NEWSLETTER • 5 JUILLET 2025

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ÉDITORIAL • 5 JUILLET 2025

Particulièrement intense et précoce, une vague de chaleur a déferlé cette semaine sur le Vieux Continent. De Paris à Madrid en passant par Bruxelles et Berlin, les métropoles européennes se sont transformées en véritables fournaises. Le mercure s’est affolé et les près de 40 degrés enregistrés dans la Ville Lumière, les 25 degrés relevés à la surface de la mer Méditerranée et les températures positives observées au sommet du Mont Blanc, lui ont fait tutoyer de nouveaux records. Par endroits, le thermomètre a dépassé de plus de 15°C les températures saisonnières normales et la quête de fraîcheur était sur toutes les lèvres. Force est de constater qu’en zones jadis tempérées, la précarité énergétique a toujours été axée autour de la problématique du froid. Adapter les logements aux fortes chaleurs et protéger les occupants est devenu aujourd’hui un enjeu de taille dans la mesure où les épisodes caniculaires prolongés mettent en danger la santé humaine. L’adaptation de l’architecture urbaine et des logements doit de ce fait être repensée de manière durable pour répondre au changement climatique. Réalisée à partir de stores suspendus, l’installation monumentale de Haegue Yang évoque la dichotomie entre ombre et lumière, chaleur et fraicheur.

Importé d’Asie à la Renaissance, les éventails allient savoir-faire artisanal et création artistique. Accessoires de mode chargés d’histoire et de symboles, ils ont traversé les époques. Un temps tombés en désuétude, ils s’invitent aujourd’hui dans toutes les mains et ont le vent en poupe dès que grimpent les températures. On se plait à imaginer la fluidité et la grâce du mouvement des protagonistes du tableau de Walasse Ting.

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Zoé Schreiber

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NEWSLETTER • 28 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 28 JUIN 2025

L’observation des étoiles et des corps célestes est l’un des socles sur lequel repose l’astronomie et le perfectionnement des instruments d’optique constitue, hier comme aujourd’hui, l’un des principaux leviers du savoir. Cette semaine, la précision des images révélées par le nouveau télescope de l’Observatoire Vera Rubin a mis la communauté scientifique en émoi. Si le télescope spatial James Webb sonde et décrypte, depuis son lancement en 2021, les confins de l’univers et révèle les galaxies formées peu après le Big Bang, le télescope Rubin est un télescope terrestre qui balaye le ciel nocturne et capture les champs stellaires. Installé à plus de 2 600 mètres d’altitude, sous le ciel immaculé du désert d’Atacama au Chili, il est doté de la plus grande camera numérique jamais construite et devrait permettre aux astronomes de cartographier avec précision l’intégralité du ciel austral et de mieux comprendre la structure du cosmos et des objets qui le peuplent. La photographie du télescope à rayons X du CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire) immortalisée par Thomas Struth laisse deviner la complexité des outils de pointe qui font avancer la science.

D’abord soupçonné d’avoir une chance de percuter la Terre en 2032, l’astéroïde qui avait fait parler de lui en début d’année revient sur le devant de la scène. Si le spectre d’une collision avec la planète bleue a entre-temps été écarté, selon de nouveaux calculs, sa trajectoire menace désormais de percuter la Lune. Si le risque, estimé à 4,3%, reste infime, il n’en demeure pas moins potentiel et sera dès lors suivi de près. L’étude des probabilités permet de conjurer l’incertitude et de mesurer, comme le suggère en filigrane le tableau de Victor Vasarely, l’interstice entre le possible et l’impossible.

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NEWSLETTER • 20 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 20 JUIN 2025

Il y a trois semaines, l’éboulement d’un glacier a suscité choc et sidération dans les Alpes suisses. Prévenus de l’instabilité croissante du terrain, les 300 habitants du village de Blatten avaient reçu l’ordre d’évacuer les lieux et c’est en spectateurs impuissants qu’ils ont assisté au scénario du pire. Dans un immense nuage de poussière, des tonnes de glace et de roche ont déferlé vers la vallée, enseveli la plupart de leurs maisons qui ont ensuite été englouties par les eaux de la rivière adjacente… Si cet éboulement aussi massif que spectaculaire fait encore aujourd’hui figure exception, il constitue, à l’aune du changement climatique, un avertissement non négligeable pour les populations qui vivent à l’ombre de ces mastodontes. Les glaciers occupent 10% de la superficie du canton du Valais et, début juin, c’est une succession d’épisodes de laves torrentielles, des coulées de boues composées d’un mélange d’eau, de terre, de rochers ou d’arbres, qui ont mis les autorités en alerte et provoqué d’autres évacuations. Imprimée sur du géotextile utilisé pour recouvrir les glaciers pendant la période estivale et prévenir leur fonte, la photographie d’archive de Douglas Mandry illustre la menace sourde qui pèse sur ces paysages de carte postale que l’on croyait hier encore immuables.

