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EDITORIAL • 17 JUILLET 2021

L’été que l’on nous annonçait serein et presque “normal” a été placé, une nouvelle fois et en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, sous alerte rouge. Une impression de déjà-vu même si, grâce à la vaccination, les paramètres de l’équation ont changé... Le paysage que fige la photo énigmatique de Reuben Wu est surréaliste. Une forme triangulaire lumineuse éclaire le ciel au-dessus de la mer et dessine en majuscule et à l’envers la lettre grecque delta. Ce symbole mathématique a priori anodin défraye aujourd'hui la chronique et suscite l'inquiétude. Pas un jour sans que l’on ne nous parle du variant éponyme du coronavirus qui, au dire de l’Agence européenne des médicament (EMA), menace de “sérieusement entraver les efforts de contrôle de la pandémie".

Le beau temps est décidément aux abonnés absents en cette première quinzaine de juillet. Des pluies diluviennes ont balayé une partie de l’Europe sans discontinuer et ont semé le chaos dans certaines régions... La peinture raclée et le camaïeu de gris du tableau de Gerhard Richter évoquent le ruissèlement d’une averse sur un pare-brise. 

En raison de la recrudescence de l’épidémie, la route des vacances risque d’être cette année encore semée d’embûches. Les nouveaux sésames pour voyager à l’étranger sont les passeports vaccinaux, les tests PCR et anti-géniques sans oublier la vigilance toujours et encore de rigueur. Comme le laisse supposer le tracé rouge et sinueux de la gravure de Carol Summers, ce n’est pas un long fleuve tranquille qui attend celles et ceux avides d’évasion.

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici!
Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

COPYRIGHT © 2021, ZOÉ SCHREIBER

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EDITORIAL • 10 JUILLET 2021

Après une année “sans” pour cause de pandémie et un report de deux mois en attente du déconfinement, les amoureux et les professionnels du 7ème art ont enfin pu se donner rendez-vous ce mardi. À l’instar d’Andy Warhol immortalisé par Curtis Knapp, la 74ème édition du festival de Cannes a déroulé son tapis rouge… Le Palais est repassé sous le feu des projecteurs et les quelques vedettes de cinéma autorisées à tomber le masque ont pu retrouver la Croisette et monter les 24 marches mythiques.

Le 30 juin 2020, lors de la commémoration des 60 ans de l’indépendance du Congo, le roi des Belges, Philippe exprimait ses "profonds regrets pour les blessures du passé” colonial. Le gouvernement a franchi un pas de plus vers la réconciliation cette semaine en présentant une feuille de route pour répertorier les objets acquis de manière “illégitime” au Congo de 1885 à 1960. La Belgique s’engage à restituer à son ancienne colonie une partie des biens culturels pillés sous Léopold II et du temps du Congo belge. Le travail d’enquête sur la restitution sera long et les pièces rendues peu nombreuses pour l’instant mais la démarche prouve, si besoin est, que la réconciliation passe aussi par l’art. Le masque d’Adam Peddleton fait écho aux objets rituels exposés dans les musées européens en général et à l’Africa Museum de Tervuren en particulier.

Coup de tonnerre en Champagne… La Russie vient d’annoncer que dorénavant sur son sol seuls les vins effervescents russes auront le droit d’utiliser le terme “Shampanskoe” (traduction de champagne en russe) et a relégué les vins de Champagne, dont l’appellation d’origine contrôlée est reconnue dans la plupart des pays du monde, au rang de “vins pétillants”. L’œuvre facétieuse de David Shrigley nous rappelle que si l'habit ne fait pas le moine, l’étiquette ne fait pas le breuvage et que les apparences sont parfois trompeuses.

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 3 JUILLET 2021

Que l’on soit amateur ou non de courses cyclistes, la Grande Boucle est un événement sportif incontournable qui se tient tous les ans pendant trois semaines en début d’été. Sa retransmission en direct à la télévision en fait le sport spectacle par excellence. Pas un Tour de France sans un festival de chutes spectaculaires et cette année ne fait pas exception à la règle, tant s’en faut... À peine commencée que trois “carambolages” ont déjà émaillé la boucle... L’œuvre de David Gerstein met en scène un peloton en ordre de marche où se côtoient, au coude-à-coude, coureurs anonymes, sprinteurs et cadors.

