d’actualité et rappelle à elle seule la souffrance muette des réfugiés afghans qui tentent coûte que coûte de fuir leur pays.

À Paris, le 30 novembre prochain, Joséphine Baker fera son entrée au Panthéon et rejoindra les cinq “immortelles” qui y sont d’ores et déjà inhumées. La chanteuse, danseuse, résistante et militante antiraciste franco-américaine sera la première femme noire et la première artiste à reposer dans ce temple républicain. En regardant la sculpture facétieuse d’Alexander Calder, d’aucuns se demanderont peut-être si le nouveau “grand homme” de la nécropole, dont "la patrie reconnaissante veut honorer la mémoire”, parviendra à faire “swinguer” les 80 personnalités panthéonisées à ce jour… 

La parenthèse dorée des vacances est sur le point de se refermer et la rentrée pointe lentement mais sûrement le bout de son nez. L’été semble bel et bien terminé mais, comme l’illustre le tableau de Clara Adolphs, ce n’est pas encore tout à fait la fin de l’insouciance.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 21 AOÛT 2021

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EDITORIAL • 21 AOÛT 2021

Bis repetita en Haïti… Il y a une semaine, jour pour jour, un séisme de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter a secoué le sud-ouest du pays. Une catastrophe naturelle qui a ravivé le souvenir du tremblement de terre meurtrier qui avait ravagé, il y a onze ans déjà, Port-au-Prince, la capitale, et fait plus de 200 000 victimes. La déchirure qui traverse la toile de Manuel Mathieu évoque une “frontière”, une zone de vulnérabilité qui peut, comme le réseau complexe de plaques tectoniques et de failles sismiques qui émaille le sol de la “perle des Antilles", brusquement se déchirer, se déformer et provoquer de violentes secousses.

Des images de scènes de chaos indescriptibles en provenance d’Afghanistan ont dominé l’actualité ces derniers jours. La prise de pouvoir éclair des talibans, sans combats ni résistance, a pris tout le monde de court. Plusieurs milliers d’afghans et de ressortissants étrangers ont afflué et affluent encore, tant bien que mal, vers l’aéroport de Kaboul dans l’espoir de pouvoir s’assurer une place sur un vol qui les emmènera hors du pays. L’œuvre d’Adrian Paci est à cet égard particulièrement parlante… Si pour nombre d’entre nous “avion” rime avec vacances, pour d’autres, nettement moins chanceux, il est synonyme du début de l’errance...

Point n’est besoin de souffrir du syndrome de Calimero pour constater que la mi-août semble d’ores et déjà placée sous le signe de l’automne. Les plus optimistes se répètent à satiété que le soleil est dans nos cœurs, mais on ne peut faire fi de la grisaille ambiante… À l'instar des saisons qui semblent se brouiller, la mer et le ciel se rejoignent et se confondent dans l'horizon qu’immortalise la photo d’Hiroshi Sugimoto.

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 14 AOÛT 2021

Il y a 76 ans, deux bombes atomiques frappaient de plein fouet, à trois jours d’intervalle, les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. Dans les années 60 et pendant la guerre froide, seules les grandes puissances possédaient l’arme nucléaire. Aujourd’hui, neuf nations détiennent des milliers d’armes de destruction massive. Si la pandémie et les perturbations climatiques récentes nous l’ont momentanément fait oublier, il n’en demeure pas moins que la menace croissante de guerre nucléaire reste plus que jamais d’actualité. La sérigraphie du champignon atomique d’Andy Warhol illustre non seulement la réaction en chaîne induite par l’explosion mais aussi la puissance destructrice de la bombe A.

La trompe en avant, les oreilles au vent, une patrouille d’éléphants s’est acheminée pesamment et a parcouru plus de 700km, des mois durant, avant de rebrousser chemin et de rentrer, nonchalamment, dans sa réserve naturelle… L’histoire semble tout droit sortie du Livre de la jungle et l’envie nous prend de pousser la chansonnette. La réalité dépasse pourtant la fiction et l’escapade des 15 pachydermes a tenu la Chine en haleine. Si nul ne sait pourquoi le troupeau a quitté sa réserve, les zoologues émettent l’hypothèse d’un changement dans leur écosystème, changement qui serait lié à la déforestation et à la fragmentation des terres agricoles. La journée mondiale des éléphants, que l’on célèbre chaque année le 12 août, vise à sensibiliser le grand public au sort de ces animaux qui, victimes du braconnage et de la perte de leur habitat, sont menacés d’extinction. Le plus imposant des mammifères terrestres est pourtant, comme en témoigne l’œuvre de Peter Beard, l’une des figures les plus emblématiques de la faune sauvage.