Attisés par les fortes chaleurs, rafales de vent, pluies diluviennes et violents orages de grêle se sont abattus il y a quelques jours sur le nord-ouest et le sud-ouest de l’Hexagone. L’intensité des précipitations en a surpris plus d’un et la chute de grêlons de la taille de balles de ping pong a endommagé bâtiments, véhicules, cultures agricoles et vignobles. La photographie de six grêlons dans la paume d’une main que Niina Vatanen fait dialoguer avec celles d’icebergs pivotées à la verticale nous invite à méditer sur les lois de la gravité et sur les différentes formes que la glace peut revêtir.

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NEWSLETTER • 14 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 14 JUIN 2025

À l’ère de la "fast fashion" et de la course aux prix les plus bas, les fibres synthétiques ont plus que jamais la cote. Moins onéreuses, elles représentent aujourd’hui 60% de la production mondiale, tant et si bien que l’industrie textile est devenue, après l’industrie de l’emballage et du bâtiment, le troisième secteur le plus friand en matières plastiques. Afin d’assouvir la soif de nouveautés des consommateurs, les grandes enseignes vestimentaires n’ont de cesse de renouveler leur offre. Polyester, nylon, lycra, élasthanne, acrylique sont privilégiés au détriment de matières plus nobles et les vêtements synthétiques s’accumulent dès lors dans nos placards. Si l’empreinte carbone engendrée par leur production est bien documentée, on ne sait pas forcément que chaque lessive que l'on fait participe à la pollution plastique de nos océans. En effet, à chaque lavage, lesdits vêtements libèrent, sous l’action du frottement et de l’essorage, des dizaines de milliers de micro particules plastiques. Non solubles et non biodégradables, ces nanoparticules poursuivent ensuite leur chemin dans les cours d’eaux. L’aquarelle de Radenko Milak donne à voir les particules qui flottent dans l’eau et attire notre attention sur cette pollution invisible à l’oeil nu.

En milieu de semaine, la sixième pleine lune du calendrier s’est levée et a illuminé le ciel nocturne. Surnommée "pleine lune des fraises" par les populations indigènes du nord de l’Amérique parce qu’elle coïncide avec la récolte des fraises sauvages, la lune de juin marque l’approche de l’été. Parée de reflets cuivrés, elle a cette année voyagé exceptionnellement bas sur la ligne d’horizon et offert un spectacle féérique annonciateur de renouveau auquel Ann Craven rend hommage.

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NEWSLETTER • 7 JUIN 2025

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ÉDITORIAL • 7 JUIN 2025

Longtemps le fer de lance des programmes de santé publique mondiaux, le pays de l’Oncle Sam a, ces derniers mois, enclenché, à coups de démantèlement d’agences et de coupes budgétaires, son braquage de freins pour ne pas dire sa marche arrière. Véritable onde de choc sismique, l’interruption soudaine des financements va immanquablement éroder, par effet domino, la lutte contre les maladies infectieuses à l’échelle planétaire. Un revers inopiné qui met en péril tant la prévention des nouvelles infections que le diagnostic et l’administration des soins. Ainsi, et pour ne citer qu’elle, 42 ans après la découverte par des chercheurs de l’Institut Pasteur du VIH, la maladie du sida est un fléau qui continue à faire des ravages. Selon les derniers chiffres disponibles, en 2023, près de 40 millions d’individus vivaient avec le virus dans le monde. Parmi les régions les plus affectées, l’Afrique subsaharienne où vivent deux tiers des personnes infectées avec en tête de file l’Afrique du Sud. Réalisé un an avant son décès, le tableau inachevé de Keith Haring atteste du vide béant laissé par la pandémie du sida et laisse planer en filigrane le spectre d’une recrudescence de destins brisés par la maladie.

Culminant à 3 324 mètres d’altitude, le plus grand volcan actif d’Europe est une fois de plus entré en éruption ce lundi. Sous l’oeil hagard des touristes et des badauds, une gigantesque colonne de cendre, de roche et de fumée s’est échappée du mont Etna. Surveillée de près par les autorités siciliennes, son activité évolue mais ne présenterait pas à ce jour de danger pour la population locale. Le panache de fumée crayonné par Cy Twombly traduit la fascination qu’exerce l’impétuosité du volcan dans l’imaginaire collectif.