Depuis le début de la semaine “un dôme de chaleur” exceptionnel étouffe littéralement le grand ouest du Canada et des Etats-Unis et emprisonne l’air chaud au-dessus d’une région au climat d’ordinaire humide et tempéré. Cette vague de chaleur suscite de vives inquiétudes… Si l’on n’a pas encore assez de recul pour mesurer les repercussions sur la faune et la flore, un pic de mortalité a d’ores et déjà été constaté au sein de la population. Les températures caniculaires atteignent des records historiques et, combinées à une sécheresse intense, sont à l’origine d’incendies de chaleur dévastateurs de part et d’autre de la frontière. Les restes d’un feu de forêt qui composent l'installation de Cornelia Parker font écho aux catastrophes naturelles causées par ces phénomènes météorologiques inhabituels et extrêmes.

“Donne-moi ta main et prend la mienne… mais oui, mais oui, l’école est finie”… Les fillettes un tant soit peu anachroniques de Claire Tabouret marquent le coup d’envoi des vacances et le début de l’insouciance estivale.

Bel été à vous qui avez pris le large, bel été à vous pour qui l’ailleurs est ici. Restez curieux et bonne lecture!

Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 26 JUIN 2021

Cette semaine, c’est le mauvais temps qui est sur toutes les lèvres... La météo s’est assombrie, les nuages ont chassé la chaleur caniculaire et l’orage a fait tomber sur nous toute la pluie du ciel... Si l’été est propice aux perturbations atmosphériques, leur fréquence et leur violence semblent s’intensifier d’année en année. La nature est grande, belle et nourricière mais elle est aussi, comme nous le rappelle l’installation de Walter De Maria, impitoyable. Les 400 piliers en acier inoxydable plantés dans le désert du Nouveau-Mexique aimantent les éclairs et offrent, lorsque gronde l’orage et que s'abat la foudre, un spectacle terrifiant qui met en exergue notre impuissance face au déchaînement des éléments naturels.

Les conclusions du projet de rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ne devaient être rendues publiques qu’en 2022. La divulgation de certaines informations dans la presse laisse toutefois entendre que l’impact du réchauffement climatique “va s’accélérer et devenir douloureusement palpable bien avant 2050”. “Le pire est à venir…” En Californie, les habitants retiennent leur souffle. La sécheresse chronique qui touche le Golden State constitue un terrain fertile à la propagation des incendies qui font d’ores et déjà rage. La photo de Gregory Halpern documente les ravages du passage des flammes.

Au Canada, la découverte récurrente de tombes anonymes et d’ossements d’enfants aux alentours d’anciens pensionnats autochtones, suscite l’effroi et force le pays à se pencher sur la politique d’assimilation forcée menée par le gouvernement jusqu’en 1996. Source de sagesse, le hibou accompagne, selon la croyance ancestrale, l’esprit des défunts dans l’au-delà. À ce titre, l’estampe de Kenojuak Ashevak illustre le statut et le rôle symbolique de ces “dieux étrangers” dans la culture et la spiritualité inuite.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 19 JUIN 2021

Repoussé à 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, l’Euro 2020 ne se déroule pas cette année dans un seul pays mais dans onze pays aux quatre coins du continent. L’engouement pour le ballon rond n’est plus à prouver, la ferveur des supporters non plus… Les joueurs de Nicolas de Staël traduisent la beauté dynamique d'un match de foot.

Sous le soleil, rien de nouveau si ce n’est qu’on a l’impression que cette première quinzaine de juin est d’ores et déjà estivale... Il fait chaud, oh la la qu’il fait chaud... Le flamboiement du vitrail d’Adrien Lucca semble irradier avant l’heure la lumière et la chaleur du soleil du solstice d’été.