Qui l’eut cru! En ce week-end prolongé, le beau temps devrait enfin s’imposer… Pourvu que cela dure! Le tableau d’Elizabeth Lennie laisse deviner le bonheur d’être sur la plage les pieds dans l’eau…

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 7 AOÛT 2021

Cette semaine, les épreuves phares ont fait leur entrée sur la piste du stade de Tokyo. L’athlétisme est la discipline fondatrice des Jeux et le 100 mètres incarne le mieux la devise de l’idéal olympique: Citius, Altius, Fortius ("plus vite, plus haut, plus fort"). En mettant à l’honneur une lanceuse de poids, l’œuvre de Gabriel Orozco a le mérite de nous rappeler que si la participation des athlètes féminines aux JO est relativement récente (Paris, en 1900), elles sont aujourd’hui presque à parité (48,6%) avec leurs homologues masculins et concourent dans tous les sports qui figurent au programme.

La Turquie mais aussi la Bulgarie, l’Albanie et l’Italie sont en proie aux flammes en raison d’une vague de chaleur exceptionnelle. La Grèce fait quant à elle face à sa pire canicule depuis 1987. Si Olympie, le site des premiers Jeux de l'Antiquité, semble désormais hors de danger, les brasiers sont aux portes d’Athènes et des centaines de foyers d’incendies continuent de ravager forêts et terres agricoles et contraignent les habitants à évacuer et à fuir au plus vite. L’hyperréalisme du tableau de Vija Celmins fait froid dans le dos et traduit la monstruosité du feu qui dévore tout sur son passage.

Une nouvelle étude scientifique remet en question la datation du Machu Picchu, la plus célèbre des cités incas, et laisse supposer que le site archéologique emblématique du Pérou, l’un des plus grands et des plus connus au monde, aurait été construit des décennies plus tôt qu'on ne le croyait. La photographie de Martín Chambi immortalise la "vieille montagne" et donne à voir le paysage spectaculaire du sanctuaire historique.

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 31 JUILLET 2021

Si dans le reste du monde les records de températures se succèdent, force nous est de constater que la saison estivale a du mal à s’installer dans nos régions cette année… Le soleil n’est pas vraiment au rendez-vous. Quand il ne joue pas à cache-cache avec les nuages, capricieux, il cède sa place à la pluie. Tout en espérant un sursaut aoûtien, on ne peut s’empêcher de penser qu’un petit parfum d’automne flotte déjà dans l’air. À ce titre, l’ombrelle refermée dépeinte par David Hockney semble hésiter entre parasol et parapluie…

Une scène tout droit sortie d’un film catastrophe nous est parvenue de Chine cette semaine encore. Après les pluies diluviennes qui ont ravagé le centre du pays, c’est maintenant "un dragon jaune", une immense vague de sable, qui semble avoir balayé en l’espace de quelques minutes une ville du nord-ouest. Aussi spectaculaires qu’ils puissent paraître, ces phénomènes météorologiques extrêmes sont récurrents tant en Chine que dans certains états de l’ouest américain. La désertification des sols, l’agriculture intensive et le réchauffement climatique expliquent en partie ces nuages de poussière dont la puissance du souffle est illustrée par la photo de Txema Yeste.

Un séisme a secoué les JO de Tokyo lorsque la superstar de la gymnastique américaine a déclaré forfait. En privilégiant sa santé mentale à ses exploits sportifs, elle relance le débat amorcé par la joueuse de tennis japonaise en juin dernier à Roland-Garros et rappelle qu’avoir le courage de dire "non" est non seulement nécessaire mais aussi salutaire. Thenjiwe Niki Nkosi souligne de façon subliminale l’importance du soutien de l’équipe, soutien sans lequel, aussi talentueuse soit-elle, une gymnaste ne peut exceller.

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 24 JUILLET 2021

Vagues de chaleur, sécheresse, feux de forêt, pluies torrentielles et crues subites et dévastatrices... Les phénomènes extrêmes se multiplient aux quatre coins du globe… S’il est encore prématuré d’établir un lien entre la fréquence de ces épisodes et le réchauffement climatique, il n’en demeure pas moins essentiel de remettre le dossier au centre de nos préoccupations. On s’accorde tous pour dire que prévenir vaut mieux que guérir mais, comme nous le laisse imaginer Estelle Chrétien dans son oeuvre in situ, on aimerait aussi croire qu’en y mettant tous un peu du nôtre, on pourrait “repriser, retisser les fils et réparer la nature.”

Il y a quelques semaines, le “dôme de chaleur” étouffait littéralement l’ouest américain et canadien. Ces dernier-jours, c’est le phénomène de la “goutte froide” qui a semé la zizanie dans nos contrées et entraîné une grande instabilité météorologique. Les images des inondations en Belgique et en Allemagne ont marqué les esprits et celles qui nous parviennent du centre de la Chine sont elles aussi apocalyptiques. Le tableau d’Helen Frankenthaler rappelle que l’eau de notre planète bleue est aussi vitale que destructrice.

Le soleil s’est levé hier sur les 32ème Jeux Olympiques modernes. Reportés d’un an en raison de la crise sanitaire, ils se tiendront jusqu’au 8 août au Japon. Si, comme en témoigne la sérigraphie de Romare Bearden, les jeux de 1976 prônaient la paix et la coopération entre les peuples et les athlètes, ceux de Tokyo prônent quant à eux “l’unité dans la diversité” et visent à faire avancer les droits humains. Que la fête commence et que les valeurs sportives triomphent!

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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