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NEWSLETTER • 31 MAI 2025

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ÉDITORIAL • 31 MAI 2025

Co-organisée par la France et le Costa Rica, la troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan se tiendra à Nice du 9 au 13 juin prochain. Au sommaire: la protection de la biodiversité, la préservation des grands fonds, la lutte contre la pêche illégale et la pollution. Les océans couvrent plus de 70% de la planète et produisent plus de 50% de nos besoins en oxygène. L’équilibre des écosystèmes marins est de ce fait un enjeu majeur. Si la vie marine reste associée aux poissons et aux coraux, de minuscules organismes font eux aussi partie intégrante du milieu aquatique. À l’instar des arbres et des plantes terrestres, les micro-algues ont besoin de lumière pour s’épanouir. Sous l’effet de la photosynthèse, elles captent l’énergie solaire, transforment le dioxyde de carbone en nutriments et libèrent de l’oxygène. Or, d’après les scientifiques, la couche d’eau suffisamment éclairée pour permettre ce processus s’est amincie par endroits au cours des vingt dernières années. Si l’assombrissement des océans reste à ce jour inexpliqué, la latitude, la concentration en sédiments ou encore le réchauffement climatique pourraient en être la cause. Les photographies du paysage sous-marin de Nicolas Floc’h sondent la couleur de l’eau et donnent à voir les gradations chromatiques de l’océan.

Popularisé par le dessin animé “Le Monde de Nemo”, le poisson-clown revient sur le devant de la scène. Lors d’une étude portant sur le blanchissement des coraux au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des chercheurs ont constaté qu’en cas de stress thermique ce résident des anémones de mer est capable de rétrécir afin d’accroître ses chances de survie. Une découverte qui met en lumière la résilience de l’espèce. La sculpture d’Andrew Hasler rend hommage à la flamboyance de ce champion de l’adaptation et rappelle l’importance de la préservation des écosystèmes marins.

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NEWSLETTER • 24 MAI 2025

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ÉDITORIAL • 24 MAI 2025

Inondations, épisodes de sécheresse, maladies des cultures… La liste des fléaux redoutés par les agriculteurs est longue et ne cesse de s’allonger. D’après une étude récente, le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité qu’il engendre créent un terreau propice aux mauvaises récoltes. Particulièrement touchés: les pays producteurs et exportateurs de maïs, de riz et de blé mais aussi ceux de cacao, de café et de soja. Lesdits pays ne disposent, bien souvent, ni des resources financières ni des institutions pour s’adapter au yoyo climatique qui se profile lentement mais sûrement à l’horizon des années à venir… Si l’Union européenne produit une grande partie des denrées alimentaires qu’elle consomme, elle dépend aussi en partie de l’importation des denrées sus-mentionnées. À ce titre, la fragilisation des chaînes d’approvisionnement là-bas met à mal, à plus ou moins long terme, nos assiettes ici et laisse présager le spectre d’une pénurie annoncée. Les champs dépeints par Pat Service offrent au regard un paysage à la fois réel et imaginaire que l’on espère ne jamais voir disparaître.

Une enquête publiée dans l’hexagone cette semaine révèle que la grande distribution privilégie les aliments ultra-transformés pour ne pas dire la "malbouffe" au détriment des fruits, des légumes et des légumineuses. Les promotions alimentaires et les prix au rabais encourageraient en effet la consommation de produits trop gras, trop sucrés ou trop salés et exacerberaient les inégalités d’accès au "bien manger" et à une alimentation saine et variée… Comme le suggère la photographie de Massimo Vitali, le prix des denrées motivent immanquablement les choix des consommateurs dans la mesure où c’est lors du passage à la caisse qu’il sont confrontés à la réalité économique.

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NEWSLETTER • 10 MAI 2025

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ÉDITORIAL • 10 MAI 2025

Qu’il soit bleu azur ou gris souris, crayonné ou voilé, le ciel déploie chaque jour sa palette chromatique. Suspendus en apesanteur entre ombre et lumière, les nuages sont les acteurs d’un ballet aussi fascinant que mystérieux. Nés de la condensation et constitués de gouttelettes d’eau et de cristaux de glace, ils recouvrent près de deux tiers de la planète et jouent un rôle clé sur le climat. Si les stratus et les cumulus, denses et cotonneux, évoluent en basse altitude, les cirrus effilochés tutoient quant à eux les sommets. En réfléchissant la lumière du soleil, les nuages bas agissent comme un bouclier qui rafraîchit l’atmosphère tandis que les nuages hauts exacerbent l’effet de serre en retenant la chaleur terrestre. À l’heure où le changement climatique met à mal les équilibres météorologiques, comprendre l’évolution de la couverture nuageuse est devenu un enjeu majeur pour les scientifiques. Percer le secret des nuages c’est raconter l’histoire du temps qu’il fait et du temps qu’il fera… D’après les projections, sous l’effet du réchauffement des océans, la dislocation des stratocumulus qui les surplombent pourrait précipiter la hausse des températures… Comme le suggère l’installation de Tara Donovan, les nuages, source d’émerveillement, sont aussi les témoins silencieux et évanescents d’un monde en pleine mutation.