Les États-Unis comptent depuis jeudi un jour férié fédéral supplémentaire. 156 ans après l’abolition officielle de l’esclavage, le 19 juin 1865, Juneteenth (la contraction de juin et 19 en anglais) est devenu une journée de commémoration nationale de l’émancipation des esclaves. Pour citer le Président Biden, Juneteenth “symbolise à la fois la longue et difficile nuit de l'esclavage et de la soumission, et la promesse d'un jour meilleur". À ce titre, le travail de Kara Walker, qui dépeint la brutalité et l’injustice du passé esclavagiste du pays, fait écho à l’importance symbolique de cette fête.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 12 JUIN 2021

Une impression de déjà-vu flotte dans l’air… On se remémore l’insouciance de la vie d’avant et on veut y croire. On veut croire, comme nous l’avons déjà fait l’été dernier, que le pire est derrière nous… L’œuvre de Gerhard Richter laisse toutefois planer le doute. Certes, une page se tourne mais l’incertitude de l’après reste vertigineuse. Pour mettre toutes les chances de notre côté et éviter que l’épidémie ne joue les prolongations, on se doit de continuer à rester prudents et à respecter les gestes barrières, envers et contre tout.

Si la météo au beau fixe nous met du baume au cœur, le déconfinement réenchante quant à lui notre quotidien et entérine le retour à une vie culturelle, sportive et récréative plus normale. Les visages s’illuminent et les sourires, longtemps absents sous les masques, refont surface. À l’instar du couple attablé dans le tableau de Kerry James Marshall, l’envie nous prend nous aussi d’aller fêter la réouverture en intérieur des cafés et restaurants et de "marquer le coup" en bonne compagnie.

Si d’aucuns se contentent de fermer les yeux pour voyager, d’autres ne rêvent que de pouvoir bientôt s’envoler au-dessus des nuages à la recherche d’un ailleurs. La photo prise depuis le hublot d’un avion de William Eggleston titille non seulement nos papilles gustatives mais aussi notre imagination.

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EDITORIAL • 5 JUIN 2021

Oh soleil, soleil... On n’attendait que lui et il s’est enfin réveillé pour notre plus grand bonheur... À l’instar du dessin d’Agnès Martin, le moral est resté au bleu fixe tout au long de la semaine. À force de s’entendre dire que tous les indicateurs sont au vert, on se laisse aller à rêver d’un eldorado sans restrictions sanitaires.

Qui dit chaleur et beau temps, dit envie de se rafraîchir... L’amélioration de la qualité des eaux régionales a permis d’avancer l’ouverture de la saison de baignade en plein air... Cette décision tombe à pic pour permettre aux plus téméraires d’entre nous de piquer une tête dans une vingtaine de lacs, étangs et rivières du sud du pays ou, comme le font les vacanciers du tableau de Katherine Bradford, d’y mettre leurs embarcations.

L’œuvre de Jonas Wood immortalise la terre battue des internationaux de tennis de Roland-Garros. Cette année, dès le coup d’envoi du grand Chelem parisien, le bras de fer entre la numéro 2 mondiale et les organisateurs du tournoi a fait la une de la presse internationale. Après avoir été sanctionnée pour avoir annoncé qu’elle boycotterait les medias pour préserver sa santé mentale, la championne a décidé de se retirer du tournoi. Une chose est sûre, le courage “d’arrêter de parler” a eu pour mérite de “faire parler” de la fragilité émotionnelle des sportifs de haut niveau et de rappeler que ce sont des êtres humains comme les autres.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 29 MAI 2021

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EDITORIAL • 29 MAI 2021

S’il est bien né coiffé de muguet, le mois de mai n’est guère joli cette année... Entre averses et giboulées, le soleil joue à cache-cache avec les nuages et les journées en demi-teinte se suivent et se ressemblent. On nous promet une embellie pour le mois de juin et, à ce titre, on se plaît à croire que l’œuvre de George Shaw est annonciatrice de l’éclaircie tant attendue.

Les scientifiques n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer notre attention sur le rythme d’extinction des espèces animales. Aux îles Galápagos, une fois n’est pas coutume, une espèce menacée est revenue à la vie: l’Equateur a confirmé cette semaine, après des analyses ADN, que Fern, la tortue géante découverte sur l’archipel en 2019, appartient à une espèce éteinte depuis plus d’un siècle. La photographie de Sebastião Salgado immortalise une "cousine" de ce rare spécimen et nous remémore, pour citer Charles Darwin, que “les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes, ni les plus intelligentes mais celles qui s’adaptent le mieux au changement.”

Au pôle Sud, en Antarctique, un monstre de glace s’est détaché du continent, un gigantesque iceberg qui, à l’instar de celui dépeint par Harold Ancart, flotte à la dérive sur la surface de l’océan.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 22 MAI 2021

Il y a 31 ans, l’OMS retirait l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Depuis 1990, le 17 mai commémore la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie et permet de rappeler, si besoin est, que tout un chacun a le droit d’être et d’aimer qui il veut. À l’heure où les clichés, les discriminations et les violences liées à l'orientation sexuelle et au genre ont encore la vie dure, la journée permet aussi de promouvoir des campagnes de sensibilisation et de prévention. L'arc-en-ciel que décline Jim Dine illumine la page blanche et est, à l'instar du drapeau emblématique de la communauté LGBTQI+, un vecteur d’espoir et un symbole de diversité et de tolérance.

Le Proche-Orient s’est à nouveau embrasé. Après 11 jours d’affrontements meurtriers, le cessez-le-feu a été entériné à grand renfort de tractations diplomatiques. Si la “désescalade” du conflit semble tenir pour le moment, la tension reste vive... L’installation de Mona Hatoum nous invite à réfléchir sur les conflits géopolitiques qui agitent le monde. Les perles de rocaille rouge incrustées dans les plus de 2000 pains de savons de Naplouse, une ville palestinienne située au nord de Jérusalem, cartographient les contours des frontières israélo-palestiniennes définies par les accords de paix d’Oslo de 1993 et mettent en exergue leur instabilité.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 15 MAI 2021

Y a d’la joie, partout y’a d’la joie en ce weekend prolongé. Après des mois à avancer à tâtons dans un long couloir d’incertitudes, l’annonce du “plan été” et du calendrier de déconfinement a remonté le moral des troupes et on se plaît à espérer que le pire est derrière nous. Si le mantra en bas de l’œuvre de Rose Wylie rappelle que, pour gagner, il faut risquer de perdre, la bonne humeur ambiante est contagieuse et l’envie nous prend, à l’instar de sa patineuse, de nous enhardir et de voir la vie en rose…

Optimisme et légèreté certes mais la ligne noire entre les étagements de couleur de Mark Rothko laisse craindre qu’il reste une ombre au tableau. Le niveau des contaminations est encore élevé et la menace des variants à l’échelle mondiale continue de planer à l’horizon. Gardons à l'esprit que nous sommes tous interconnectés, que le virus ne connait pas de frontières et que, par voie de conséquence, “personne n'est en sécurité tant que le monde entier ne le sera pas.” Vaccination, responsabilité individuelle et solidarité restent encore et toujours nos meilleures alliées pour contenir ensemble la grisaille, éviter un retour de manivelle et faire luire la lumière au bout du tunnel…

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EDITORIAL • 8 MAI 2021

Une impression de déjà-vu... Un scénario somme toute assez similaire à celui qui nous avait été proposé l’année dernière à la même époque. Une différence de taille toutefois: la campagne de vaccination bat son plein et permet d’envisager une reprise progressive des activités... Comme l’illustre l’œuvre de Piotr Kowalski, la généralisation du vaccin est annonciatrice d’une perspective encourageante et est vecteur d’optimisme quand bien même prudent... À l’échelle européenne, la page Covid se tourne dans les esprits et l’horizon se dégage enfin...

Le calendrier d’assouplissement des mesures restrictives corrobore le dicton “en mai, fais ce qu'il te plait”. Si le contexte socio-économique, la lassitude pour ne pas dire le ras-le-bol de la population et le début de la saison touristique jouent un rôle certain dans la gestion de la crise sanitaire, il n’en demeure pas moins que l’ouverture du champ des possibles souffle comme un vent de liberté et nous donne l’envie d’esquisser, à l’instar des personnages du tableau de Marcel Dzama, un pas de danse.

Éphémères ou non, les terrasses se déploient sur les trottoirs depuis l’annonce de la réouverture en extérieur des cafés, bars et restaurants. La photo de Ralph Gibson laisse deviner les prémices d’un retour à la normale et nous invite à retrouver le plaisir de siroter un café, de prendre l’apéro ou de partager un repas en toute convivialité.

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EDITORIAL • 1ER MAI 2021

L’envie d’y croire. L’envie de croire que cette fois-ci sera la bonne, que “la liberté va (enfin) redevenir la règle et l’interdiction l’exception”. Si la situation s’améliore, on se doute bien, en notre for intérieur, que la guerre contre le virus n’est pas encore gagnée... On espère pourtant, à l’instar du corps lancé dans l’espace dépeint par Vassily Kandinsky, pouvoir tourner un temps le dos au stress et aux tensions induites par la crise sanitaire et retrouver une certaine liberté.