Mercredi dernier à Rome, les 133 cardinaux appelés à élire le successeur du pape François se sont enfermés en conclave dans la Chapelle Sixtine qui accueille depuis 1492 ce rituel immuable. La fumée blanche annonciatrice du résultat de l’élection est sortie de la cheminée du Saint-Siège dès le lendemain. Élu au bout de quatre tours de scrutin, Léon XIV est le 267ème pape de l’histoire et le premier souverain pontife originaire des Etats-Unis. À l’instar des oiseaux éponymes dépeints par Hunt Slonem, c’est tout de rouge vêtus que les cardinaux s’étaient réunis pour décider de l’avenir de millions de fidèles.

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NEWSLETTER • 3 MAI 2025

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ÉDITORIAL • 3 MAI 2025

La fée électricité a vacillé ce lundi et entraîné un début de semaine chaotique dans la péninsule Ibérique. Pendant plus de dix longues heures, de la mi-journée à la tombée de la nuit, une panne de courant massive a paralysé tant l’Espagne que le Portugal et mis à l’arrêt transports, commerces et communications. La panne a également impacté le pays basque français et a eu des répercussions jusqu’au Groenland dont les communications dépendent en partie d’infrastructures espagnoles. Si la piste de la cyberattaque a été écartée, la cause de cet incident transfrontalier reste à ce jour indéterminée. Deux constats s’imposent toutefois: non seulement nos réseaux électriques sont interconnectés mais, en outre, sans électricité, le monde ne tourne plus rond. Bien que spectaculaire, il convient toutefois de rappeler que le black-out du 28 avril ne fait pas, à l’échelle mondiale, figure d’exception. En février dernier, pour ne citer que cet incident récent, c’est une partie du Chili qui, le temps d’une journée, était plongée dans le noir. Flux d’énergie, l’électricité ne se stocke pas à grande échelle et la stabilité du réseau repose sur un savant jeu d’équilibriste entre offre et demande. La photo de René Burri immortalise des navetteurs coincés dans une rame de métro lors du blackout new-yorkais du 9 novembre 1965.

Fléau pour la faune sauvage, le braconnage menace la biodiversité. Si éléphants, rhinocéros et pangolins figurent parmi les victimes emblématiques de cette criminalité, d'autres espèces, plus discrètes, tapies aux interstices du visible, suscitent également la convoitise. Début avril, deux adolescents belges ont été arrêtés au Kenya avec, en leur possession, plus de 5 000 fourmis reines dissimulées dans 2 000 tubes à essai. Un trafic insolite, mais non moins illégal, destiné aux marchés européens et asiatiques de l’animalerie exotique. L’essaim dépeint par Ed Ruscha reflète l’organisation méticuleuse des colonies de fourmis dont la synergie collective fascine autant qu’elle intrigue.

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NEWSLETTER • 26 AVRIL 2025

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ÉDITORIAL • 26 AVRIL 2025

Ce mercredi, la lecture et l’écriture étaient mises à l’honneur à travers le monde. Chaque année  depuis 1995, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur célèbre les bienfaits de la littérature et rend symboliquement hommage à William Shakespeare et Miguel de Cervantes, deux grandes figures de la littérature mondiale tous deux disparus le 23 avril 1616. Que les noms de Roméo et Juliette ou de Don Quichotte résonnent encore au fil des siècles et des générations atteste du pouvoir évocateur des mots. Comme le veut l’adage, les paroles s’envolent, les écrits restent. Ils nourrissent l’imaginaire et tissent des passerelles vers d’autres époques, d’autres mondes, réels ou imaginaires, d’autres cultures. Après Strasbourg en 2024, c’est Rio de Janeiro qui a fièrement porté le flambeau de Capitale mondiale du livre 2025. Une première pour un pays lusophone. À l’heure où la capacité d’attention s’amenuise et où l’omniprésence du numérique favorise l’image et l’instantané, les contours de la lecture sont, comme le suggère la photographie d’Uta Barth, sans cesse redessinés. Portés par les éditeurs, les juristes en propriété intellectuelle, les libraires et les bibliothécaires, le plaisir et le droit de lire et d’écrire sont des valeurs humanistes fondamentales qu’il faut, plus que jamais, mettre en lumière et préserver.