Il y a 35 ans, le 26 avril 1986, se produisait à Tchernobyl l’accident nucléaire le plus grave de l’histoire. Si le lieu reste apocalyptique et la zone interdite à l’homme en raison du taux de radioactivité, la faune et la flore semblent s’être adaptées à l’environnement contaminé. Le pissenlit sculpté de Tony Matelli pousse au milieu du béton et rappelle à notre souvenir que, livrée à elle-même, la nature reprend toujours ses droits.

L’Inde est aujourd’hui l’épicentre de la pandémie et la vague de contaminations qui la frappe de plein fouet est meurtrière. Construite à partir de pots, de casseroles, de gamelles et autres ustensiles de cuisine, la tête de mort monumentale de Subodh Gupta semble raconter avant l’heure le drame qui se joue aujourd’hui dans son pays natal.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 24 AVRIL 2021

Bien que la décrue de l’épidémie reste timide et que les indicateurs stagnent à la hausse, le dernier conseil de concertation a laissé planer la possibilité d’un assouplissement des restrictions dans les semaines à venir. La prudence reste toutefois de rigueur et, avant d'être prises pour argent comptant, les annonces gouvernementales devront, à l’instar des fils de laine de l'oeuvre d’Anni Albers, être clarifiées et bobinées en pelotes distinctes.

Si la masse bleue du tableau de Federico Herrero semble insurmontable, tout n’est parfois qu’une question de perspective. Gardons à l'esprit que Rome ne s’est pas construite en un jour et souvenons-nous, pour citer Confucius, que "celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres.” À force de persévérance, de civisme, d’accélération de la campagne de vaccination et de respect des consignes, le jour viendra où nous parviendrons à franchir les obstacles qui freinent le retour à une certaine normalité...

Intitulé Flipper, le diptyque de Blinky Palermo rappelle aussi les cases d’un échiquier. Il est vrai que l’on a parfois le sentiment que la gestion de cette crise s’apparente à une interminable partie d’échecs. Si le but premier est d’éviter à tout prix une partie nulle, la tactique et la stratégie à adopter sont d’autant plus périlleuses que l’adversaire est non seulement invisible mais aussi imprévisible... Vivement que l'on puisse enfin mettre le virus "échec et mat"!

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 17 AVRIL 2021

Cette semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme et annoncé que la pandémie se propageait rapidement et avait une nouvelle fois atteint “un point critique”. La situation épidémiologique s’améliore dans certains pays mais reste extrêmement instable voire volatile dans de nombreuses régions du monde. La sortie du tunnel que l’on nous promet depuis des mois semble s’éloigner au fur et à mesure que l’on s’en approche.

Les piétons en plâtre mis en scène dans le “tableau vivant” de George Segal attendent le “feu vert” pour enfin traverser la rue. Regroupés sur le bord du trottoir, ils semblent perdus dans leurs pensées… L’éclairage contrasté et les injonctions contradictoires (“walk” / “don’t walk”) mettent en exergue une certaine tension mais aussi une solitude certaine.

Si sur le continent le contexte sanitaire reste préoccupant et la prudence demeure de rigueur, outre-Manche, l’optimisme regagne du terrain. L’œuvre de Ray Richardson fait écho à la réouverture en extérieur des pubs et laisse présager le jour où ceux qui le souhaitent pourront à nouveau se retrouver autour d’un verre en terrasse.

La crise sanitaire, l'incertitude et le contexte anxiogène impactent nos interactions sociales et mettent à mal la santé mentale de certains. Le champ des possibles s’est rétréci et le fragment de visage sculpté par Mark Manders semble pris en étau.

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EDITORIAL • 10 AVRIL 2021

Après une semaine estivale, le froid, le gel et les giboulées de neige se sont ré-invités dans nos contrées. Nous sommes littéralement passés de l’été à l’hiver en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. La neige permet de faire vagabonder l’imagination et les enfants immortalisés par Unosuke Gamou semblent tout à leur joie et à leur bonheur de retrouver les flocons.