Sommes-nous seuls dans l’univers? D’après une étude récente, des astronomes ont capté de possibles signes de vie, échos d’un monde lointain situé à 120 années-lumière de la Terre. Découverte en 2015, l’exoplanète K2-18b intrigue les scientifiques en raison des traces chimiques, dites biosignatures, qu’elle émet. Non pas celles d’extraterrestres de science-fiction, mais celles, plus modestes à la portée non moins vertigineuse, d’algues marines. L’installation énigmatique de James Turrell traduit l’irresistible attrait de la découverte et du savoir. 

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NEWSLETTER • 12 AVRIL 2025

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ÉDITORIAL • 12 AVRIL 2025

Bien qu’il ait finalement décidé de mettre un coup de frein de 90 jours et de limiter à un taux unique de 10% la hausse des droits de douane imposée à plus de 80 pays le 2 avril dernier, l’imprévisibilité du nouveau maître de la Maison Blanche continue à plonger l’économie mondiale dans un climat d’incertitude et de nervosité extrême. De New York à Shanghai, de Tokyo à Hong Kong, de Londres à Paris en passant par Francfort, les places boursières ont dévissé en début de semaine. À contre-courant des principes du libre-échange, la guerre commerciale initiée par les USA marque une rupture avec l’ordre économique établi depuis plusieurs décennies. Mis devant le fait accompli, les partenaires commerciaux sont contraints de négocier et de composer en temps réel avec cette nouvelle géométrie. Dans un monde interconnecté où les chaines de production sont éparpillées aux quatre coins du globe, l’onde de choc est telle qu’elle fait vaciller les fondements du commerce international. Si le propre des marchés est de fluctuer, les amplitudes boursières observées et la trajectoire dans le rouge des courbes financières ont fait craindre une recession planétaire et révisent d’ores et déjà à la hausse les prévisions d’inflation. La volatilité des oscillations dépeintes par Mark Francis rappelle en filigrane les graphiques en chandelier des traders et traduit la fébrilité ambiante.

Le weekend de Pâques approche à grands pas et, avec lui, la traditionnelle chasse aux oeufs en chocolat. Appréciée par les petits et les grands, cette gourmandise enrobée de papier coloré a déjà fait son apparition dans les rayons. Force est de constater toutefois que, cette année encore, envolée du cours du cacao aidant, la savourer aura un certain coût pour ne pas dire un coût certain. Bien qu’elle soit dépourvue de la richesse symbolique des œufs, la tablette en chocolat qu’offre à notre regard Alessandro Raho n’en demeure pas moins un enchantement pour les amateurs.

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NEWSLETTER • 5 AVRIL 2025

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ÉDITORIAL • 5 AVRIL 2025

Les humains n’ont pas le monopole des compétitions. Tant s’en faut. Si les chevaux de course se démarquent par leurs performances exceptionnelles, le règne animal compte dans ses rangs bien d’autres champions. Ainsi et à ce titre, certains volatiles qui survolent nos villes et nos campagnes peuvent eux aussi, à force d’entraînement, se transformer en sportifs de haut niveau. En Belgique et dans les cités minières du Nord de la France, en Hollande et en Allemagne, l’art d’élever et de faire concourir des pigeons voyageurs est une discipline sportive à part entière. Dotés d’un sens de l’orientation infaillible, les meilleurs sprinteurs et marathoniens du ciel sont belges. Ils se vendent à prix d’or sur les marchés internationaux et suscitent, au grand dam des éleveurs, toutes les convoitises. Ces derniers mois, les vols en série se sont multipliés et d’ores et déjà plus de 500 pigeons de concours belges ont fait l’objet de disparitions inquiétantes voire criminelles… Si nombreux sont ceux qui estiment que les pigeons dépeints par Jan de Vliegher sont des nuisibles qui n’ont pas leur place en milieu urbain, pour les colombophiles rien n’égale la magie des retrouvailles avec leurs athlètes à plumes.

Évènement annuel incontournable depuis 1961, la semaine du design de Milan met à l’honneur le mobilier, l’artisanat et l’architecture d’intérieur. La 63ème édition se tiendra dès la semaine prochaine et attirera des visiteurs du monde entier. Elle fera, comme à l’accoutumée, la part belle aux dernières tendances tout en braquant cette année les projecteurs sur les innovations en matière d’éclairage et sur la lumière, muse des architectes et des scénographes. Comme l’illustre l’oeuvre de Hwang Seontae, qu’elle soit artificielle ou naturelle, la lumière module nos espaces de vie et favorise une meilleure connexion entre l'intérieur et l'extérieur.

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NEWSLETTER • 29 MARS 2025

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ÉDITORIAL • 29 MARS 2025

Réalisé sous l’égide de l’ONU, le rapport annuel sur le bonheur permet de prendre le pouls du bien-être à l’échelle mondiale. Cette année encore, force est de constater qu’il fait mieux vivre dans certaines contrées que dans d’autres et que, pour ne pas déroger à la règle et pour la huitième année consécutive, la Finlande mène la danse des pays les plus heureux. Si les variables habituelles (bien-être, PIB par habitant, âge, espérance de vie en bonne santé…) ont été prises en compte, le millésime 2025 met aussi en exergue comment les liens sociaux, la générosité et l’entraide contribuent à la qualité de vie. À ce titre et pour la première fois, les chercheurs ont analysé la propension à partager ses repas avec autrui comme indicateur de connexion sociale ou, a contrario, d’isolement et de solitude. La corrélation est sans appel: s’asseoir ensemble à une même table, partager régulièrement un repas et converser avec autrui renforce la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance. Le nombre croissant de personnes qui mangent seules est l’une des raisons de la baisse du bien-être dans certains pays et notamment aux USA où sévit une épidémie de solitude… L’oeuvre Daniel Spoerri fige les vestiges d’un moment de convivialité et de partage.

Les abeilles sont les gardiennes de la biodiversité. Maillons essentiels des écosystèmes planétaires, leur population est, au grand dam des apiculteurs, en chute libre outre-Atlantique. S’il est normal d’observer une légère diminution de leur nombre pendant les mois d’hiver, le déclin observé cette année est inédit et reste encore inexpliqué. La sculpture en verre de Morgane Tschiember évoque la viscosité de l’or liquide et rappelle qu’en butinant d’une fleur à l’autre, les abeilles sèment non seulement le pollen mais nous offrent aussi notre miel quotidien. 

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NEWSLETTER • 22 MARS 2025

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ÉDITORIAL • 22 MARS 2025

Clap de fin d'une incroyable saga interstellaire. Ce mardi, deux astronautes de la NASA, coincés en orbite depuis le mois de juin dernier, ont enfin été ramenés sur la terre ferme. L'amerrissage a eu lieu au large de la Floride et même le comité d’accueil improvisé, un pod de dauphins qui encerclait l'engin spatial à l’instant T, était à la fête. Et pour cause: ce qui aurait dû être un simple aller-retour de 8 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS) s’est transformé en aller simple d’une durée de neuf mois. En effet, en raison de défaillances techniques, les astronautes n’ont pu rentrer à bord de la navette spatiale qui les avait initialement acheminés jusqu’à l’ISS et ont été contraints d’attendre qu'une autre capsule, d’un autre fabricant, prenne le relai et les ramène à bon port. Face à ce contretemps, la résilience des astronautes force l’admiration. Comme le suggère en filigrane la photographie de Jun Ahn, après 286 jours passés en apesanteur, ces naufragés de l’espace devront se réadapter à la gravité qui nous ancre sur Terre.

Coup d’envoi de la saison printanière! Telle une ritournelle, la douce musique du printemps chasse la partition monocorde de l’hiver et met la nature en éveil. Le soleil s’enhardit, le ciel délaisse ses nuages gris et se pare de sa robe bleu azur. Le concerto des oisillons célèbre les journées qui s’allongent. Après l’émergence des perce-neige et des crocus, les bourgeons ornent les branches des arbres, prêts à éclore et à nous offrir une symphonie de couleurs. L’oeuvre de Thomas Demand rappelle qu’au Japon, l’Hanami qui désigne principalement la contemplation des fleurs de cerisier (sakura) est un rituel en soi.

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NEWSLETTER • 15 MARS 2025

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ÉDITORIAL • 15 MARS 2025

Il y a cinq ans, le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tirait la sonnette d’alarme et qualifiait de pandémie le fléau sanitaire qui était sur le point de mettre en pause les activités à l’échelle mondiale. Tel un séisme aux multiples répliques, le coronavirus s’est progressivement immiscé dans nos vies et a fait vaciller les fondations de notre quotidien. Instauré du jour au lendemain pour freiner la propagation exponentielle de cet ennemi invisible et sauver des vies, le confinement a transformé les rues de nos cités, de nos bourgs et de nos villages en artères désertes. Jusqu’à la mise au point en un temps record des premiers vaccins, distanciation sociale, masques et couvre-feux ont redessiné les contours du vivre ensemble. Si cette conjoncture inédite a indéniablement fait émerger des élans de solidarité, l’isolement engendra aussi solitude, défiance, désinformation et théories du complot. Réalisée à l’aide d’une caméra thermique, la photographie d’Antoine d’Agata traduit en image le tout premier jour de confinement et fait remonter à l’esprit le climat d’angoisse et d’incertitude qui régnait alors. 