Par les temps qui courent, on se demande parfois si certains de nos gouvernants ne gèrent pas la crise sanitaire sans boussole ou si, à force de devoir constamment la recalibrer, ils ne sont pas quelque peu déboussolés. La rose des vents de Chris Martin laisse espérer que, si désorientation il y a, elle fera bientôt place à plus de cohérence. 

La nouvelle controverse autour des potentiels effets secondaires du vaccin anglo-suédois a fait la une de la presse tant écrite qu’audiovisuelle. Il est bien connu que les informations anxiogènes suscitent toujours plus d’intérêt que celles du type "circulez, il n’y a rien à voir." Elles sèment le doute dans l’esprit du public et contribuent en l’occurrence à exacerber l’hésitation vaccinale. Le dessin d’Ōta Chōu rappelle non seulement que les bénéfices des vaccins l’emportent sur les risques mais aussi que la vaccination rapide de la population demeure le cap à garder pour espérer tourner au plus vite le dos à la pandémie.

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EDITORIAL • 03 AVRIL 2021

Il plane, en cette fin de mois de mars et en ce début avril, comme un air de vacances avant l’heure… Qui dit changement d’heure dit changement de saison et les journées sont à la fois plus longues et plus lumineuses. Si, comme le veut l’adage, en avril on ne se découvre pas d’un fil, les températures estivales de cette semaine offrent un aperçu des beaux jours à venir…

Les deux fillettes immortalisées par Martine Franck s’élancent main dans la main vers de nouvelles aventures. L’enthousiasme est l’un des engrais qui fait fleurir l’enfance et le cliché nous rappelle l’importance de trouver le bonheur dans les choses simples. Cultiver notre curiosité et chérir l’âme d’enfant qui sommeille en chacun d’entre nous peut constituer une parade contre la lassitude et le cynisme ambiant.

L’arrivée du printemps insuffle un vent de renouveau. La nature se réveille doucement, la brise se fait plus douce et le soleil et le ciel bleu chassent le manteau de l’hiver. À l’instar des arbres et des plantes qui, après une longue hibernation, commencent à fleurir, le tableau de Joan Mitchell illustre l’inéluctabilité du rythme des saisons.

Deux oeufs se côtoient sur la gravure de Kiki Smith. Symbole de fertilité et de vie, ils nous incitent à nous souvenir, pour paraphraser Paul Eluard, que si le passé est un oeuf cassé, l’avenir est un oeuf couvé... Quoiqu’il advienne, un “jour nouveau” finit toujours par éclore.

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EDITORIAL • 27 MARS 2021

Depuis le début de la pandémie, tout a été mis en œuvre pour éviter voire limiter dans le temps la fermeture des établissements scolaires. Les protocoles sanitaires ont été adaptés pour permettre aux enfants de continuer à fréquenter, dans la mesure du possible, leurs écoles. À contexte exceptionnel, mesure exceptionnelle... La hausse des foyers de contamination impose une réévaluation du calendrier des congés et les écoles resteront par voie de conséquence portes closes en amont des vacances de Pâques.

Comment faire l’école sans l’école... Une question qui taraude parents et professeurs. Les 26 lettres de l’alphabet stylisé de Donald Baechler rappellent de façon subliminale que “l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde.”

La démotivation et le désengagement des élèves auront des répercussions à long terme. Le tableau de Liu Ye témoigne de la difficulté croissante des petits (et des plus grands) à ne pas décrocher et à rester concentrés sur leurs cours à l'ère de l'enseignement "à distance" qu’impose la crise sanitaire.

Les espoirs de retrouver les amphithéâtres et les bancs de l'université sont une fois de plus douchés. L’impact sur la santé mentale de bon nombre d’étudiants est majeur. L'oeuvre de Chantal Joffe souligne que si les écoles et les universités sont des lieux de transmission du savoir, elles sont aussi des lieux de socialisation…

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 20 MARS 2021

Le 11 Mars 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclarait l’épidémie de Covid-19 pandémie et exhortait « chaque pays, sans exceptions, à prendre les mesures les plus audacieuses pour stopper ou ralentir la menace du virus ». Le 17 Mars 2020, les frontières européennes se fermaient, les liaisons aériennes se coupaient et les populations devaient se confiner chez elles. Du jour au lendemain, nous avons perdu tous nos repères. La crise a été soudaine et l’angoisse, pour ne pas dire la peur, s'est lentement mais sûrement immiscée dans nos vies.