En préparation du chantier de rénovation de cinq ans qui devrait débuter dès le mois de septembre prochain, une partie du Centre Pompidou a fermé ses portes en ce début de semaine. Près de cinquante ans après l’inauguration du paquebot de verre et d’acier, les amateurs d’art se sont bousculés au portillon pour admirer, une dernière fois avant leur déplacement temporaire dans d’autres musées en France ou ailleurs, les plus de 2000 chefs-d’œuvre de la collection permanente. Le tableau de Hildebrando de Castro rend hommage à la vivacité des couleurs des tuyaux métalliques qui ornent la façade de ce vaisseau futuriste.

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NEWSLETTER • 8 MARS 2025

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ÉDITORIAL • 8 MARS 2025

Chaque année, le 8 mars célèbre la Journée internationale des droits des femmes. Inscrite au calendrier par les Nations Unies en 1977, cette journée, synonyme de sensibilisation et de mobilisation, commémore les luttes d’hier et d’aujourd’hui. À la fois miroir et flambeau, elle permet de mesurer le chemin parcouru et de mettre en lumière les zones d’ombre qui persistent. Malgré les avancées, force est de constater qu’en 2025, le chemin vers l’égalité des droits des femmes reste semé d’embûches. Non seulement les inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes persistent mais les discours sexistes et masculinistes qui véhiculent une vision rétrograde de la place des femmes dans la société gagnent en popularité. En outre, dans un contexte géopolitique instable, les femmes sont malheureusement encore trop souvent les premières victimes pour ne pas dire les cibles privilégiées dans les conflits armés à travers le monde. Le tableau de Tracey Emin dénonce les affres du viol et rappelle que les violences sexuelles sont toujours massivement et systématiquement utilisées comme arme de guerre et que ces crimes restent encore trop souvent impunis.

Le coup d’envoi des carnavals illumine la fin de la saison hivernale. De Rio de Janeiro à Venise en passant par Nice, Binche et La Nouvelle-Orléans, les défilés traditionnels font la part belle au folklore et au sens de la fête. Sous les confettis, les pas de danse s’esquissent avec témérité et le son entêtant de la musique invite tout un chacun à se laisser porter par la magie de l’instant. L’oeuvre de Bridget Riley capte l’euphorie colorée de cette parenthèse cinétique où l’imagination saupoudre le réel.

Restez curieux et bonne lecture! 

Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 1 MARS 2025

Du smartphone dans la poche ou autour du bras à l’objet connecté autour du doigt ou du poignet, les nouvelles technologies proposent à leurs adeptes d’enregistrer tout au long de la journée des données physiologiques ou d’activité. Nombre de pas, heures de sommeil, rythme cardiovasculaire, endurance et taux de récupération… Les données collectées visent à améliorer l’hygiène de vie en vue de prévenir d’éventuels problèmes de santé. Si mesurer des paramètres permet de mieux comprendre les habitudes et de quantifier les performances sportives, la collecte des données de santé en continu n’en demeure pas moins intrusive. À la longue, cette auscultation constante, cette auto-surveillance permanente pourrait entrainer un repli sur soi. Yeux braqués sur les graphiques de leur suivi, d’aucuns en oublieraient presque que la clef du bonheur réside tout autant dans un corps sain que dans un esprit sain. Comme l’illustre le tableau de Derek Fordjour, les points de données pouvant être mesurés sont de plus en plus nombreux. En toutes choses, il s’agit de trouver le juste milieu et de se souvenir que, même s’ils ne sont pas quantifiables, certains moments fugaces peuvent aussi booster la courbe du bien-être. 

Pendant un an, les designers et amies Giorgia Lupi et Stefanie Posavec se sont envoyé, d’une rive à l’autre de l’océan Atlantique, des cartes postales enregistrant visuellement des détails et faits divers tirés de leur quotidien. Munies de carnets, de bics et de marqueurs, elles se sont chacune attelées à consigner leurs observations et à les illustrer, au fil des jours et des semaines, sous forme de diagrammes et de dessins. Leur projet intitulé Dear Data révèle la poésie des données et des motifs invisibles qui ont jalonné leurs vies respectives.

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 22 FÉVRIER 2025

Destination phare, l'Italie est le pays qui recèle le plus grand nombre de trésors classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Avec 60 sites inscrits, elle mène la course en tête devant la Chine et l’Allemagne. Des ruines antiques de Rome aux vignobles enchanteurs de Toscane en passant par la lagune vénitienne, les Dolomites et le cœur historique de Florence, les merveilles qui constellent son territoire titillent la curiosité des touristes du monde entier. Ce patrimoine foisonnant est toutefois une arme à double tranchant dans la mesure où il plonge le pays dans les affres du surtourisme. Depuis une dizaine de jours, c’est la Sicile, et plus particulièrement la région de l’Etna, qui est submergée par les foules. À leurs risques et périls, les badauds se déplacent en nombre, smartphones à la main, pour admirer l'éruption du volcan. L'afflux de touristes, prêts à tout pour immortaliser l'instant, est tel que certaines routes sont bloquées, entravant le passage des secouristes. Comme le suggère le tableau de Chen Yu, la coulée de lave qui embrase les flancs enneigés du plus grand volcan actif d’Europe offre au regard un spectacle aussi dangereux qu’envoûtant.