Un an déjà que pèse sur notre quotidien un ennemi invisible... Un an que l’on tente d’enrayer la propagation du virus... Un an que chaque relâchement ressemble à un faux départ... Un an qu'on nous fait miroiter l'espoir d'un retour à la vie "normale"...

Bien que l’eau symbolise la vie, un sentiment d’incertitude se dégage du dessin de William Kentridge. L’eau s’est invitée autour du personnage: non seulement elle lui arrive déjà au-dessus des genoux mais elle semble se déverser en flot continu de ses poches... On se plait à espérer qu’elle s’évacue au fur et à mesure mais on ne peut s’empêcher de redouter qu’elle ne s’arrêtera jamais de couler.

Les indicateurs de l’épidémie se détériorent une fois de plus en Europe et un tour de vis sanitaire est à craindre... À l’instar de la devanture du magasin imaginée par Christo, les commerces dans certains pays limitrophes sont à nouveau forcés de fermer boutique.

Les clefs de l’installation de Chiharu Shiota pendent tels des talismans et rappellent que, si la vaccination reste à ce jour “la” clef de la sortie de crise, elle n'est pas la panacée: solidarité et adhésion aux mesures, aussi restrictives soient-elles, doivent continuer à figurer en bonne place dans notre trousseau…

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 13 MARS 2021

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EDITORIAL • 13 MARS 2021

En 1977, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a officialisé le 8 mars “Journée internationale des droits des femmes”. Si nul ne remet aujourd’hui en doute que les droits des femmes sont des droits humains, cette journée, célébrée dans de nombreux pays, permet de faire le bilan de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire pour permettre aux femmes de revendiquer l’égalité avec les hommes. Au bout d’un an de pandémie, force est de constater une aggravation de la situation. En effet, le contexte sanitaire et le confinement ont non seulement entraîné une augmentation des violences domestiques et sexuelles mais aussi une détérioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Dans sa “bucket list”, Louise Bourgeois énumère, de manière non exhaustive, au fil de ses insomnies, ses désirs et ses souhaits et, ce faisant, nous rappelle que le passage à l’écrit est parfois le premier pas vers la réalisation de nos rêves.

Le tableau de Georgia O’Keeffe nous encourage à croire en nous-mêmes et à viser toujours plus haut... Si le genre, l’origine sociale ou ethnique voire le handicap, freinent encore l’évolution de la carrière de certain(e)s d’entre nous, le plafond de verre finira bien par se briser un jour.

Enfin l’autoportrait d’Alice Neel souligne, pour paraphraser Simone de Beauvoir, qu’on ne naît pas vieux, on le devient. Certes, l’artiste se dépeint sans complaisance, le corps affaissé mais, pinceau à la main, elle nous invite aussi à ne pas oublier que, quelque soit notre âge, on doit, dans la mesure du possible, rester dans la vie et continuer à poursuivre ce qui nous tient à cœur.

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Zoé Schreiber

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EDITORIAL • 6 MARS 2021

Semaine en demi-teinte, marquée principalement par la défiance croissante de certaines franges de la population. Le niveau d’acceptation des mesures sanitaires diminue et les plus jeunes surtout ont une envie de “liberté”... Une envie de retrouver l’insouciance de la vie d’avant et, pour paraphraser la chanson de Pierre Perret, d’”ouvrir la cage aux oiseaux”. Le quatuor de canaris dans la volière de Joseph Cornell nous appelle à la résilience: si l’oiseau en cage rêvera toujours de nuages, espoir il doit garder… Si on continue tous à y mettre un peu du nôtre, un jour les lendemains finiront par rechanter.

Le chemin est long et pentu pour le personnage dépeint par Hugo McCloud et nul ne sait ce qui l’attend au tournant. Réalisé à partir de sacs en plastique recyclés, le tableau nous incite à réfléchir non seulement à notre dépendance à ce matériau omniprésent dans nos vies mais aussi à l’impact nocif que le plastique a tant sur notre santé que sur l’environnement.

Enfin, si vaccination et patience jouent un rôle pivot dans la stratégie de sortie de crise, l’œuvre de Roni Horn rappelle, pour citer Emily Dickinson, que “l’espoir est ce petit oiseau qui se perche sur notre âme, qui chante sans paroles et qui ne se tait jamais.”

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Zoé Schreiber

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