Essentielle à l’exploration spatiale, l’étude des galaxies révèle parfois des surprises inattendues. En décembre 2024, des astronomes ont décelé un astéroïde dont la trajectoire aurait à ce jour 3,1% de chances de percuter notre planète en 2032. Bien que faible, ce risque constitue le niveau d'alerte le plus élevé jamais enregistré en plus de deux décennies de surveillance d’objets célestes. Si, dans la sculpture de Jimmie Durham, la roche volcanique qui s’est écrasée sur une voiture a le visage plutôt avenant, la probabilité, aussi infime soit-elle, d’une collision n’en demeure pas moins tout sauf réjouissante.  

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 15 FÉVRIER 2025

Si le mariage a longtemps été une institution en Chine, un passage obligé, la toile de fond permettant de construire un avenir en commun, force est de constater qu’il n’a plus aujourd’hui la cote dans l’empire du milieu. En effet, en 2024, le nombre d’unions enregistrées a atteint son taux le plus bas depuis 1986, première année où des statistiques sur le sujet ont été établies. Ce recul de 20% reflète non seulement une évolution des moeurs mais s’inscrit aussi dans un contexte économique incertain. L’explosion du célibat et le vieillissement de la population entraînent dans leur sillage une baisse de la natalité. Ce constat pose un défi démographique majeur dans la mesure où, ironie du sort s’il en est, la Chine, qui est après l’Inde la deuxième nation la plus peuplée au monde, avait, il n’y a pas si longtemps, tout mis en œuvre pour limiter sa démographie. La politique de l’enfant unique (1979-2015) a aujourd’hui cédé la place à des campagnes de propagande pour inciter les jeunes à s’unir et à fonder une famille. Tout en perpétuant une vision traditionnelle du mariage, la radiographie de Nick Veasey immortalise en creux un couple in abstentia.

Icône du design automobile, la Citroën DS a soufflé cette année ses 70 bougies. À l’instar d’un vaisseau futuriste glissant sur l’asphalte, la berline est en effet entrée dans la légende dès 1955. Emblématique des Trente glorieuses, la “déesse” était à l’époque une véritable révolution sur quatre roues. Sa silhouette fuselée et sa suspension hydropneumatique la rendent immédiatement reconnaissable. En limitant le bolide à sa partie centrale, Gabriel Orozco évoque de façon subliminale la synergie entre ingénierie et imagination, onirisme et innovation. 

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Zoé Schreiber

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ÉDITORIAL • 8 FÉVRIER 2025

Bien que la terre fume encore et que les cicatrices causées par la voracité des flammes restent béantes, les incendies qui ont ravagé la région métropolitaine de Los Angeles en ce début d’année sont aujourd’hui maîtrisés et ne font plus la une de l’actualité. La panique et la sidération ont fait place à la désolation. Réduits à néant, des quartiers entiers sont jonchés de débris et de cendres. Un malheur n’arrivant jamais seul, avec l’entrée en scène du mois de février, c’est au tour de la saison des pluies de s’inviter dans la Cité des Anges. Tant attendues en janvier pour étouffer les incendies, les précipitations sont maintenant plus que jamais redoutées. En effet, fragilisés par la violence du brasier et par des mois de sécheresse en amont, les sols calcinés sont désormais dénués d’arbres, d’arbustes et de végétation et n’ont plus la résistance nécessaire pour absorber des trombes d’eau. Les autorités locales et les habitants craignent que les pluies ne s’abattent en force, engendrant dans leur sillage coulées de boue, glissements de terrain et inondations… Les nuages dépeints par Ian Fisher nous amènent à espérer que le scénario du pire ne se concrétise pas.

Avec ses houppettes duveteuses et ses douces effluves, le mimosa illumine le cœur de l’hiver. Emblématiques du sud de la France et de la Côte d’Azur en particulier, ses petites boules jaunes vif sont, sous leur apparente fragilité, vectrices d’optimisme et d’énergie. À l’instar des brins qui ornent le tableau de Mathieu Cherkit, elles sont annonciatrices, quelques semaines avant l’heure, de la chaleureuse lueur du printemps.

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Zoé Schreiber

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